30/10/2024 ssofidelis.substack.com  5min #259725

Les capacités & tactiques du Hezbollah & du Hamas dominent Israël

By Al Mayadeen English, Source : Médias israéliens, le 30 octobre 2024 à 13:14

Les autorités d'occupation israéliennes ont récemment intensifié leurs efforts pour imposer une censure stricte des médias, dans le but d'empêcher toute divulgation des pertes matérielles ou humaines résultant des opérations du Hezbollah au Liban. Malgré ces tentatives, les responsables et analystes israéliens expriment leurs inquiétudes quant aux  formidables capacités militaires du Hezbollah et à leur impact profond sur l'occupation israélienne.

L'expert israélien en sécurité nationale et colonel militaire israélien à la retraite Kobi Marom a admis sur Channel 13 que la puissance des roquettes du Hezbollah, combinée à son leadership et à sa maîtrise, constitue une considérable menace.

"L'opération terrestre au Liban nous coûte cher", a-t-il averti, appelant à la prudence suite aux erreurs de calcul quant aux intentions de la résistance palestinienne. M. Marom a ajouté qu'il faut augmenter les budgets pour reconstruire les zones endommagées par l'occupation israélienne dans le nord du pays.

Par ailleurs, les médias israéliens ont fait état de coupures de courant affectant les positions militaires israéliennes le long de la frontière, en raison des tirs d'artillerie en provenance du Liban.

Crise interne et guerre urbaine

Les actions de la Résistance à Gaza et au Liban accentuent les divisions internes au sein de la direction militaire israélienne.

Amir Bohbot, correspondant militaire du site d'information israélien Walla, a souligné le manque de coordination entre les commandements israéliens du nord et du sud. Il a décrit la crise actuelle comme une "guerre psychologique" au Sud-Liban et à Gaza, alimentée par la réorientation du  Hezbollah et du Hamas vers des tactiques de guerre urbaine faisant appel à des engins explosifs.

Selon M. Bohbot la structure militaire israélienne présente une "lacune importante", citant un incident récent à Gaza impliquant la 252e division, où des soldats de réserve vétérans ont refusé d'entrer dans un bâtiment palestinien en raison d'un soutien insuffisant de la part des unités spéciales.

Un officier de réserve a fait remarquer que certaines missions sont "déconnectées de la réalité", affirmant que les hauts responsables ignorent souvent les lacunes opérationnelles, imposant des missions malgré des limites évidentes.

Par ailleurs, le Premier ministre israélien  Benjamin Netanyahu serait préoccupé par la menace des drones, l'incitant à retarder le mariage de son fils Avner, initialement prévu fin novembre.

Le site d'information israélien Srugim a rapporté que Netanyahu craint des attaques potentielles de drones en provenance du Liban, de l'Irak et du Yémen. M. Netanyahu lui-même s'est récemment interrogé : "Que ferons-nous si un drone atteint la Knesset ?", tout en admettant que les drones, malgré les progrès des systèmes d'interception israéliens, restent une préoccupation majeure en raison de leur caractère insaisissable.

Une pression incessante

Les forces israéliennes ont été  prises au dépourvu par la résilience du Hezbollah, le mouvement de Résistance continuant à lancer roquettes et drones, engagées contre les forces israéliennes à la frontière et leur infligeant des pertes considérables. Les appels à l'arrêt des hostilités dans le nord et à la négociation d'un accord se sont multipliés au sein de l'occupation israélienne.

Le journal israélien Maariv a reconnu la capacité du Hezbollah à  maintenir une pression à long terme sur l'occupation en poursuivant ses tirs d'artillerie et de roquettes. Le journal confirme que le Hezbollah a conservé ses capacités de lancement de missiles et qu'il a intensifié ses attaques contre des villes israéliennes telles que Safad et Haïfa.

L'ancien commandant de la division de Gaza, le général de division (réserviste) Gadi Shamni, a également critiqué le Premier ministre  Benjamin Netanyahu, le décrivant comme "coupé de son peuple et de ses soldats" et le rendant responsable de ce qu'il a appelé "l'échec complet" du gouvernement. Shamni a fait valoir que l'occupation israélienne doit de toute urgence mettre fin à la guerre et obtenir la libération des prisonniers.

De son côté, le Hezbollah a réaffirmé être prêt à une confrontation prolongée et a déclaré qu'il n'accepterait pas de cessez-le-feu aux conditions israéliennes, affirmant qu'il "négocie en position de force", le champ de bataille déterminant en fin de compte l'issue de la bataille.

L'ancien commandant du corps israélien du Nord, Noam Tibon, a quant à lui souligné que plus de 800 soldats israéliens ont été tués et environ 12 000 blessés, des milliers d'autres souffrant de stress post-traumatique depuis le début de la guerre il y a un an.

"Nous avons perdu les effectifs d'une division entière et nous avons besoin de trois divisions supplémentaires, sans quoi nous aurons du mal à défendre Israël", a souligné M. Tibon.

Le long chemin d'Israël pour "vaincre le Hezbollah", selon le Jerusalem Post

Lundi, les médias israéliens ont rapporté que le nombre de soldats israéliens tués au Sud-Liban  augmente chaque jour au lieu de diminuer.

Une analyse de Seth Frantzman publiée dans le journal israélien The Jerusalem Post souligne qu'après un mois de guerre avec le Liban, l'opération israélienne a commencé à "payer un lourd tribut".

Les frappes menées par Israël pour soi-disant affaiblir le commandement et le contrôle du Hezbollah n'ont pas atteint leurs objectifs, car la direction du groupe libanais reste intacte et en mesure de poursuivre ses opérations meurtrières, a indiqué M. Frantzman.

Bien que l'assassinat des commandants du Hezbollah et de son secrétaire général,  Sayyed Hassan Nasrallah, "aurait dû affaiblir le commandement et le contrôle du groupe", la guerre de Gaza révèle que ces mouvements "sont capables de remplacer les commandants alors même qu'ils subissent des coups", selon M. Frantzman.

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