© Alberto Pezzali Source: AP
Le Premier ministre canadien Mark Carney quitte le 10 Downing Street après une rencontre avec le Premier ministre britannique Keir Starmer à Londres, le lundi 17 mars 2025.
À la veille des législatives au Canada, le Parti libéral, dirigé par le Premier ministre Mark Carney, semble regagner du terrain face aux conservateurs de Pierre Poilievre. En toile de fond de ce scrutin, les déclarations controversées de Donald Trump, qui ont exacerbé les tensions et renforcé un sentiment nationaliste au Canada.
Suite à la démission en mars dernier de l'ancien Premier ministre canadien, Justin Trudeau, des élections législatives anticipées se tiendront le 28 avril. Le remplaçant de Trudeau et actuel Premier ministre, Mark Carney, semble bien parti pour un quatrième mandat consécutif des Libéraux, selon les derniers sondages publiés.
En effet, selon le sondage Nanos publié le 25 avril, les Libéraux sont en tête avec 41,9 % des intentions de vote, suivis par les Conservateurs avec 38,6 %. Les autres partis se situent bien en dessous de 10 %.
Trump donne des ailes aux Libéraux
Depuis son investiture à la Maison Blanche pour un deuxième mandat, le président américain a multiplié les déclarations annonçant son intention d'imposer des droits de douane au Canada, voire d'annexer le pays.
Ces interventions ont provoqué une vague de nationalisme qui a permis aux Libéraux de Mark Carney de remonter dans les sondages. Mercredi dernier, ce dernier réagissait aux déclarations de Trump qui avait affirmé que les États-Unis n'avaient pas besoin de voitures fabriquées au Canada et qu'il pourrait augmenter les tarifs douaniers sur les véhicules importés du Canada.
« Le président Trump a réitéré ses attaques contre le Canada. Il a déclaré qu'il ne voulait pas que le Canada joue un rôle dans l'industrie automobile nord-américaine », a déclaré Carney lors d'un meeting de campagne en Colombie-Britannique.
« Je serai donc tout aussi clair : nous sommes au Canada ; c'est nous qui décidons de ce qui se passe ici. Hier a été une nouvelle preuve que l'ancienne relation avec les États-Unis est terminée », a-t-il ajouté.
Un contexte défavorable aux Conservateurs
Alors que les Libéraux ont choisi de fédérer autour d'un affrontement direct avec les États-Unis de Trump, les Conservateurs menés par Pierre Poilievre ont opté pour une approche qui cherche à bénéficier des tendances conservatrices partagées par certains partisans de Trump, mais sans trop s'associer à lui.
Bien que certains membres du Parti conservateur soient idéologiquement proches de Trump, notamment sur des sujets comme le protectionnisme économique, la réduction des impôts, et la fermeté sur les questions de sécurité, le parti cherche à éviter une identification trop marquée avec le président américain, surtout dans le contexte de son impopularité croissante au Canada.
Pierre Poilievre, le leader conservateur, a évité de critiquer directement Trump tout en se présentant comme un leader qui privilégie l'indépendance canadienne dans ses relations internationales. Il a souligné la nécessité de maintenir une relation forte avec les États-Unis, mais sans se laisser entraîner dans une confrontation avec Washington. Il a aussi adopté une position plus modérée par rapport à Trump, cherchant à séduire les électeurs centristes tout en restant fidèle à la ligne conservatrice.