09/05/2025 reseauinternational.net  3min #277342

 Nouvelle-Calédonie : échec des négociations sur l'avenir institutionnel

Nouvelle-Calédonie : Aucun accord au terme d'un «conclave» à huis clos sur l'avenir institutionnel de l'archipel

par Nouvelle Aube

Aucun accord n'a pu être conclu au terme d'un «conclave» à huis clos réunissant indépendantistes et non-indépendantistes sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, a déclaré, jeudi 8 mai, le ministre français des Outre-mer, Manuel Valls.

«Nous devons constater avec franchise qu'aucun accord n'a été conclu», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Nouméa.

Ce blocage empêche de «régler la question de la composition du corps électoral», qui avait provoqué de graves émeutes il y a presque un an «et celle de l'exercice du droit à l'autodétermination», a expliqué Manuel Valls, cité par le journal en ligne Les Nouvelles Calédoniennes.

Faute d'accord entre les parties, le gouvernement devra ainsi «examiner le projet de convocation et d'organisation des élections provinciales conformément au cadre juridique actuellement en vigueur», a précisé le ministre. La composition du gouvernement local dépend de ces élections cruciales qui devraient se tenir théoriquement avant la fin de novembre.

Au cours des trois jours de négociations entre indépendantistes et non-indépendantistes sur l'avenir politique de l'archipel, deux projets ont été examinés, a expliqué le ministre des Outre-mer.

«L'un fondé sur une souveraineté avec la France», défendu par l'État, et «l'autre basé sur le fédéralisme au sein de la République française», porté notamment par les loyalistes, l'une des branches des non-indépendantistes.

Cependant «aucun projet n'a pu recueillir de consensus», a déploré Manuel Valls, faisant observer que le projet des loyalistes «mettait en cause (...) l'unité et l'indivisibilité de la Nouvelle-Calédonie», à travers «un projet de partition de fait».

Le projet présenté par le gouvernement avait suscité l'indignation des non-indépendantistes, qui estimaient qu'il revenait de fait à acter l'indépendance du territoire.

Le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), principale coalition indépendantiste, réclame un accord menant à l'indépendance d'ici septembre 2025, tandis que les loyalistes exigent le respect des trois référendums ayant confirmé le maintien de l'archipel dans la République française.

Au cœur des discussions, l'accord de Nouméa, signé en 1998, reste un point de tension. Ce texte qui enclenchait un processus de décolonisation et d'émancipation de l'archipel sur 20 ans, a permis un large transfert de compétences à la Nouvelle-Calédonie, mais n'a pas permis de trancher définitivement la question de l'indépendance.

Les loyalistes, qui estiment que cet accord n'a pas réussi à «construire un peuple calédonien», souhaitent une refonte du modèle institutionnel. À l'inverse, les indépendantistes considèrent que ce processus doit aboutir à la souveraineté du territoire, sous forme d'un État associé à la France.

Le gel du corps électoral, mis en place en 1998 pour préserver l'équilibre entre les différentes communautés, est contesté par les loyalistes, qui réclament son élargissement.

Cette revendication a conduit aux violences de 2024 et reste une ligne rouge pour les indépendantistes. Ces émeutes ont fait quatorze morts et plus de 2 milliards d'euros de dégâts, et une crise économique persistante.

source :  Nouvelle Aube

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