Source: AP
Keith Kellogg, l'envoyé spécial des États-Unis pour l'Ukraine et la Russie à Kiev, en Ukraine, le 20 février 2025.
Washington propose un cessez-le-feu de 30 jours comme première étape vers un accord de paix en Ukraine. Selon Keith Kellogg, une «force de résilience» serait installée à l'ouest du Dniepr, tandis qu'une mission de maintien de la paix serait envisagée à l'est du fleuve. Le Kremlin rejette catégoriquement toute présence étrangère en Ukraine.
Les États-Unis ont présenté une ébauche d'accord pour un règlement en Ukraine, incluant un cessez-le-feu total de 30 jours suivi d'une reprise des négociations. C'est ce qu'a expliqué Keith Kellogg, l'émissaire spécial du président Donald Trump, dans une intervention sur Fox News.
Ce plan prévoit notamment le déploiement de ce que Kellogg appelle une « force de résilience », composée de troupes de la France, de l'Allemagne, du Royaume-Uni et de la Pologne. Cette force serait stationnée à l'ouest du fleuve Dniepr, une zone considérée comme éloignée des forces russes, et aurait pour mission d'assurer la stabilité dans les zones contrôlées par Kiev. Toujours selon Kellogg, une autre composante inclurait une « force de maintien de la paix » à l'est du fleuve, placée sous supervision d'un « tiers neutre », pour surveiller le respect du cessez-le-feu.
La Pologne rejette toute implication militaire directe
Malgré les affirmations américaines, la Pologne a catégoriquement rejeté toute idée de participation militaire. Le ministre de la Défense, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, a déclaré ce 13 mai : « La Pologne n'a pas et n'aura pas de plan pour envoyer ses soldats en Ukraine ». Cette position a été confirmée par d'autres responsables polonais. Varsovie veut se limiter à son rôle logistique et humanitaire et refuse d'être entraînée dans une opération militaire étrangère sur le territoire ukrainien, notamment face aux risques évidents d'escalade avec la Russie.
Vers des pourparlers directs sous conditions imposées par l'Occident
L'administration Trump affirme avoir transmis ce plan à la Russie, à l'Ukraine et aux membres de l'OTAN. Il inclut aussi des discussions sur le sort des enfants ukrainiens déplacés, l'avenir de la centrale nucléaire de Zaporojié, ainsi que le gel de l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN. Sur ce dernier point, Kellogg a déclaré que « l'entrée de l'Ukraine dans l'alliance est écartée ».
De nouvelles négociations sont prévues à Istanbul le 15 mai, à l'initiative du président russe Vladimir Poutine. Volodymyr Zelensky a annoncé qu'il était prêt à y participer, mais uniquement après un cessez-le-feu unilatéral de 30 jours. Une condition rejetée par Moscou, qui y voit une manœuvre pour permettre aux forces ukrainiennes de se réorganiser.
L'ambassadeur américain auprès de l'OTAN, Matthew Whitaker, a estimé : « nous sommes plus proches que jamais de la fin de la guerre ». Il a toutefois reconnu que « personne ne sera pleinement satisfait d'un accord ».
Le Kremlin a réaffirmé son opposition totale à toute présence de troupes étrangères sur le sol ukrainien. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a rappelé qu'une telle présence serait considérée comme une cible. Le secrétaire du Conseil de sécurité de la Russie, Sergueï Choïgou, a lui averti que ce type d'initiative pourrait provoquer une escalade globale, y compris nucléaire.