par Réseau Voltaire
• Mark Rutte, secrétaire général de l'OTAN, a résumé les trois priorités de l'Alliance atlantique à la veille du sommet de La Haye. Il a déclaré :
«Nos budgets de défense doivent augmenter», a souligné Rutte. «Aujourd'hui, nous sommes en sécurité. Mais, si nous voulons encore l'être dans trois à cinq ans, nous devons faire un effort supplémentaire. La norme proposée pour les dépenses de défense a été définie sur la base de faits incontestables. Ensemble, nous avons fait un relevé exhaustif de nos lacunes capacitaires et étudié la manière de les combler ; jeudi dernier, les ministres de la Défense ont approuvé les nouveaux objectifs capacitaires ; à présent, c'est aux chefs d'État et de gouvernement d'approuver la norme en matière de dépenses de défense qui nous permettra de mettre en œuvre ces objectifs».
«Aux États-Unis, dans toute l'Europe et au Canada, nous avons des industries qui sont remarquables, mais qui ne produisent pas assez rapidement. Elles doivent donc tourner plus vite et se doter de nouvelles lignes de production».
«Nous devons faire en sorte que l'Ukraine soit dans la position la plus favorable possible non seulement aujourd'hui, pour résister à l'agression de la Russie perpétrée en l'absence de toute provocation, mais aussi à l'avenir, lorsqu'un cessez-le-feu ou un accord de paix durable se dessinera. Le but est que Poutine ne se hasarde plus jamais dans une entreprise de cette nature».
• Des mesures exceptionnelles de sécurité ont entouré le sommet de l'OTAN à La Haye. Cependant celui-ci a été réduit au minimum : uniquement trois heures de travail, où le président ukrainien non élu, Volodymyr Zelensky, n'a pas été admis.
• Le président états-unien, Donald Trump, s'est affirmé comme le leader incontesté de l'Occident, auréolé de sa gloire pour son rôle dans le cessez-le-feu israélo-iranien. Mark Rutte l'a affectueusement appelé «Daddy» (Papa).
• La déclaration finale, qui tient en seule page, réaffirme que les États membres soutiendront l'Ukraine dans la durée, sans plus. Elle précise :
«Les Alliés conviennent que cet engagement [face à la menace que la Russie fait peser pour le long terme sur la sécurité euro-atlantique et à la menace persistante que constitue le terrorisme] comportera deux grands volets. D'une part, ils vont, pour 2035, porter à au moins 3,5% la part du PIB consacrée chaque année au financement des besoins ayant trait à la défense proprement dite - c'est-à-dire aux dépenses couvertes par la définition des dépenses de défense agréée à l'OTAN - et à la réalisation des objectifs capacitaires OTAN. Les Alliés présenteront tous les ans un plan national dans lequel ils fixeront une trajectoire réaliste qui leur permettra d'atteindre progressivement ce pourcentage. D'autre part, ils réaliseront des investissements dans le but notamment de protéger leurs infrastructures critiques, de défendre leurs réseaux, d'assurer la préparation du secteur civil et la résilience, de libérer le potentiel d'innovation et de renforcer leur base industrielle de défense ; ils pourront déclarer chaque année sous ce volet des dépenses représentant jusqu'à 1,5% du PIB. La trajectoire et la répartition des dépenses fixées ici seront revues en 2029, à la lumière de l'évolution du contexte stratégique et du réexamen des objectifs capacitaires. (...) Les aides qui concourent directement à la défense de l'Ukraine et au développement de son industrie de défense entreront dans le calcul des dépenses de défense des Alliés».
source : Réseau Voltaire