Source: Sputnik
Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères
La Russie déplore ne pas avoir obtenu l'autorisation de visiter ses ressortissants détenus à Bakou, dont des journalistes de Sputnik Azerbaïdjan. La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a déploré ce refus, précisant que des démarches consulaires avaient été entreprises et que le contact avec l'ambassade à Bakou restait constant.
« Malheureusement, pour l'instant, on ne nous a pas permis de rendre visite aux citoyens russes, y compris aux journalistes des médias russes », a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
Zakharova a précisé que la partie russe avait officiellement sollicité que les employés du service consulaire de l'ambassade de Russie à Bakou puissent rendre visite aux ressortissants russes actuellement détenus. Elle a rappelé que la situation était suivie de près en lien permanent avec l'ambassade.
Le 1ᵉʳ juillet, le tribunal du district de Khataï, à Bakou, a ordonné le placement en détention provisoire pour quatre mois d'Igor Kartavykh, directeur du bureau local de Sputnik en Azerbaïdjan, et d'Evgueni Belooussov, son rédacteur en chef. Selon l'agence APA, ils sont poursuivis pour « escroquerie ayant causé un préjudice important », « activité entrepreneuriale illégale ayant généré un revenu en grande quantité » et « blanchiment de biens acquis par des moyens criminels ».
L'arrestation est survenue après une opération policière menée le 30 juin dans les locaux de l'agence. Le ministère de l'Intérieur a indiqué que sept employés avaient été interpellés. Les proches et les diplomates n'ont pas été autorisés à voir les journalistes. La rédactrice en chef de l'agence Rossia Segodnia, Margarita Simonian, a confirmé que « les employés ne répondaient plus aux appels ».
Tensions sur fond d'affaire criminelle
Le 28 juin, les autorités russes ont annoncé l'arrestation, à Ekaterinbourg, dans l'Oural, de plusieurs membres d'un groupe criminel composé de ressortissants azerbaïdjanais, impliqués dans des affaires de meurtres remontant à 2001, 2010 et 2011. Selon les enquêteurs, ils seraient impliqués dans deux meurtres et une tentative d'assassinat visant des ressortissants originaires d'Azerbaïdjan. Le mobile présumé serait un conflit lié au partage des zones d'influence dans le secteur des affaires. L'un d'eux a livré des témoignages détaillés, incriminant ses complices.
En réaction, le ministère des Affaires étrangères azerbaïdjanais a protesté auprès de Moscou. Les autorités de Bakou ont annulé tous les événements culturels organisés par des institutions russes, et la délégation parlementaire azerbaïdjanaise a suspendu sa participation à une réunion prévue à Moscou.
Cette décision serait intervenue après une vague de désinformation sur les réseaux sociaux accusant les forces russes d'avoir tué deux ressortissants azerbaïdjanais. Toutefois, les vidéos confirment que les agents n'ont pas outrepassé leurs pouvoirs et n'ont aucun lien avec la mort des accusés. Le Comité d'enquête russe a précisé que l'un des suspects est décédé d'une insuffisance cardiaque, tandis que l'autopsie de l'autre est en cours.