04/07/2025 francesoir.fr  3min #283197

 Un rapport parlementaire épingle le Premier ministre à propos des violences à l'école

Violences à l'école en France : un rapport parlementaire épingle le Premier ministre

France-Soir avec AFP

Violences à l'école en France: un rapport parlementaire épingle le Premier ministre

Tanneau / AFP

Une commission d'enquête parlementaire sur les violences en milieu scolaire en France a appelé mercredi à "reconnaître la responsabilité de l'Etat", et pointé un "défaut d'action" du Premier ministre François Bayrou, qui a pu laisser les violences "perdurer" lorsqu'il était ministre de l'Education nationale.

A l'issue de trois mois d'auditions qui ont bousculé le chef du gouvernement, les rapporteurs, Paul Vannier (La France insoumise, gauche radicale) et Violette Spillebout (Renaissance, le parti du président Macron), ont listé un arsenal de propositions face à ce que la présidente de la commission, Fatiha Keloua Hachi, a qualifié de "monstruosités" auxquelles "des enfants, partout en France" ont été livrés.

Cette affaire touche très personnellement le Premier ministre. Son épouse a enseigné le catéchisme et plusieurs de ses enfants ont été scolarisés à Notre-Dame-de-Bétharram, un établissement catholique situé près de sa ville de Pau - dont il est maire. Cette école est visée par plus de 200 plaintes d'anciens élèves pour des violences physiques et sexuelles pendant des décennies.

"A défaut d'action" que François Bayrou avait "les moyens d'engager", alors qu'il était "informé" quand il était ministre de l'Education nationale (de 1993 à 1997) et élu local, ces violences "ont perduré pendant des années", écrivent les auteurs du rapport parlementaire.

Le Premier ministre avait été entendu pendant plus de cinq heures le 14 mai par cette commission d'enquête. Il avait alors rejeté avec virulence les accusations de mensonge ou d'intervention dans les années 1990 auprès de la justice dans cette affaire.

Au-delà du cas de M. Bayrou, la commission d'enquête a formulé mercredi 50 recommandations, dont la création d'un fonds d'indemnisation des victimes, et un renforcement des contrôles dans les établissements, aujourd'hui "quasi-inexistants".

Pour protéger les élèves, elle propose également d'inscrire dans le code de l'Education l'interdiction de tout châtiment corporel ou traitement humiliant, et de "lever systématiquement le secret" de la confession s'il "porte sur des faits de violences commis sur un mineur de moins de 15 ans".

Les rapporteurs dressent un bilan sombre, celui de violences "largement occultées", "institutionnalisées sous prétexte d'excellence pédagogique" et persistant "dans tous les types d'établissements scolaires", et d'un "Etat défaillant" pour les contrôler, les prévenir et les traiter.

Selon eux, ces mécanismes étaient "accentués dans l'enseignement catholique", du fait d'un "modèle éducatif explicitement plus strict, s'appuyant sur de nombreux internats" et d'une "loi du silence particulièrement prégnante". Bétharram, affirment-ils, était toutefois "un cas loin d'être unique", avec souvent les mêmes "logiques à l'oeuvre" dans d'autres établissements.

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