© Martinez Monsivais Source: AP
John Bolton. [Photo d'archives]
L'ancien conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, John Bolton, a affirmé que la diplomatie américaine devrait soutenir la tenue d'un référendum pour résoudre le conflit au Sahara occidental. Il a également suggéré au Front Polisario de proposer à Donald Trump une concession dans la région, à l'instar de son projet de «Riviera» à Gaza.
Dans une interview accordée à El Independiente, le 6 juillet, l'ancien conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, John Bolton, a défendu le Front Polisario, qui milite pour l'indépendance du Sahara occidental, territoire dont la souveraineté est revendiquée par le Maroc. Il a préconisé la solution du référendum, qui, selon lui, est susceptible de résoudre ce conflit.
Le Polisario n'est pas un groupe terroriste
Le Maroc tente de faire passer le Front Polisario pour une organisation terroriste, ce qui n'est pas le cas, selon l'ancien conseiller. « Ils n'ont jamais succombé au radicalisme qui a balayé le Moyen-Orient après la révolution islamique iranienne de 1979 », a-t-il déclaré, tout en affirmant que la présence de longue date d'organisations religieuses et non gouvernementales américaines contredit les affirmations marocaines.
Il a ajouté que le Sénat américain ne donnera pas le feu vert pour classer le Front Polisario comme organisation terroriste. Selon l'ancien conseiller à la sécurité nationale, ce classement « repose sur des mensonges selon lesquels le Polisario se serait allié à l'Iran, au Hezbollah et au Hamas, ce qui est totalement faux ».
Retour aux fondamentaux de la diplomatie américaine
Interrogé sur la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental décidée durant le premier mandat du président Trump, John Bolton a estimé que cette décision était « contraire à la position américaine de longue date ». Il a ajouté que la seule solution serait d'organiser un référendum, conformément à l'accord de 1997 signé par le Maroc, mais bloqué par ce dernier par la suite.
À propos des accords d'Abraham signés par le Maroc en échange de cette reconnaissance, Bolton a rappelé que les Marocains étaient « très proches de reconnaître Israël auparavant [...] Ils [l'administration américaine] leur ont accordé une concession qu'ils n'auraient pas dû recevoir ».
Une proposition immobilière pour convaincre Trump
Interrogé sur les moyens dont dispose le Polisario pour infléchir la position américaine, John Bolton a indiqué que Donald Trump pourrait changer d'avis si « le Front Polisario envisageait une solution qui lui serait bénéfique ».
Cette solution, précise-t-il, serait une concession dans la région permettant à Trump d'y implanter ses complexes hôteliers.
« Cela le pousserait peut-être à soutenir un référendum, s'il y voit une raison de changer d'avis », a estimé Bolton.