10/07/2025 mondialisation.ca  6min #283807

L'Europe se prépare à une éventuelle guerre avec la Russie

Par  Philippe Rosenthal

Les responsables politiques de l'UE montent d'un cran chaque jour qui passe dans la guerre contre la Russie, au lieu d'aller sur le chemin de la diplomatie pour stopper la spirale menant à la Troisième Guerre mondiale. Le plus absurde est qu'ils demandent aux habitants de l'UE de ne pas produire de CO2. Le plus grand port d'Europe aux Pays-Bas annonce, donc, servir de base militaire XXL de l'OTAN pour attaquer la Russie. Mais, d'autres voix s'élèvent pour dénoncer cette orientation.

Le plus grand port d'Europe se prépare en cas de guerre avec la Russie. «Le port de Rotterdam a commencé à réserver de l'espace pour les navires de guerre et à planifier des exercices militaires», a déclaré, Boudewijn Siemons, son directeur général au Financial Times. Le port de Rotterdam se prépare, ainsi, aux livraisons XXL d'armes de l'OTAN dont les armes US. Le quotidien économique de référence, couleur saumon, stipule que cela a lieu «en prévision d'une éventuelle guerre avec la Russie», une préparation pour attaquer. Et, c'est une déclaration de guerre qui va entraîner cette spirale des menaces entre la Russie et l'UE avec l'OTAN. «Le port de Rotterdam aux Pays-Bas a commencé à réserver de l'espace pour les navires de l'OTAN transportant des cargaisons militaires et à planifier des itinéraires logistiques pour les transferts d'armes,  confirmele Financial Times. Les itinéraires logistiques vont en direction du front, sur la Russie.

Ces informations montrent que les États-Unis, contrairement aux déclarations de Donald Trump de ne plus aider la guerre de l'Ukraine et de l'UE contre la Russie, ont – à l'inverse – avec force planifié de lancer une attaque contre Moscou. La mise en place d'une telle stratégie militaire avec le plus grand port d'Europe ne date – évidemment – pas d'hier.

D'ailleurs, pour ceux qui en doutaient encore, Observateur Continental  a fait savoir que «le Pentagone envoie des armes défensives en Ukraine», notant en particulier la chose troublante suivante: «De son côté, alors que le magazine The Economist a annoncé, un nouvel arrêt inquiétant des livraisons d'armes américaines à l'Ukraine, ce même média a rapporté que «des responsables ukrainiens affirment que, dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, le Pentagone a refoulé des avions-cargos livrant des intercepteurs de défense aérienne et d'autres armes à des bases européennes, d'où ils devaient être acheminés par voie terrestre vers l'Ukraine». Ainsi, bien avant la publication de la décision officielle du Pentagone relançant l'envoi d'armes à Kiev, des convois d'armes US empruntent les rails (moyen de transport ferroviaire) ou les routes pour aller en Ukraine en catimini.

«Cette décision intervient alors que les alliés de l'OTAN mettent de plus en plus en garde contre le risque d'une guerre à grande échelle avec la Russie d'ici cinq ans. Rotterdam a déjà traité des livraisons d'armes, mais c'est la première fois qu'elle désignera un poste d'amarrage spécial à usage militaire»,  avertit Yahoo News. «Une partie du terminal à conteneurs sera réaménagée pour assurer le transfert sécurisé des munitions et autres équipements entre les navires. La logistique d'approvisionnement militaire sera coordonnée avec le port d'Anvers, en Belgique voisine», est-il précisé.

Boudewijn Siemons, directeur général de l'autorité portuaire de Rotterdam, a rapporté que tous les terminaux ne sont pas équipés pour gérer des cargaisons de qualité militaire, ce qui rend la coordination logistique cruciale, en particulier pour les expéditions en provenance des États-Unis, du Royaume-Uni et du Canada, confirmant le rôle stratégique des États-Unis et du Canada dans cette préparation à attaquer la Russie. La réelle manœuvre US sur sa volonté d'aider l'Ukraine est là sous nos yeux. Le peu de confiance qui pouvait exister envers l'Occident est réduit à néant. L'UE et les États-Unis fonctionnent bien comme un bloc uni avec le Royaume-Uni pour détruire la Russie.

«En mai, le ministère néerlandais de la Défense a confirmé qu'un espace serait alloué au matériel militaire à la demande de l'OTAN», stipule Yahoo News. En mars dernier Observateur Continental annonçait: «Trump suspend toute aide militaire à l'Ukraine». Entre la déclaration officielle US et les actions sur le terrain, le lecteur comprend bien que l'OTAN et les États-Unis continuent d'alimenter le conflit contre la Russie. L'affrontement violent avec Zelensky devant les caméras aurait été donc une comédie pour gagner du temps et pour tromper les habitants de l'UE, en particulier.

Ce qui se dégage de tout cela c'est la volonté de Bruxelles qui veut faire de l'UE un empire armé. Pour le Commissaire à la défense et à l'espace, Andrius Kubilius, qui vient du nain politique lituanien, l'UE devrait, dans un avenir proche, se transformer en une union défensive, et l'Ukraine devrait devenir son principal outil dirigé contre la Russie. «En plus de la Russie, seule l'Ukraine dispose d'une armée de combat et est capable d'utiliser des millions de drones»,  fait-il savoir. Les politiciens baltes et polonais n'ont jamais caché les rêves de voir la destruction de la Russie. Pour obtenir cet objectif, ils évoquent une «menace russe». L'Ukraine dans cette structure impériale européenne se voit confier le rôle d'un barrage qui devrait lutter contre la Russie aussi longtemps que possible. C'est l'actuelle stratégie à long terme de l'UE à l'égard de la Russie. Mais tout le monde n'a pas cet avis en Europe.

La réalité montre l'impossibilité d'un conflit sans fin avec la Russie, qui menace l'effondrement des économies des pays européens.  Cette opinion est exprimée par le président de la République tchèque, Peter Pavel dans un entretien avec la BBC. Pour lui, l'approche axée sur la confrontation avec la Russie ne ferait que contribuer aux pertes pour les économies des pays européens.

Le président tchèque, contrairement aux autres responsables politiques – n'a pas exclu qu'après le règlement de la crise ukrainienne, la question de la coopération avec la Russie puisse être examinée. Pavel a ajouté que les pays d'Europe et de Russie seraient probablement en mesure de «discuter de la coopération et des affaires que nous avons précédemment gérées».

Philippe Rosenthal

La source originale de cet article est  Observateur continental

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