11/07/2025 francais.rt.com  4min #283852

Bayrou fixe un cap budgétaire pour 2026 sans augmenter les impôts

© Compte X @bayrou

François Bayrou lors de son passage sur LCI le 10 juillet pour évoquer le budget

François Bayrou dévoilera le 15 juillet les grandes lignes du budget 2026, visant 40 à 45 milliards d'économies pour réduire le déficit à 4,6%. Sans hausse d'impôts généralisée, un gel budgétaire est privilégié, impactant retraites et prestations sociales.

À l'approche de la présentation du budget 2026, François Bayrou, Premier ministre, s'engage à réduire le déficit public de 5,8 % à 4,6 % du PIB,  tout en évitant une hausse généralisée des impôts.

Vers une baisse du déficit à 4,5% ? « Nous allons le faire » promet François Bayrou sur LCI

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- LCI (@LCI)  July 10, 2025

Lors de son intervention sur LCI le 10 juillet, il a réaffirmé son ambition de sortir la France du « piège mortel » de la dette, qui dépasse désormais les 3 000 milliards d'euros. Cette annonce intervient dans un contexte économique tendu, où le gouvernement doit réaliser 40 à 45 milliards d'euros d'économies.

L'année blanche est bien en ligne de mire

La piste privilégiée est celle d'une « année blanche », un gel des budgets des ministères au niveau de 2025, sans ajustement pour l'inflation. Selon l'OFCE, ce gel pourrait inclure les pensions de retraite (3 à 3,7 milliards d'euros d'économies), les prestations sociales (1,2 à 1,3 milliard) et le barème de l'impôt sur le revenu (1,2 milliard de recettes supplémentaires). Ce dernier, en 2012, avait généré une hausse moyenne de 80 euros par foyer fiscal, rendant 400 000 ménages supplémentaires imposables. Une telle mesure,  bien que techniquement non qualifiée d'augmentation d'impôts, reste politiquement sensible, notamment pour la droite et le Rassemblement national.

🔴 Vers une augmentation d'impôts ? « Non, pas principalement » répond François Bayrou qui « ne crois pas que ce soit par l'impôt que l'on résout des problèmes de cet ordre »

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- LCI (@LCI)  July 10, 2025

L'Institut des politiques publiques (IPP) estime qu'un gel des minima sociaux, des prestations familiales, de la prime d'activité et des aides au logement permettrait d'économiser environ 1,3 milliard d'euros. Cependant, l'OFCE souligne que les ménages les plus modestes seraient proportionnellement les plus touchés, perdant près de 1 % de leur revenu disponible, contre 0,3 % pour les plus aisés.

Les retraités, en particulier, pourraient voir leur revenu amputé de 350 euros par an en moyenne, contre 100 euros pour les salariés. François Bayrou insiste sur une approche équitable, où « tout le monde participe » sans viser de catégories spécifiques. Il rejette l'idée d'une solution par l'impôt, privilégiant une baisse des dépenses publiques. Une autre mesure, non encore confirmée, concerne la suppression de l'abattement fiscal de 10 % pour les retraités, qui pourrait rapporter 5 milliards d'euros, mais affecterait principalement les 20 % de retraités les plus aisés.

 Alors que l'Insee relève un taux de pauvreté record, François Bayrou joue sa crédibilité politique. Mardi 15 juillet, il dévoilera son plan, mais il pourrait déléguer certaines décisions au Parlement, une stratégie risquée face à des oppositions réticentes à endosser des mesures impopulaires,  même si le Sénat a déjà avancé des pistes pour réaliser 50 milliards d'euros d'impôts. Ce budget, qualifié d'« Himalaya » par Bayrou, sera déterminant pour la survie de son gouvernement.

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