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Pendant que le Mozart de la finance fait son œuvre, la pauvreté bat des records en France. En 2023, selon l'Insee, 15,4 % des Français vivaient sous le seuil de pauvreté, soit près de dix millions de personnes. C'est le taux le plus haut depuis la création de l'indicateur en 1996.
L'étude publiée début juillet pointe une hausse fulgurante de 0,9 point en un an, équivalente à 650 000 nouveaux pauvres. Il faut dire qu'entre l'inflation, la fin des aides exceptionnelles, et un marché du travail toujours plus clivant, ce n'est pas simple. Aussi faut-il une bonne dose de cynisme pour oser parler de reprise économique quand des millions de familles ne peuvent plus se chauffer.
« C'est un niveau inégalé depuis près de 30 ans », souligne Michel Duée de l'Insee, qui note également une envolée des inégalités, alimentée par le dynamisme des revenus financiers des plus aisés. Les plus vulnérables sont, sans surprise, les familles monoparentales, jeunes, chômeurs, et retraités. Le taux de pauvreté des familles monoparentales a bondi de 2,9 points. Pour Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation Abbé Pierre, la situation est limpide : « Les coupures d'électricité et de gaz pour impayés explosent [...] on est sur une dynamique très inquiétante de l'inaction politique. »
L'étude de l'Insee, relayée par The Epoch Times, montre un modèle social en perte d'efficacité. Malgré des prélèvements obligatoires parmi les plus élevés de l'OCDE, la redistribution ne compense plus la précarisation rampante. La réponse gouvernementale, François Bayrou nous l'a présentée la semaine dernière : Le travail, encore et toujours, comme solution miracle. « La première réponse au défi, c'est bien le travail », martèle le ministre de l'Économie. Mais à force de sacrifier l'action sociale sur l'autel de la compétitivité, c'est la cohésion nationale qui s'effondre.