15/09/2025 francais.rt.com  4min #290579

France : la patronne de la Cgt enjoint Lecornu à abroger la réforme des retraites

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Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, le 5 avril 2023. [Photo d'archives]

Trois jours avant une journée de mobilisation de l'intersyndicale, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a appelé, ce 15 septembre, le nouveau Premier ministre à «des actes de rupture forts et immédiats» et exigé l'abrogation de la réforme des retraites, «s'il ne voulait pas rejoindre le cimetière des Premiers ministres».

« Il faut abroger cette réforme. » Alors que Sébastien Lecornu multiplie les entretiens à Matignon, en vue de constituer son futur gouvernement, la numéro une de la Confédération générale du travail (CGT), Sophie Binet, a enjoint le nouveau Premier ministre à revenir sur la réforme des retraites : une « blessure démocratique et sociale », qui, selon elle, « est à l'origine de la situation d'instabilité politique actuelle ».

« J'ai dit au Premier ministre que, s'il ne voulait pas rejoindre le cimetière des Premiers ministres - qui déborde déjà - il fallait qu'il affiche et qu'il prenne des actes de rupture forts et immédiats, et la première mesure est l'abrogation de la réforme des retraites », a-t-elle déclaré, ce 15 septembre, auprès des journalistes à sa sortie de Matignon.

Sophie Binet a demandé "l'abrogation de la réforme des retraites" à Sébastien Lecornu  pic.twitter.com/ESmxVDj0Lr

- BFMTV (@BFMTV)  September 15, 2025

Selon des propos relayés par les médias, la syndicaliste a également appelé à « amplifier la mobilisation du 18 septembre », date à laquelle l'intersyndicale a appelé à une journée de mobilisation massive à travers toute la France.

« Il va falloir des ruptures », avait déclaré le 10 septembre, lors de la cérémonie de passation à Matignon, Sébastien Lecornu, après avoir affirmé qu'il allait « falloir changer » et être « plus créatif, parfois plus technique, plus sérieux, dans la manière de travailler avec nos oppositions ». Nommé Premier ministre le 9 septembre par Emmanuel Macron, Sébastien Lecornu a succédé à François Bayrou, qui avait chuté la veille à l'issue d'un vote de confiance sur les finances publiques.

« On n'a pas besoin d'un Premier ministre pour prendre des notes »

Quelques jours plus tard, dans  un entretien à la presse régionale, le nouveau locataire de Matignon avait notamment déclaré qu'il renonçait à la suppression de deux jours fériés, mesure annoncée par Bayrou à la mi-juillet, et qu'il écartait une réouverture du conclave sur les retraites qui avait été lancé par l'ancien Premier ministre pour amender la réforme de 2023. Un dernier point sur lequel la CFDT avait mis le holà.

« La CFDT a négocié loyalement pendant six mois pour corriger la dernière réforme. Le Medef a préféré l'échec. La seule voie possible pour la CFDT est désormais de suspendre la réforme et de renvoyer les choix futurs à 2027 », a indiqué la centrale syndicale à l'AFP le 11 septembre.

« À part les deux jours fériés, il n'a renoncé à rien dans le musée des horreurs qu'Emmanuel Macron avait prévu dans son projet de budget », a lancé Sophie Binet devant les caméras. Toujours d'après la syndicaliste, il faut « débloquer des moyens conséquents pour nos services publics, notamment les hôpitaux et les écoles », ainsi qu'« augmenter les salaires et les pensions et prendre des mesures pour protéger notre industrie et mettre fin aux licenciements ».

« Le problème, c'est qu'on n'a pas besoin d'un Premier ministre pour prendre des notes », a-t-elle asséné après avoir déclaré que Lecornu avait « écouté » ses doléances. « On a besoin d'un Premier ministre pour apporter des réponses aux besoins et aux exigences des travailleurs et des travailleuses », a-t-elle poursuivi, estimant qu'« on est vraiment au pied du mur ».

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