16/09/2025 francais.rt.com  3min #290698

Passes d'armes Cgt-Medef : «Sophie, va monter ta boîte», lance l'ex-président des patrons français

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Geoffroy Roux de Bézieux, alors président du Mouvement des entreprises de France (Medef), le 24 août 2021. [Photo d'archives]

Estimant qu'elle se «trompe d'ennemi», l'ancien président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a répliqué le 15 septembre sur un plateau de télévision à la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet. Cette dernière avait enjoint, sur une autre chaîne, les patrons à retrouver «la voie de la décence» et à «arrêter de pleurnicher».

« Ce n'est pas à la hauteur de la situation », a regretté le 15 septembre Geoffroy Roux de Bézieux. Invité sur le plateau de BFMTV, l'ancien président du Medef (2018-2023) était interrogé sur des propos récents de Sophie Binet, actuelle secrétaire générale de la CGT : « Sophie, va monter ta boîte », a-t-il taclé.

Plus tôt dans la journée, sur le plateau de TF1, la syndicaliste avait déclaré que les patrons devaient « retrouver la voie de la décence ». Sophie Binet réagissait elle-même à des propos de l'actuel président du Medef, Patrick Martin, qui, dans une interview au Parisien parue le 13 septembre, avait prévenu qu'« une  grande mobilisation patronale » aurait lieu en cas de hausse de la fiscalité sur les entreprises dans le cadre du budget 2026.

En toile de fond : la taxe Zucman, prônée par la gauche française, qui vise à instaurer un « impôt plancher » de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d'euros, outils de travail inclus. Une perspective qui fait bondir la droite et les milieux entrepreneuriaux.

Une « vision fantasmée du patron »

« Ce n'est plus possible qu'ils passent leur temps à pleurnicher », avait ajouté la numéro un de la CGT, évoquant des dividendes qui « atteignent des records » en France, des résultats du CAC 40 « florissants » et « 211 milliards d'aides [...] consenties chaque année ».

Regrettant une « espèce de vision fantasmée du patron, du CAC 40 », Geoffroy Roux de Bézieux a renvoyé aux « 200 000 entreprises en France », « les plus taxées du monde », et à ceux qui les dirigent. « Ce sont des gens qui bossent 70 heures, qui font faillite : 70 000 faillites ! », a-t-il étayé, évoquant les « 13 milliards d'impôts supplémentaires dans le budget précédent ».

« On a Trump qui nous taxe, on a les Chinois qui nous envahissent avec leurs voitures, et on a - pardon de le dire - les grévistes professionnels qui malheureusement remettent de l'huile sur le feu », a poursuivi l'ancien patron des patrons.

Toujours le 15 septembre, Sophie Binet avait été reçue à Matignon par Sébastien Lecornu. Devant la presse, à l'issue de cet entretien, la secrétaire générale de la CGT avait demandé au nouveau Premier ministre l'« abrogation de la réforme des retraites ». Fustigeant une « blessure démocratique et sociale », la syndicaliste avait affirmé que cette réforme polémique, menée en 2023, « est à l'origine de la situation d'instabilité politique actuelle ».

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