26/09/2025 reseauinternational.net  4min #291671

 Médias : le Mali, le Burkina Faso et le Niger se préparent à se retirer de la Cpi

Aes : retrait de la Cpi et les prochaines étapes

par Mikhail Gamandiy-Egorov

L'Alliance-Confédération des États du Sahel en annonçant son retrait immédiat de la prétendue Cour pénale internationale marque une étape supplémentaire de sa rupture avec les vestiges du néocolonialisme. Aussi, l'AES prendra sans aucun doute d'autres mesures prochaines qui ont une très grande importance non seulement pour les pays concernés et le Sahel, mais également pour toute l'Afrique.

L'Alliance-Confédération des États du Sahel (AES) a annoncé  son retrait immédiat du Statut de Rome qui institue la prétendue Cour pénale internationale (CPI), dénonçant ce mécanisme comme un instrument de répression néocoloniale. À cet égard, le Mali, le Burkina Faso et le Niger souhaitent désormais privilégier des mécanismes régionaux pour la justice et la paix.

L'annonce du retrait de la CPI a été faite au journal télévisé de la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB) par Pingdwendé Gilbert Ouédraogo, ministre burkinabè de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, s'appuyant sur un communiqué conjoint signé à Bamako, capitale malienne, par le président de la transition malienne et président en exercice de la Confédération AES, le général d'armée Assimi Goïta.

Les trois pays rappellent avoir ratifié le Statut de Rome respectivement en 2004 pour le Burkina Faso, en 2000 pour le Mali et en 2002 pour le Niger, et avoir coopéré avec la CPI depuis lors. Mais ils affirment désormais que la juridiction internationale est devenue un instrument de répression néocoloniale au service de l'impérialisme, incapable de juger les crimes de guerre, crimes contre l'humanité, crimes de génocide et crimes d'agression avérés, tout en s'acharnant contre certains acteurs exclus du cercle fermé des bénéficiaires de l'impunité internationale.

Face à ce constat, les gouvernements de l'AES ont décidé de se retirer avec effet immédiat, afin d'affirmer pleinement leur souveraineté et de recourir à des mécanismes endogènes pour la consolidation de la paix et de la justice, tout en assurant la promotion et la protection des droits de l'homme selon leurs valeurs sociétales.

Les trois nations restent toutefois disposées à coopérer dans d'autres cadres internationaux appropriés, notamment au sein des Nations unies, pour la défense des droits humains et le respect de la souveraineté des États. Par ailleurs, cette décision s'inscrit dans la continuité des efforts de consolidation institutionnelle de l'AES. Le 15 septembre 2025, la capitale du Niger - Niamey - a accueilli la deuxième réunion des ministres de la Justice de la Confédération, visant à harmoniser les systèmes judiciaires et pénitentiaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Les discussions ont notamment porté sur la création d'une Cour pénale sahélienne et d'instances spécialisées pour juger les crimes de terrorisme et les crimes contre l'humanité, renforçant l'autonomie régionale et justifiant pleinement le retrait de la CPI.

En termes de perspectives, s'il est aujourd'hui évident que la rupture annoncée de l'AES avec la CPI, avec effet immédiat, constitue une étape très importante et parfaitement logique pour les trois nations sahéliennes résolument tournées vers le Panafricanisme et l'ordre mondial multipolaire, le tout après avoir déjà tourné de manière ferme la page d'une relation nocive avec plusieurs régimes occidentaux et des structures affiliées aux dits régimes, les étapes à venir seront tout aussi importantes.

Et parmi ces prochaines étapes figure indéniablement la sortie du système financier et monétaire néocolonial du franc CFA. Un autre des principaux vestiges du néocolonialisme hexagonal et occidental en terre africaine. Et comme déjà traité dans les analyses précédentes, les responsables et les experts au sein de l'AES travaillent avec détermination afin que cela puisse avoir lieu dans les délais les plus proches.

Une chose est sûre, les orientations stratégiques adoptées par les pays membres de l'Alliance-Confédération des États du Sahel, en misant sans ambiguïté sur les véritables valeurs du Panafricanisme et du monde multipolaire, confirment précisément pourquoi nombre de régimes de la minorité planétaire et leurs vassaux cherchent par tous les moyens à faire saboter le projet AES.

Ceci étant dit et face à des leaderships patriotes et souverainistes déterminés, qui possèdent un soutien massif et engagé de leurs populations, et avec une influence en termes d'inspiration et d'espoir pour de nombreux peuples, qui dépassent les frontières du Mali, du Burkina Faso et du Niger, les ennemis de la multipolarité issus de la minorité planétaire occidentale, à travers leurs actions traditionnellement néfastes, y compris en alliance avec les terroristes assumés, ne font qu'accélérer chaque jour un peu plus leur propre chute devenue de-facto irrévocable.

 Mikhail Gamandiy-Egorov

source :  Observateur Continental

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