Par Yoann pour le Média en 4-4-2, le 9 octobre 2025
Sous couvert de protéger la souveraineté des États membres, le Parlement européen a adopté ce jeudi une résolution pour le moins belliqueuse, invitant les capitales à "détruire" toute menace aérienne russe présumée. Par ce vote massif (469 pour, 97 contre, 63 abstentions), l'institution confirme son alignement atlantiste et son goût prononcé pour la surenchère.
Le texte, non contraignant mais lourd de symbolisme, intervient dans un climat soigneusement entretenu de tensions avec la Russie. Il évoque pêle-mêle des survols illégaux d'appareils russes au-dessus de plusieurs pays - Pologne, pays baltes, Scandinavie - et dénonce une "guerre hybride" dont Bruxelles se plaît à se dire la cible.
À lire aussi : Alexeï Mechkov (ambassadeur de Russie en France) met en garde : "Abattre un avion russe signifierait la guerre"
Derrière les grands principes affichés - "défense proportionnée", "coordination renforcée" - se cache une réalité moins avouable : l'UE s'éloigne un peu plus de toute velléité de dialogue et s'enfonce dans une logique de confrontation. On y vante même les mérites d'un "mur anti-drones", projet techno-stratégique aussi coûteux que spectaculaire, porté par certains États frontaliers en mal de visibilité.
Cette résolution s'accompagne, comme il se doit, de mesures annexes : utilisation des avoirs russes gelés, extension des sanctions à la Biélorussie, l'Iran ou la Corée du Nord. Rien qui ne surprenne dans le paysage politique actuel, où la diabolisation de Moscou tient lieu de ligne diplomatique.
À l'OTAN, on évoque déjà un assouplissement des règles d'engagement, tandis que Moscou, de son côté, dénonce une "provocation irresponsable". Rien de très nouveau, donc, sous le ciel européen.
Faut-il voir dans ce texte un acte de fermeté ou une nouvelle bravade inutile ? La question reste ouverte. Mais une chose est sûre : chaque résolution de ce type éloigne un peu plus l'Europe d'une résolution pacifique des conflits et l'enfonce dans une dynamique de guerre larvée, dont les citoyens - et leurs économies - feront, comme toujours, les frais.