par Anguélina Chemyakina et Evguenia Mylnikova
La Haute Cour constitutionnelle de Madagascar a proposé à Michaël Randrianirina, officier de l'unité d'élite CAPSAT, d'occuper le poste de président de la République durant la période de transition et la formation de nouvelles institutions, à la suite de la destitution du président Andry Rajoelina. L'information figure dans une décision publiée sur le site officiel de la Cour.
«Considérant que (...) le président de la République Andry Rajoelina n'est pas à même de remplir les missions sus rappelées à lui confiées, au motif qu'il ne se trouve et ne saurait se trouver sur le territoire de la République (...) il échet (...) de confier au Colonel Michaël Randrianirina, qui incarne l'autorité militaire compétente, d'exercer les fonctions de président de la République», indique le document.
Conformément à la législation malgache, le nouveau chef de l'État devra annoncer la tenue d'élections générales dans un délai de 60 jours à compter de la décision de la Cour. Tous les organes de l'État, à l'exception de la présidence et du Sénat, continueront de fonctionner normalement, précise la Cour.
Selon l' agence AFP, le CAPSAT prévoit également de former un comité provisoire de gestion de la transition, composé de représentants de l'armée, de la gendarmerie et de la police nationale.
Le 11 octobre, des soldats de l'unité d'élite CAPSAT se sont joints aux manifestants dans les rues de la capitale malgache et les ont accompagnés jusqu'à la place du 13 mai, historiquement connue comme le lieu des changements de pouvoir et des manifestations. Les militaires ont déclaré qu'ils refuseraient d'obéir aux ordres de tirer sur les manifestants. Le CAPSAT a également pris le commandement des forces armées du pays, placées sous la direction du chef de l'unité, le général de division Pikulas Démosthène. Par la suite, la gendarmerie nationale a aussi rallié le camp des manifestants.
«Les manifestations à Madagascar ont commencé le 25 septembre en raison de coupures d'eau et d'électricité, mais elles se sont transformées en manifestations nationales réclamant la démission du président Andry Rajoelina et la dissolution du Sénat et de la commission électorale. Lors des affrontements, la police a utilisé des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes. Le 29 septembre, le chef de l'État a annoncé la dissolution du cabinet ministériel, mais le 1er octobre, les manifestants ont de nouveau exigé sa démission.
Plus tard, Rajoelina a déclaré qu'il s'agissait d'une «tentative de prise du pouvoir illégale et par la force». Selon les médias, le 12 octobre, le chef de l'État a quitté le pays à bord d'un hélicoptère militaire français. Dans la soirée du 13 octobre, Rajoelina s'est adressé à la nation, déclarant qu'il s'était installé dans un «lieu sécurisé» après la tentative de coup d'État, mais qu'il continuait à exercer ses fonctions».
Le 14 octobre, l'unité militaire a annoncé «prendre le pouvoir», juste après le vote par l'Assemblée nationale qui a destitué le chef de l'État. Cette décision a été prise quelques heures après que le chef de l'État ait annoncé la dissolution de la chambre basse du Parlement.
source : African Initiative