23/10/2025 2 articles francais.rt.com  4min #294230

Zakharova sur le 19ᵉ train de sanctions contre la Russie : les sanctions se retournent contre l'Union européenne

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Le drapeau de l'Union européenne devant le bâtiment du Berlaymont, siège de la Commission européenne à Bruxelles, en Belgique.

L'Union européenne a adopté de nouvelles sanctions contre la Russie, touchant le pétrole, le gaz, les banques et plusieurs entreprises étrangères, notamment chinoises. Pékin proteste fermement contre l'ingérence de Bruxelles. Moscou dénonce une stratégie épuisée, dont les effets pénalisent avant tout les économies européennes elles-mêmes.

Le 19ᵉ paquet de sanctions contre la Russie a été adopté par le Conseil de l'Union européenne le 23 octobre. Il prévoit des restrictions dans différents secteurs économiques, ainsi que contre des partenaires étrangers accusés - sans preuves - d'aider Moscou à contourner les mesures précédentes.

Selon Kaja Kallas, chef de la diplomatie européenne, ces nouvelles restrictions visent les banques russes, les plateformes de cryptomonnaies, ainsi que les déplacements des diplomates russes dans l'espace européen. Elle a affirmé sur le réseau X qu'avec ce train de mesures, il devenait « de plus en plus difficile pour Moscou de financer le conflit ».

L'énergie reste un axe central. L'UE a confirmé l'interdiction progressive du gaz naturel liquéfié (GNL) russe : les contrats à court terme seront interdits dès 2026, les contrats de long terme à partir de 2027. En parallèle, plus de 100 navires transportant du pétrole russe sont désormais sanctionnés. Les groupes Rosneft et Gazpromneft sont frappés d'un embargo total sur leurs transactions. Le prix plafond pour le baril de pétrole russe a été abaissé à 47,6 dollars.

Autre mesure révélatrice : l'interdiction pour les agences de voyages européennes d'organiser des séjours en Russie. Selon le Syndicat russe du tourisme, cette disposition vise à limiter les flux touristiques vers la Russie.

L'UE interdit désormais aux entreprises européennes de conclure des contrats avec des sociétés russes implantées dans les zones économiques spéciales, un dispositif pour le développement régional russe. De plus, un nouvel embargo sur l'exportation de produits industriels - dont certains minerais, métaux, sels et substances chimiques - a été imposé.

L'Estonie a confirmé que l'UE travaillerait sur un 20ᵉ paquet de sanctions, qui pourrait viser de nouvelles entités russes ou des partenaires économiques en Asie.

Cibles asiatiques : Pékin et New Delhi dans le viseur

Le volet industriel du paquet vise 45 entreprises accusées de soutenir le complexe militaro-industriel russe. Parmi elles, 12 sociétés chinoises, 2 thaïlandaises et 3 indiennes. Un bureau de conception russe spécialisé dans la motorisation aéronautique, Opytno-konstruktorskoe biuro motorostroeniya (OKBM), figure également sur la liste, selon le Journal officiel de l'UE. Cette structure est connue pour ses travaux sur les moteurs à pistons, les transmissions et les systèmes de propulsion destinés à l'aviation et à l'aérospatial.

Le texte comprend aussi des sanctions contre des instituts de recherche russes liés au secteur de la défense, dont le Centre de recherche radioélectronique, l'Institut de recherche sur la mécanisation militaire de Krasnoarmeïsk, ainsi que plusieurs entités du groupe Almaz-Antey, un pilier de l'industrie de défense russe.

La Chine a immédiatement réagi. Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Guo Jiakun, a rappelé que la Chine « n'est ni l'initiateur ni un participant à la crise ukrainienne ». Il a exprimé un « ferme mécontentement » face aux décisions européennes et exigé que l'UE cesse d'utiliser la Chine comme prétexte politique. Selon lui, de telles mesures nuisent gravement aux relations euro-chinoises. Pékin a averti qu'il prendrait « toutes les mesures nécessaires » pour défendre ses intérêts.

Moscou répond : « Des sanctions contre-productives et épuisées »

Du côté russe, le ton est clair. La porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a ce 23 octobre qualifié ces sanctions de « contre-productives ». Elle a affirmé que « les mesures prises contre la Russie se retournent avant tout contre l'Union européenne elle-même » et que les marges de manœuvre de Bruxelles sont désormais « épuisées ». Elle a également rappelé que les nombreux paquets de sanctions précédents n'ont pas permis d'affaiblir l'économie russe, ni d'atteindre les objectifs politiques affichés par Bruxelles.

Elle a ajouté que Moscou se réserve le droit de répondre « de manière adéquate et réfléchie », comme elle l'a toujours fait face aux tentatives occidentales de pression économique ou diplomatique. La diplomatie russe a également annoncé qu'elle commenterait plus en détail les conséquences de ce nouveau paquet dans les prochains jours.

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