21/11/2025 ssofidelis.substack.com  6min #296843

 «Schengen militaire» : l'Ue entend améliorer sa mobilité militaire en dépensant 100 milliards d'euros

Le « sabotage » des chemins de fer polonais, quelle aubaine pour le projet militaire de Schengen !

Photo © domaine public

Par  Finian Cunningham, le 19 novembre 2025

La Commission européenne propose de faire de l'Union européenne un territoire entièrement ouvert aux mouvements de l'OTAN. L'idée est de créer un "Schengen militaire" analogue à la libre circulation des civils au sein de l'Union.

Cette idée controversée est fortement défendue par les dirigeants européens pro-OTAN. La guerre par procuration en Ukraine contre la Russie et l'escalade des tensions vers un conflit généralisé contribuent à la militarisation galopante de l'UE en tant qu'entité unique.

Cette semaine, alors qu'Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, vante une zone Schengen militaire sur l'ensemble du territoire de l'UE, des sabotages suspects ont eu lieu sur le réseau ferroviaire polonais.

Von der Leyen entend coordonner les forces militaires afin qu'elles aient libre accès aux réseaux de transport de l'UE. Ce projet est débattu depuis des années, mais il se heurte à la résistance de ceux qui s'opposent à la perte de leur souveraineté sur leurs frontières. La dernière fois que les compatriotes allemands de Mme von der Leyen ont voulu traverser l'Europe, ils n'ont pas été très bien accueillis.

Les partisans de ce concept souhaitent que les effectifs militaires déployés par un pays puissent franchir les frontières d'autres États avec un minimum de contrôles, un pas de plus vers la création d'une "armée européenne". Elle gomme également les frontières entre OTAN et UE, faisant des 27 membres de l'UE des partenaires de facto de l'alliance militaire.

Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, n'ont pas manqué d'accuser la Russie d'avoir "saboté" le réseau ferroviaire polonais, après les perturbations causées par une attaque à l'explosif dimanche. Personne n'a été blessé. Et, comme d'habitude, aucune preuve n'a été fournie. La Russie n'a pas été ouvertement accusée, mais les médias ont laissé entendre qu'elle est néanmoins impliquée. Moscou a déjà nié les accusations d'attaques hybrides contre les infrastructures de transport et de communication en Europe, y compris l'utilisation de drones perturbant le trafic aérien.

Les derniers incidents ferroviaires en Pologne posent question. La ligne ferroviaire touchée reliait Varsovie à Lublin, puis à l'Ukraine. Tusk qualifie cette liaison ferroviaire de "cruciale pour 'l'aide' à l'Ukraine". Cette ligne ferroviaire est en effet un vecteur majeur pour l'acheminement de munitions vers l'Ukraine. Si cette ligne ferroviaire est si vitale pour l'approvisionnement en équipements militaires de l'OTAN en Ukraine, pourquoi n'était-elle pas mieux surveillée ?

Les dégradations sur la voie ferrée ont été signalées par un conducteur de train dimanche matin, mais le gouvernement et les autorités compétentes n'ont réagi que le lendemain. Ce retard a suscité la colère des citoyens polonais, qui ont manifesté pour réclamer des explications. Les autorités auraient-elles délibérément oublié de sécuriser la ligne pour provoquer un accident ?

 Selon la BBC, des habitants de la région ont déclaré avoir entendu une explosion massive dont l'onde de choc a été ressentie à plusieurs kilomètres à la ronde. Or, les dégâts signalés sur la voie ferrée ne semblaient pas très conséquents. On devrait pourtant penser qu'une explosion aussi puissante détruise des tronçons entiers de la voie ferrée, rendant la ligne impraticable. Or, plusieurs trains ont pu emprunter la section endommagée lundi, avant toute intervention des autorités. Les trains qui ont circulé sur cette section rapportent des bris de vitres. Mais s'ils ont pu passer, c'est que les rails n'ont pas été endommagés.

On peut donc raisonnablement supposer que l'explosion n'est pas la cause réelle des dégâts mineurs observés sur la voie ferrée. Elle a peut-être été déclenchée pour détourner l'attention d'un autre acte de sabotage en vue de faire dérailler des trains (sans causer de pertes humaines catastrophiques). Pour associer l'explosion au sabotage ferroviaire. Et comme Tusk, Von der Leyen et les médias ont allègrement relayé cette version, prétendant que la Russie orchestrerait une guerre hybride.

Le chef d'état-major de l'armée polonaise, le général Wieslaw Kukula, a exposé le scénario suivant, tel que  rapporté par Euronews :

"L'adversaire se prépare à la guerre. Il crée ainsi des conditions propices à une éventuelle agression sur le territoire polonais, érodant la légitimité du gouvernement et des institutions telles que les forces armées et la police. [Il] crée des conditions propices à une éventuelle agression sur le territoire polonais".

Semaine après semaine, les responsables politiques, militaires et de la sécurité européens n'ont de cesse d'affirmer, avec une rhétorique frénétique, que la Russie se prépare à attaquer les États membres de manière imminente. Au début de l'année, le Polonais Tusk a même  accusé la Russie, sans preuve, de projeter de faire exploser des avions de fret. Il est si facile de placer des explosifs pour incriminer autrui et d'arrêter des "suspects" sans procès. Le public européen est manipulé pour l'amener à accepter l'augmentation des budgets militaires, des défenses aériennes, des murs anti-drones et des dizaines de milliards d'euros supplémentaires pour soutenir le régime corrompu de Kiev. Pour prétendument "défendre" l'Europe contre un agresseur fantasmé.

Moscou a rejeté à plusieurs reprises ces accusations de pseudo intention d'envahir l'Europe. Mais la propagande de guerre bat son plein, présentant inlassablement la Russie dans le rôle du barbare assoiffé de sang.

L'ironie veut que c'est en Russie qu'on ait récemment  sabotés des trains de voyageurs, causant des pertes humaines, des actes imputés à des opérations secrètes de l'OTAN et de l'Ukraine. Ces crimes sont rarement évoqués par les médias occidentaux.

Mais une opération sous faux drapeau semble avoir été orchestrée en Pologne, avec une couverture médiatique occidentale intense, présentant la Russie comme le grand méchant par excellence. Comme lors de la vague de drones mystérieux subitement apparus dans l'espace aérien européen.

La proposition d'un Schengen militaire européen cherche clairement à placer sous un commandement unique l'ensemble du réseau ferroviaire européen, à des fins de déploiement rapide et généralisé des forces de l'OTAN par-delà les frontières. RAS. On passe à l'action.

Le sabotage sous faux drapeau des voies ferrées polonaises vient conforter la nécessité de transférer le contrôle logistique du réseau de transport européen à la sphère militaire.

La militarisation de l'Europe et son "OTANisation" se traduisent par des transferts inédits et stupéfiants de fonds publics aux entreprises militaires, l'élite financière et leurs pantins politiques. La corruption du régime de Kiev n'est que le microcosme du vaste racket de guerre européen. Et les opérations sous faux drapeau destinées à affoler les citoyens européens pour leur faire avaler cette escroquerie ont un succès fou.

Autrefois, certains plaisantaient en racontant que Mussolini et Hitler, au moins, étaient capables de faire circuler les trains à l'heure. Les nouveaux fascistes, eux, font dérailler les trains aux heures de pointe.

Traduit par  Spirit of Free Speech

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