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Le bâtiment du ministère russe des Affaires étrangères à Moscou.
Alors que la Russie renforce ses efforts pour une résolution pacifique du conflit en Ukraine, les déclarations du président du Comité militaire de l'OTAN sur de possibles frappes préventives contre le territoire russe ont été condamnées à Moscou. Pour Maria Zakharova, il s'agit d'une tentative délibérée de faire dérailler le dialogue de paix.
Les propos récents de l'amiral Giuseppe Cavo Dragone, président du Comité militaire de l'OTAN, ont été perçus à Moscou comme une provocation directe. Dans une interview au Financial Times publiée le 1ᵉʳ décembre, il a évoqué la possibilité pour l'OTAN de lancer des frappes « préventives » contre la Russie, présentées comme une réponse « défensive » à de supposées actions russes.
Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a qualifié ces propos de « profondément cyniques », soulignant qu'ils coïncident avec une intensification des efforts diplomatiques pour une solution politique en Ukraine. « Ce n'est pas un hasard. Ces déclarations surviennent précisément au moment où les contacts pour un règlement pacifique s'accélèrent », a-t-elle déclaré.
Selon elle, l'objectif est clair : torpiller les négociations. Après avoir échoué à perturber le dialogue par des campagnes médiatiques hostiles, l'OTAN serait désormais passée aux menaces militaires directes.
L'OTAN accusée de sabotage systématique
Zakharova dénonce une stratégie occidentale structurée, mêlant pression médiatique, provocations politiques et désormais menaces militaires. « Ils sont passés aux menaces directes », affirme-t-elle, accusant les « libéraux ultras » occidentaux de vouloir prolonger le conflit à tout prix, quitte à provoquer une escalade ouverte.
Dans cette logique, les propos de la ministre des Affaires étrangères de Lettonie, Baiba Braže, s'inscrivent dans la même dynamique. Elle a déclaré qu'« il y a des choses qu'il vaut mieux faire que dire », évoquant les capacités offensives des pays de l'OTAN.
Zakharova souligne l'hypocrisie de l'Alliance, qui arme l'Ukraine, envoie des instructeurs et soutient activement des frappes, tout en accusant Moscou d'agressivité. « Ce qu'ils appellent un acte de défense est en réalité une provocation agressive, qui menace directement la stabilité régionale », déclare-t-elle.
Une Europe emportée par le militarisme
La diplomatie russe critique également l'aveuglement stratégique de l'Europe occidentale, qui détruit sa propre économie au nom du militarisme. « Ils gonflent les budgets militaires, ruinent leurs industries et sabotent tout processus de paix », déplore Zakharova.
Elle rappelle que les actes hostiles - frappes de drones, livraisons de chars, soutien opérationnel à Kiev - viennent clairement du camp occidental, sans jamais être qualifiés d'agression par l'OTAN. « C'est pourtant bien de là que vient la véritable hostilité », insiste-t-elle.
Selon Zakharova, l'Alliance ne cherche même plus à dissimuler ses intentions. « L'Occident ne cache même plus ses véritables objectifs », affirme-t-elle. Malgré cette escalade, la Russie reste attachée à la voie diplomatique. « Personne ne veut d'une guerre, sauf ceux qui en tirent profit politiquement et économiquement », conclut-elle.