04/12/2025 reseauinternational.net  10min #298032

La guerre de proxy en Ukraine tire à sa fin. Un bilan

par Normand Bibeau et Robert Bibeau

La guerre de proxy pour le partage des ressources

Les capitalistes s'affrontent pour se partager la dépouille de l'Ukraine démembrée. À l'annonce prochaine du dernier mercenaire ukrainien massacré, tous les pirates sont sur le pont sous la bannière de l'OTAN vaincue. 1

Les Euronazis bruxellois, Macron, Merz, Starmer, von der Leyen, Kalas et cie assommé par la déroute de leurs sbires Bandéristes sur le champ de bataille et par la félonie de Trump, poussent des cris d'orfraie devant les offres de dépeçage du cadavre ukrainien et des avoirs volés aux oligarques russes : «[A] dieu veaux, vaches, cochons, poulets, la Perrette américaine a cassé le pot au lait».

Il suffit d'écouter l'excellente analyse du colonel Baud pour réaliser le ridicule de la proposition en 21, peut-être 19, ou 28 points, des uns et des autres et pour se convaincre de leur banqueroute sur tous les fronts de cette guerre de proxy instiguée pour le partage des marchés et pour militariser les économies nationales au profit du complexe militaro-industriel mondial.

Les capitalistes EURONAZIS et leurs sbires UKRONAZIS n'ont d'autre choix, ils doivent mener à bien le LEBENSRAUM EURONAZI 2.0 (le démantèlement et la balkanisation) de la Fédération de Russie pour s'emparer de son énergie et de ses ressources naturelles, en particulier des terres rares, le sang des nouvelles technologies, qu'ils ne savent pas transformer en plus-value ni en profits et dont ils ont un besoin absolu s'ils espèrent se joindre à leur maître américain à l'assaut de la forteresse hégémonique chinoise.

Pour les idiots utiles qui nient ce scénario hollywoodien qu'il suffise d'observer la propagande des médias mainstream qui ont ressorti une vidéo de l'empereur Macron où il déclare que : «l'économie russe est en cessation de paiement, sa monnaie a dévissé, son isolement est croissant» (sic). 2

À ces spéculations il faut ajouter la campagne médiatique occidentale à l'effet que l'économie russe est «une maison de cartes prête à s'écrouler». Cette campagne de propagande est reprise en Russie alors que les capitalistes russes européistes répandent la rumeur que l'économie russe sera en manque de devises (liquidités) à compter de l'hiver 2026, ce qui causera d'importantes souffrances au peuple russe qui serait disposé à soutenir un «changement de régime ou une Révolution colorée» (sic) ce que dément l'analyste Scott Ritter «La guerre est gagnée pour la Russie, l'Ukraine est dans l'impasse». 3

L'expert Doctorov, tient un discours similaire sur l'état du moral de la population russe qui serait en berne malgré les sondages publié par la BBC à l'effet que «87% des Russes soutiennent la politique de guerre de Poutine», preuve que pour les Reporters sans frontières : «plus un mensonge est gros, plus il sera cru». 4

L'issue de cette guerre de proxy était pourtant prévisible

Comme nous l'avons écrit depuis le début de l'Opération Militaire Spéciale («OMS»), le 24 février 2022, cette guerre impérialiste en Ukraine a débuté pourrait-on dire en 2008 avec la déclaration du président Bush d'incorporer l'Ukraine et la Géorgie à l'organisation occidentale belliqueuse OTAN comme étape préliminaire au déclenchement d'un LEBENSRAUM 2.0 contre la Fédération de Russie pour la «balkaniser», la démanteler, l'annexer à l'économie impérialiste occidentale en opposition à la Chine impériale.

L'une des principales étapes de ce programme d'agression fut le coup d'État de l'Euromaïdan nazi-bandériste, du 14 mai 2014, ourdi par l'impérialisme occidental pour intégrer l'Ukraine à l'OTAN.

Après avoir violé ignominieusement les Accords bidons de Minsk, réarmé l'armée des UKRONAZIS KIÉVIENS BANDÉRISTES, lancé une vaste campagne de propagande anti-Poutine et préparé leur armada de sanctions kamikazes, les OTANO/BANDÉRISTES KIÉVIENS BANDÉRISTES se sont cru fin prêt à en découdre avec la Russie et dès juillet 2021, ils ont massé leurs troupes aux frontières du Donbass et intensifié massivement les bombardements des autonomistes ukrainiens russophones malgré les mises en garde russes et dans le but inavouable de provoquer une guerre contre la Russie «aussi longtemps que nécessaire» et «jusqu'aux derniers Ukrainiens si besoin». Cette guerre hybride de propagande militaire et économique par procuration est la seule qui puisse être livrée à une puissance nucléaire de premier plan, car autrement, dans l'éventualité d'une agression extérieure réussie, s'agissant d'une guerre «existentielle» pour la bourgeoisie dominante d'une puissance nucléaire, comme l'a déclaré Poutine : elle recourra à son arsenal nucléaire pour détruire ses ennemis et ce sera l'Armagaddon thermonucléaire : «[P]ourquoi l'humanité devrait-elle exister si la Russie n'existe plus» dixit Poutine.

Cette réalité nucléaire russe incontournable explique pourquoi contrairement aux guerres contre l'Afghanistan, la Libye, l'Irak, l'ex-Yougoslavie, le Yémen, la Syrie, l'Iran, etc., la guerre fut livrée principalement sur le sol même des États agressés par des bombardements aériens massifs, que l'OTAN ait imposé, car il n'y avait aucune crainte de recours à un arsenal nucléaire capable d'atteindre les sponsors de ces guerres par procuration dans leur propre capitale et là où se planquerait leur état-major et les milliardaires pour qui ces terroristes en uniformes tuaient pour détruire leurs rivaux.

La menace nucléaire et la véritable finalité de cette guerre européenne

En opposant une armée ukrainienne lilliputienne anémique de 350 000 soldats pouvant compter au maximum 700 000 réservistes à la 1re puissance nucléaire planétaire possédant 4700 ogives nucléaires ; des milliers d'avions, de missiles de croisière et balistiques ; des dizaines de milliers de canons, tanks, transports de troupes, des bateaux de guerre, des sous-marins, etc., et surtout une armée d'un million de soldats, 1,5 million de réservistes et une population mobilisable de 100 millions de personnes, il est évident qu'il n'a jamais été dans les plans des états-majors occidentaux de vaincre la Russie sur le champ de bataille.

Qui peut être assez naïf pour croire au «miracle nazi ukrainien» ? Le plan de victoire était ailleurs ; vaincre la Russie de l'intérieur, comme en 1917 contre le régime tsariste, le tout au prix du massacre «jusqu'au dernier ukrainien si nécessaire», ce qui semble devoir être le cas à moins que le prolétariat mondial mette une fin à ce massacre en renversant la dictature de leur bourgeoisie nationale chauvine.

Ce qu'ils avaient anticipé s'est produit : la Fédération de Russie à lancer l'OMS, le 24 février 2022 et les OTANIENS ont annoncé officiellement leur programme : «mettre l'économie russe à genoux», «imposer des souffrances au peuple Russe» (Bruno Lemaire) et à terme, provoquer une révolution de couleur puis «décapiter et diviser l'immense Russie en plusieurs petits États» sous protectorats ce qui procurera aux États de l'Union européenne les ressources naturelles qui font défaut à son industrie déclassée ; en préparation de l'encerclement puis de l'agression de l'Empire du Milieu et l'asservissement d'un milliard d'esclaves salariés, le prolétariat chinois, finalité stratégique de cette saga militaire.

À la guerre menée sur le front militaire par les UKRONAZIS KIÉVIENS BANDÉRISTES de service, en alliance avec l'Occident collectif une guerre de propagande fut lancée, adoubée à une guerre politique et diplomatique (exclusion des instances politiques européennes) et une guerre financière - bancaire - commerciale - économique totale (19, puis 23 000, puis 30 000 sanctions ; l'attentat contre le gazoduc Nord Stream ; etc.) fut simultanément déclenchée partout en Occident, au sein des organisations mondialistes dont l'hypocrite ONU et ses tentacules internationaux réactionnaires.

Contre la «Coalition des volontaires aux bras cassés», les Russes se sont révélés des combattants redoutables, de fins stratèges, équipés d'un matériel technologique meurtrier de grande qualité. Pour preuve, le chapelet interminable des défaites militaires OTAN/UKRONAZIS, à Marioupol, Bakhmout, Avdiïvka, Slovek, à Prokosk, Milnograd, Zaporitja et les autres cités détruites.

Quel est l'état de l'économie russe selon les principaux indicateurs économiques ?

Loin de la récession souhaitée par les EURONAZIS, l'économie russe connaîtra une expansion entre ~0,6% et ~1,5% en 2025, ce qui l'exclut pour l'heure d'une récession économique majeure. Qu'une économie progresse alors qu'une guerre se déroule à ses frontières, constitue en soit, un succès. L'inflation qui avait bondi au début de la guerre s'est stabilisée à 8% après avoir atteint 9,52% en 2024 et 10,06% en février 2025.

Les salaires mensuels nominaux moyens qui se chiffraient à 128,665 roubles en 2024 ont augmenté de 21,9% en décembre 2024, la plus forte hausse en 16 ans. En janvier 2025, ils ont encore augmenté de +6,5% avec ajustement de l'inflation, ce qui représente +~16,5%, un autre record. Les taux d'intérêt qui étaient de 21% en 2024 sont à 20% en 2025 et la Banque centrale russe a annoncé qu'ils seront réduits à 16,5% pour 2026. Il faut savoir que le crédit à la consommation en Russie est très faible contrairement à l'occident, car les Russes ont conservé les normes de vivre selon ses moyens et non à crédit de l'ère soviétique. Ainsi, les ménages russes ont un ratio d'endettement d'environ ~20,7% du PIB pour une dette totale des ménages de ~39,2 trillions de roubles ($460 milliards U$D), un taux d'endettement nettement inférieur à celui des ménages dans les États occidentaux où le ratio d'endettement des ménages dépasse souvent les 50 et 80% du PIB.

La dette publique de l'État central russe se chiffre à ~16 -19% du PIB en 2024-2025 pour un montant total de 38,6 trillions de roubles qui augmentera de ~4,8 trillions de roubles en 2025, ce qui en fait l'une des dettes souveraines les plus faibles en pourcentage par rapport à la moyenne des pays l'OCDE dont : U$A,~121-125% du PIB ; France, ~113% du PIB ; Royaume-Uni,~101% du PIB ; Allemagne, ~64% du PIB ; Japon, ~237% du PIB ; Chine, ~96,3% du PIB ; Corée du Sud, ~53,4% du PIB ; Italie, ~135,3% du PIB ; Finlande, ~86,8% du PIB ; Norvège, ~42,7% du PIB ; CANADA, ~111% du PIB, pour n'en citer que quelques-uns. À la lumière de ces chiffres, force est de constater que la Russie capitaliste est de très loin le pays le moins endetté de tous ces États. Elle représente l'un des débiteurs les plus solvables du marché financier mondial, ce qui lui permettra de poursuivre la guerre aussi longtemps que nécessaire et surtout beaucoup plus loin que ses ennemis criblés de dettes. Les dettes des grandes entreprises publiques sont aussi très basses par rapport à leur chiffre d'affaires et leur équité.

Et à l'avenir...

L'analyse marxiste de la conjoncture internationale et tout particulièrement de la guerre entre l'OTAN/États-Unis et les Russes et leurs «amis sans limites» chinois, Iraniens et Coréens du Nord, n'est pas à la veille de se terminer tant s'en faut et cela malgré les sacrifices monstrueux, inhumains, barbares des peuples ukrainiens et russes.

Ainsi que l'a démontré l'histoire du capitalisme depuis son avènement au tournant du XVIIe siècle (1649 en Angleterre ; 1789 en France ; 1760 aux U$A ; 1848 en Italie ; 1917 en URSS ; 1949 en Chine ; etc.) et les guerres innombrables que ce mode de production décadent a engendrées, dont les deux dernières guerres mondiales (1914-1918 pour ~14 millions de morts ;1939-1945 pour ~60 millions de morts) jamais les guerres ne cesseront, tantôt locales, tantôt régionales et bientôt mondiale, elles sont l'unique solution de survie du capitalisme aux crises éternelles de ce système d'exploitation de l'homme par l'homme.

 Normand Bibeau -  Robert Bibeau

  1. « Plan de guerre en 28 points poussé par les États-Unis et l'OTAN (Jacques Baud)», Les 7 du Québec et  les7duquebec.net
  2. «La propagande médiatique - Quand le journalisme vend le sang des opprimés (Jacques Baud)», Les 7 du Québec et  les7duquebec.net
  3. youtube
  4. Gilbert Doctorov, « Guerre totale entre l'Allemagne et la Russie pour la troisième fois en un siècle !», Les 7 du Québec et  les7duquebec.net

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