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Jean-Luc Mélenchon à l'Assemblée nationale
Les municipales de 2026 sont cruciales pour la survie politique des écologistes. Les Verts misent sur des alliances inédites avec le PS pour conserver leurs villes. LFI fait cavalier seul, accentuant les fractures à gauche.
À gauche, tous ne jouent pas avec les mêmes enjeux. Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, aborde les municipales de mars 2026 dans une position particulièrement exposée. Près de six ans après la « vague verte » de 2020, qui avait porté les écologistes à la tête de grandes villes comme Lyon, Bordeaux ou Strasbourg, le parti fait face à un reflux électoral préoccupant.
La débâcle des européennes de 2024, où les Verts ont frôlé l'effacement au Parlement européen, plane comme un avertissement. Une perte de plusieurs bastions municipaux affaiblirait mécaniquement la crédibilité de Marine Tondelier en vue d'une primaire de la gauche pour la présidentielle de 2027.
Ardente défenseuse du Nouveau Front populaire, la dirigeante écologiste se veut un « trait d'union » entre socialistes et insoumis. Mais la réalité municipale impose un pragmatisme assumé.
LFI à contre-courant
Pour conserver leurs mairies, les écologistes ont massivement conclu des alliances de premier tour avec le Parti socialiste, rompant avec une tradition d'autonomie électorale. « Les Verts ont basculé du côté du PS. Cela traduit leur professionnalisation et leur culture gestionnaire », analyse le politiste Rémi Lefebvre. L'exercice du pouvoir local a transformé un parti devenu avant tout un réseau d'élus.
Ce rapprochement renforce le PS dans son bras de fer avec La France insoumise. De Rennes à Nantes, en passant par Paris ou Lille, les accords PS-Écologistes marginalisent LFI, qui choisit la stratégie solitaire.
Manuel Bompard assume des têtes de liste « insoumises » partout, au risque de fracturer durablement la gauche municipale. Dans plusieurs villes, cette offensive est perçue comme un « suicide politique », selon le PCF, qui privilégie l'union hors LFI.
Pour les insoumis, l'objectif reste limité : quelques mairies, davantage d'élus municipaux et, en ligne de mire, des sénateurs. Pour Marine Tondelier, l'équation est plus périlleuse : sauver l'héritage municipal de 2020 pour rester audible en 2027.