par Patrick Reymond
Je dois l'avouer, j'ai été impressionné. Cette file d'attente (en formation) était une petite partie de ce qu'elle fut quand tout le monde eut fini d'arriver.
Elle était sociologiquement assez marquée, un partage entre un petit nombre d'écologistes militants, et beaucoup de gens dans la gêne, qui pour continuer à pouvoir manger des œufs devaient acheter et élever des poules.
Poules pour tous, c'est la vente de poules de réformes au public au prix de 7 euros la bête, contre 3 euros pour la vente aux abattoirs. Le producteur y gagne, l'acheteur peut espérer un millier d'œufs sur 5 ans, plus une poule au pot, quand les propriétaires ont le courage de les zigouiller en fin de course. L'éleveur y gagne énormément, la vente en question ici concernait 2000 poules, et le surcroit de recettes est bienvenue.
L'écologiste militant, d'après mon sondage sur place, était rare, 1/10. L'écolo donne des leçons mais en pratique ne fait pas grand-chose.
Les acheteurs, en fait étaient plutôt des gens dans la gêne financière disposant déjà d'un potager. Autre signe de l'effondrement
Voilà, la situation économique réelle. De fait, acheter des œufs en France reste abordable, le prix était une petite fraction du prix observé aux USA. La boite de 12 œufs y avaient dans certains endroits, dépassé 15 $. D'où la différence de traitement médiatique dans la presse économique de notre bon pays où l'on célèbre le dynamisme de l'économie américaine, comparé au marasme des économies européennes. En fait, cette différence de PIB est surtout une différence de prix à la consommation.
Dans un autre domaine, on abat en France des bovins pour cause de dermatose nodulaire, et on abat la totalité des troupeaux, malade ou pas. De fait, il faut comprendre la raison. Elle est très simple. Il faut faire place nette pour le traité Mercosur, car on sait très bien qu'en cas d'abattage, beaucoup d'éleveurs arrêteront définitivement. Il faut liquider le plus possible le troupeau européen.
Certains pays sont fortement pour le traité, notamment l'Allemagne, qui n'a de pensée que pour ses exportations automobiles, sans comprendre que son secteur automobile est déjà foutu pour cause de sanctions anti-russes, comme d'ailleurs toute son industrie.
L'Espagne aussi y est favorable, pour d'autres raisons, notamment impériales.
Les dirigeants européens actuels, nés bien après-guerre, n'ont pas compris qu'on ne devait pas sacrifier son indépendance alimentaire, ni industrielle, malgré la démonstration de la guerre en Ukraine.
Poutine a traité les dirigeants européens de « jeunes porcs», je ne sais pas la signification dans la langue russe, mais c'est insultant pour les porcs. Un gauchiste dirait qu'ils sont stigmatisés d'être comparés à un politicien.
source : La Chute