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Anne-Claire Legendre, conseillère Moyen-Orient d'Emmanuel Macron et Joseph Aoun à Beyrouth.
Une conférence internationale de soutien à l'armée libanaise est prévue en février 2026. Elle vise à financer le plan de désarmement du Hezbollah et des milices. La date butoir du 31 décembre reste incertaine sous fortes pressions internationales.
Les États-Unis, la France et l'Arabie saoudite ont annoncé, dans la soirée du 18 février, l'organisation en février 2026 d'une conférence internationale de soutien à l'armée libanaise et aux Forces de sécurité intérieure (FSI).
L'initiative vise à appuyer la mise en œuvre du plan de désarmement du Hezbollah, inscrit dans le cadre du cessez-le-feu entré en vigueur le 26 novembre 2024. La décision a été prise à l'issue d'une réunion tenue à Paris avec le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Rodolphe Haykal, en présence des envoyés spéciaux américain, français et saoudien.
Selon le communiqué conjoint signé par Morgan Ortagus, Yazid ben Farhane et Anne-Claire Legendre, les participants ont convenu de créer un groupe de travail tripartite chargé de préparer cette conférence, dont le lieu reste à déterminer. Celle-ci constituera la première levée de fonds internationale dédiée aux forces de sécurité libanaises depuis la conférence d'octobre 2024 à Paris, qui avait permis de mobiliser près d'un milliard d'euros en pleine guerre entre Israël et le Hezbollah.
Trump a multiplié la pression
Au cœur des discussions figurait notamment le plan dit « Bouclier national », présenté par le général Haykal, qui prévoit le désarmement complet du Hezbollah au sud du fleuve Litani d'ici à la fin de l'année. Le porte-parole du Quai d'Orsay, Pascal Confavreux, a salué une « appréciation collective positive » de l'engagement de l'armée libanaise, tout en soulignant l'ampleur des besoins financiers, humains et logistiques nécessaires pour étendre l'opération à l'ensemble du territoire.
La question de la date butoir du 31 décembre pour le désarmement reste toutefois ouverte. « S'il y a besoin de la repousser, les partenaires en discuteront », a indiqué le Quai d'Orsay, sans préjuger des décisions à venir. Paris a également réitéré son appel à la désescalade au Sud-Liban, alors que des frappes israéliennes ont visé la région et la Békaa le jour même - frappes dénoncées par le président du Parlement, Nabih Berry, et perçues comme un message adressé à la réunion.
Cette séquence diplomatique s'inscrit dans un contexte de pressions accrues de Washington. Le président américain Donald Trump a affirmé que « de nombreux pays » seraient prêts à intervenir militairement pour désarmer le Hezbollah si la situation l'exigeait, évoquant une « unité remarquable » au Moyen-Orient. Autant de déclarations qui renforcent le caractère stratégique de la conférence prévue en février.