Les dirigeants de l'UE ont décidé de prêter 90 milliards d'euros à l'Ukraine pour les deux prochaines années qui ne devront être remboursés que si la Russie finit par payer des réparations pour son invasion du pays en 2022. "Nous nous sommes engagés et avons tenu parole", a déclaré Antonio Costa, président du Conseil européen.
La Première ministre ukrainienne, Yuliya Svyrydenko, a qualifié cet accord d'"étape décisive pour la résilience économique".
Ce prêt de 90 milliards d'euros devrait couvrir les deux tiers des 137 milliards dont l'Ukraine a besoin pour financer son budget militaire et ses dépenses publiques au cours des deux prochaines années.
Les dirigeants de l'UE ont tenté d'utiliser 210 milliards d'euros d'avoirs russes gelés pour financer un prêt à l'Ukraine, mais ils ont échoué à convaincre le Premier ministre belge d'accepter cet accord.
Ces fonds sont principalement conservés par la société financière Euroclear, basée en Belgique. Bruxelles a craint — à juste titre — que Moscou n'intente une action en justice si l'UE décidait de s'approprier les fonds russes gelés.
L'UE utilise déjà les milliards d'intérêts générés chaque année par les actifs gelés pour financer la guerre de l'Ukraine contre la Russie.
Les responsables russes se sont réjouis de l'échec de l'UE à obtenir l'autorisation d'utiliser les fonds gelés.
"Coup dur pour les bellicistes de l'UE, Ursula en tête, qui a échoué - les voix de la raison au sein de l'UE ont bloqué l'utilisation ILLÉGALE des réserves russes pour financer l'Ukraine", a
écrit l'envoyé russe Kirill Dmitriev sur X.
Dmitriev, ancien banquier chez Goldman Sachs et l'un des architectes des concepteur des BRICS, a mené ces derniers mois les négociations du Kremlin pour un accord de paix en Ukraine avec l'envoyé spécial du président américain Donald Trump, Steve Witkoff.
L'UE va lever 90 milliards d'euros auprès d'investisseurs en recourant à la "marge budgétaire de l'UE" comme garantie. La marge budgétaire représente la différence entre les contributions annuelles des États membres de l'UE et le montant que la Commission européenne peut dépenser dans le cadre du budget.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est dit reconnaissant envers les dirigeants européens pour leur « soutien significatif contribuant véritablement à renforcer notre résilience ».
Deux États membres de l'UE, la Hongrie et la Slovaquie, se sont opposés à la mesure, tandis que la République tchèque a déclaré ne pas vouloir garantir le prêt.
Le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, a quant à lui déclaré que ce prêt ne sera jamais remboursé et n'aura pour seul effet que de prolonger la guerre, au prix de nombreuses vies humaines.
"En apparence, cela s'apparente à un prêt, mais les Ukrainiens ne seront jamais en mesure de le rembourser", a-t-il déclaré aux journalistes. "En réalité, ce sont des fonds perdus"."Je suis surpris que nous octroyions de l'argent à l'Ukraine pour les deux prochaines années, alors qu'un accord de paix est sur le point d'être conclu",
a déclaré Andrej Babis, le nouveau Premier ministre de la République tchèque.
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Traduit par Spirit of Free Speech
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