24/03/2007  3min #7752

Un escadron de la mort US a maquillé un crime en opération anti-terroriste

Se sachant observés par les drones de l’armée US, une escouade de Marines a soigneusement organisé la mise en scène de l’assassinat d’un Irakien pour le faire passer pour un poseur de bombes.

Sept Marines et un membre de la Navy sont accusés du meurtre d’un policier irakien, qu’ils ont abattu de sang froid.

Dans la province d’Anbar, Le 26 avril 2006 à l’aube, une escouade de Marines a lancé une expédition punitive contre M. Saleh Gowad, un irakien qu’ils suspectaient de faire partie de résistance. Ne trouvant pas M. Gowad, les Marines ont arrêté un voisin, M. Hashim Ibrahim Awad.

Ils ont alors organisé une mise en scène destinée à faire croire que M. Awad avait été abattu alors qu’il posait une bombe.

Se sachant survolés par les drones de l’armée US qui enregistrent jour et nuit des images de leur zone d’action, ils ont organisé le scénario suivant :

Trois soldats se sont abrités derrière un muret, en compagnie de leur future victime, dans la posture d’un groupe en embuscade. Un quatrième Marine s’est approché d’une route, muni d’une pelle et à commencé à creuser, créant ainsi l’image du « terroriste » préparant sa bombe.

Ce soldat a ensuite abandonné sur place la pelle ainsi qu’une Kalashnikov volée au préalable, créant ainsi les indices dont leur version avait besoin.

Dans un deuxième temps il rejoint ses camarades, et les hommes se rapprochent de la position qui vient d’être préparée, mais durant ce trajet l’un d’entre eux se serre contre M. Awad, pour que les images enrgistrées par les caméras thermiques des drones donnent l’image de quatre silhouettes et non pas cinq.

Une fois M.Awad amené sur le site préparé par le premier soldat, le groupe le laisse sur place entravé puis se retire promptement, avant de lancer un appel pour déclencher les tirs sur lui.

Le reste de l’escouade - huit hommes en tout - ouvre alors le feu, simulant l’interception d’un poseur de bombes.

A cause de cette mise en scène organisée soigneusement par les tueurs, les images prises par les drones durant l’évènement furent ensuite considérées par les analystes comme venant corroborer leur récit.

Leur crime serait resté impuni si la famille de M. Awad n’avait porté plainte auprès d’un chef coutumier, ce qui a conduit à l’ouverture d’une enquête.

L’un des conjurés, M. Melson Bacos, de la Navy, a alors avoué le crime et sa mise en scène.

Parmi les huit inculpés, quatre ont plaidé coupable et ont été condamnés à des peines allant de un à huit ans. Les quatre autres seront jugés ultèrieurement.

M. Bacos, dont le témoignage était crucial pour l’enquête, a été condamné à un an de confinement, durée confondue avec son temps passé sous les drapeaux, ce qui lui a permis de retrouver sa liberté à l’issue du procès.

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