24/03/2007  3 min #7760

France : une arrestation musclée de sans-papiers tourne à l’émeute

Rafle et résistance à Belleville

D'après l'article paru sur  latélélibre.fr

Des parents d'enfants des écoles primaires et maternelles Rampal et Lasalle à Belleville (Paris 19ème) ont décidé de se rendre ensemble vendredi matin le 23 mars au commissariat de leur quartier pour porter plainte contre des violences policières dont ils ont été victimes le 20 mars entre 16H30 et 18H00.
Le mardi 20 mars 2007, la veille de l'annonce du départ de Nicolas Sarkozy du Ministère de l'intérieur, à la sortie de l'école, des parents d'élèves et des enfants ont assisté à l'arrestation musclée d'un grand-père d'origine chinoise, suite à un contrôle d'identité dans un café qui jouxte quatre écoles, à l'angle des rues Rampal et du Général Lasalle.
Cette personne qui s'apprêtait à aller chercher l'un de ses petits-enfants dans une autre école, située impasse Piver (11ème), a été arrêtée par un grand nombre de policiers, accompagnés de chiens.
Alors qu'il n'opposait aucune résistance, il a été menotté et jeté violemment dans une des trois voitures qui bloquaient le carrefour. Cette arrestation spectaculaire et musclée, survenue sous le regard des enfants, a entraîné l'indignation des parents rassemblés devant l'école Rampal.
Face à cette protestation, les forces de l'ordre n'ont pas hésité à brandir leurs matraques et auraient répandu massivement des gaz lacrymogènes.
Les enfants qui sortaient des écoles n'ont pas été épargnés par les gaz, entraînant toux et brûlures, selon des témoins. Parents, enfants et enseignants ont dû se réfugier dans les écoles maternelles et primaires en attendant la dissipation des gaz.

La directrice de l’école maternelle Rampal, Valérie Boukobza, a alors ouvert son école aux enfants et à leurs parents pour qu’ils s’y réfugient. Au bout d’une heure et demie de face-à-face agité, les policiers ont finalement pu échapper avec leur otage, le grand-père chinois, qu’ils ont relâché le lendemain matin après une nuit de garde à vue.

La préfecture a finalement ordonné la libération du grand-père d'origine chinoise le 21 mars vers 16h20. Son délit était d'être en situation irrégulière.
La veille, devant ces mêmes écoles, la police avait déjà arrêté une jeune femme d'origine chinoise, venue chercher sa nièce scolarisée en maternelle. Suite aux protestations des parents, elle avait été finalement relâchée quelques minutes plus tard.
Des parents ont porté plainte pour violences policières à l'antenne de police située rue Pradier, vendredi 23 mars à 8h45.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là.

Vendredi 23 mars, les policiers sont venus interpeller Valérie Boukobza dans son école et l’ont maintenue en garde à vue pendant sept heures, pour «outrage et dégradation de biens public en réunion» (???). Ils ont aussi interpellé deux autres personnes. Les syndicats d’enseignants, les associations de parents d’élèves, ont protesté. Le Réseau Éducation sans frontières a rappelé que la Préfecture de police de Paris avait promis à deux reprises (le 5 juillet et le 27 juillet 2006) qu’il n’y aurait pas d’interpellations dans et aux abords des établissements scolaires.
Pendant toute la semaine, les rafles au faciès ont continué dans les arrondissements de l’est parisien.

La répression sous le règne de Sarkozy est toujours aussi insupportable.
Il est inadmissible que des enfants aient été témoins de ce qui s'est passé et il totalement inadmissible de se dire qu'ils ont été victimes de gaz lacrymogène.

Jusqu'où ira la politique violente et ultrarépressive de Sarkozy s'il est élu président ?

 hern.over-blog.com

 Commenter