25/03/2007  4 min #7767

France : une arrestation musclée de sans-papiers tourne à l’émeute

Rafles et résistance à Paris : l’incident de la rue Rampal, 20 mars 2007

Depuis plusieurs mois, la tension monte dans les quartiers populaires du nord-est de Paris, où la police, sur ordre de son ministre, procède à des arrestations au faciès d’étrangers suspects d’être sans papiers de séjour. Les lieux de rafles privilégiés sont autour des stations d métro Belleville, Ménilmontant, Couronnes, Goncourt et Stalingrad. Mais cette semaine, la population en a eu marre et a opposé une résistance ouverte aux rafles. Tout a commencé lundi 19 mars devant l’école maternelle Rampal, rue Rampal à Belleville. Les policiers ont interpellé une femme venue chercher sa petite fille. Les parents d’élève et les enseignants présents ont protesté, bientôt rejoints par d’autres habitants de ce quartier populaire. Les policiers ont tenté de s’enfuir avec leur otage mais, suivis par les protestataires, ils ont finalement lâché leur proie et lui ont rendu sa liberté.

Le lendemain mardi à 17 heures, les policiers sont revenus et ont fait une descente au café « Le petit Rampal », lançant à la cantonade : « Dégagez, ou on lâche les chiens ». Ils voulaient compléter la fournée de sans-papiers qu’ils avaient déjà raflé dans le coin et qui attendaient dans un fourgon de police. Ils ont jeté leur dévolu sur un grand-père chinois venu chercher ses deux petits-enfants dans deux des quatre écoles proches du café qui composent le groupe scolaire Rampal. La population a engagé alors une nouvelle protestation à laquelle les policiers, qui ont rapidement reçu des renforts, ont répondu par des jets de gaz lacrymogènes et des coups de matraque, d’abord dans le café, puis dans la rue, une fois que les manifestants ont fait le siège non-violent de la voiture dans laquelle les policiers avaient enfermé le grand-père chinois, l’empêchant de démarrer. La directrice de l’école maternelle Rampal, Valérie Boukobza, a alors ouvert son école aux enfants et à leurs parents pour qu’ils s’y réfugient. Au bout d’une heure et demie de face-à-face agité, les policiers ont finalement pu échapper avec leur otage, le grand-père chinois, qu’ils ont relâché le lendemain matin après une nuit de garde à vue. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Vendredi 23 mars, les policiers sont venus interpeller Valérie Boukobza dans son école et l’ont maintenue en garde à vue pendant sept heures, pour "outrage et dégradation de biens public en réunion" (???). Les syndicats d’enseignants, les associations de parents d’élèves, ont protesté. Le réseau Éducation sans frontières a rappelé que la Préfecture de police de Paris avait promis à deux reprises (le 5 juillet et le 27 juillet 2006) qu'il n'y aurait pas d'interpellations dans et aux abords des établissements scolaires. « Désormais, devons-nous tenir pour caducs ces engagements ? », interroge RESF. Pendant toute la semaine, les rafles au faciès ont continué dans les arrondissements de l’est parisien. Interrogé samedi matin sur France-Inter, un responsable de l’Académie de Paris a refusé de défendre Valérie Boukobza et a de fait donné sa bénédiction à son interpellation « en tant que citoyenne et non en tant que directrice d’école ». Bref l’Académie de Paris se lave les mains des agissements de la police contre son personnel.

Quant au successeur de Sarkozy (qui va quitter son poste place Beauvau la semaine prochaine), il aura tout intérêt à rappeler ses chiens s’il veut avoir une campagne électorale sans émeutes.

Regardez les scènes incroyables de « l’affaire du 20 mars » sur  dailymotion.com

et  dailymotion.com

Durée : 01:58Pris le : 20 mars 2007Lieu : paris, France

COMMUNIQUE DE PRESSE RESF PARIS

Paris le 20 mars 2007

Répression et chasse aux étrangers : un pas a été franchi.

/www.educationsansfrontieres.org/spip.php?article4906>

vous pouvez aussi voir une version plus complête par notre amie Juliette

/www.latelelibre.fr/index.php/2007/03/des-maternelles-du-xxeme-a-paris-sous-tension/>

ma séquence est brut, sauf deux gros plan.

Donc pas de censure.

C"était aussi sans compter que c'est une fin de cassette. Donc pas de scène avec les lacrymos.

Dernière infos:

Vendredi 23 mars, la directrice de l'école maternelle Rampal a été mis en garde à vue puis finalement libérée en fin d'aprés midi.

voir RESF /www.educationsansfrontieres.org/spip.php?article4960>

 tlaxcala.es

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