31/05/2025 2 articles ssofidelis.substack.com  16min #279667

 Steve Witkoff propose un nouveau plan pour la libération des otages à Gaza

Comment Israël et Witkoff veulent imposer au Hamas un accord qui ne met pas fin au génocide

Par  Jeremy Scahill, le 30 mai 2025 - Herman Gill & Jawa Ahmad, chercheur au Drop Site News Middle East, ont contribué à ce rapport.

Une analyse point par point de la façon dont les États-Unis et Israël ont modifié l'accord que le Hamas a déclaré avoir conclu avec les envoyés de Trump.

Le 25 mai, les négociateurs palestiniens du Hamas pensaient être sur le point de conclure un accord pour mettre fin au génocide à Gaza. L'envoyé spécial américain Steve Witkoff, a-t-on dit au Hamas, avait approuvé un document reflétant les principales revendications du Hamas et indiqué que l'administration Trump œuvrerait pour qu'Israël les accepte. Mais moins d'une semaine plus tard, Witkoff est revenu avec une version radicalement modifiée, élaborée avec Israël, qui ne garantit pas explicitement les dispositions clés pour mettre fin à la guerre d'Israël ou au retrait de ses troupes. Ce nouvel accord conclu entre Israël et les États-Unis a ensuite été présenté dans la presse comme le plan de Trump pour mettre fin à la guerre à Gaza, et qu'il revient désormais au Hamas de l'accepter.

Hier, Drop Site  a publié la version complète de la "liste de conditions" élaborée par Israël et les États-Unis. Aujourd'hui, nous publions la version du 25 mai acceptée par le Hamas, révélant les détails de ce qu'Israël tente d'imposer au Hamas sur la scène internationale.

Les termes provisoirement acceptés par le Hamas reprennent pour l'essentiel l'accord de cessez-le-feu signé le 17 janvier et violé par Israël début mars, à savoir un retrait conséquent de l'armée israélienne, la livraison quotidienne de centaines de camions de nourriture, de médicaments, de carburant et d'autres formes d'aide. L'accord prévoyait également que le Hamas renonce au pouvoir à Gaza, et qu'un comité palestinien indépendant soit créé pour prendre les rênes du pouvoir et que la reconstruction commence immédiatement.

Plus important encore, les États-Unis auraient garanti le respect du cessez-le-feu et la livraison ininterrompue de l'aide jusqu'à la mise en place d'une solution à long terme à la guerre.

"Les États-Unis et les médiateurs s'engagent à assurer la poursuite des négociations, le maintien de la cessation des hostilités et l'entrée de l'aide jusqu'à la conclusion d'un accord de cessez-le-feu permanent",

indiquait la liste des conditions du Hamas. Dans la version israélienne, cette garantie a complètement disparu, remplacée par un cessez-le-feu soutenu par les États-Unis uniquement durant la période de 60 jours prévue par l'accord.

Différences clés

Voici quelques-unes des principales différences entre ce que le Hamas a accepté le 25 mai, et ce que les États-Unis et Israël ont élaboré la semaine dernière :

1. Durée du cessez-le-feu

Ce que le Hamas a accepté : Le Hamas a initialement proposé un cessez-le-feu de 90 jours, puis a déclaré qu'il accepterait une version de 70 jours, avant de se montrer disposé à accepter une trêve de 60 jours, avec la possibilité de la prolonger tant que les négociations se poursuivraient.

Ce que les États-Unis et Israël ont mis au point : un cessez-le-feu de 60 jours sans prolongation automatique. Les pourparlers et la trêve ne peuvent se poursuivre que si les deux parties sont d'accord et « négocient de bonne foi ».

2. Garantie présidentielle

Ce que le Hamas a accepté : Trump garantirait personnellement le cessez-le-feu et s'engagerait à le faire respecter, tout en veillant à "ce qu'Israël revienne au statu quo antérieur au 2 mars 2025", date à laquelle Israël a abandonné l'accord de cessez-le-feu initial. Il est stipulé que Trump

"insiste pour que les négociations menées durant la période de cessez-le-feu aboutissent à un règlement permanent du conflit".

Ce que les États-Unis et Israël ont mis au point : Trump est mentionné comme ayant annoncé l'accord et le président "garantit le respect du cessez-le-feu par Israël" pendant 60 jours. Il n'y a pas de mécanisme d'application ni de garantie contraignante du retrait militaire israélien.

Dans une section intitulée "Soutien présidentiel", le projet stipule :

"Le président insiste sur le respect par les parties de l'accord de cessez-le-feu et affirme que les négociations menées pendant la période de cessez-le-feu temporaire, si elles aboutissent à un accord entre les parties, conduiront à un règlement permanent du conflit".

3. Conditions relatives à l'échange de prisonniers

Ce que le Hamas a accepté : 10 prisonniers israéliens vivants et 16 prisonniers morts seraient libérés en deux phases : 5 prisonniers vivants le premier jour et les 5 prisonniers vivants restants le 90e jour. Bien que cela ne figure pas dans le texte de l'accord, le Hamas a également demandé deux semaines pour localiser les lieux de sépulture.

Ce que les États-Unis et Israël ont mis au point : 10 prisonniers vivants et 18 prisonniers morts seraient libérés la première semaine, soit 5 prisonniers vivants et 9 prisonniers morts le premier jour, et les autres le septième jour. Au dixième jour de l'accord, le Hamas fournirait des informations sur le statut des prisonniers restants, vivants ou morts.

4. Retrait militaire

Ce que le Hamas a accepté : le retrait israélien aux frontières de mars 2004 pendant la trêve, le président Trump garantissant le respect de cet engagement par Israël. Le retrait complet d'Israël de toute la bande de Gaza immédiatement après la déclaration d'un cessez-le-feu permanent et avant l'échange final des prisonniers et des corps.

Ce que les États-Unis et Israël ont mis au point : Uniquement des "redéploiements" limités à l'intérieur de Gaza après chaque libération de prisonniers. Aucun engagement à un retrait complet, aucun retour aux positions antérieures au 2 mars.

5. Aide humanitaire

Ce que le Hamas a accepté : Une aide immédiate et sans restriction dans le cadre du protocole humanitaire du 17 janvier. Selon des responsables du Hamas, cela comprendrait des vivres, du carburant, des médicaments et du matériel de construction.

Ce que les États-Unis et Israël ont mis au point : l'aide entrerait "immédiatement" et l'ONU et le Croissant-Rouge participeraient à sa distribution. Aucune mention n'est faite du carburant, des matériaux de construction ou de la levée totale du blocus de Gaza. Aucune précision n'est fournie sur le rôle futur de la controversée "Fondation humanitaire pour Gaza" soutenue par les États-Unis et Israël.

6. Surveillance et activités militaires

Ce que le Hamas a accepté : Cessation complète de toutes les activités militaires israéliennes, y compris une interdiction totale des opérations aériennes et de reconnaissance, pendant 90 jours sans exception. Les groupes de résistance palestiniens mettraient également fin à toutes leurs opérations armées.

Ce que les États-Unis et Israël ont mis au point : Seules les opérations militaires "offensives" israéliennes seraient interrompues. La surveillance et les activités aériennes israéliennes seraient suspendues pendant seulement 10 à 12 heures par jour, la surveillance totale étant maintenue le reste du temps.

7. Rôle de l'envoyé américain

Ce que le Hamas a accepté : Steve Witkoff se rendrait à Doha, signerait publiquement l'accord et serrerait la main du négociateur en chef du Hamas, M. Khalil al-Hayya. M. Witkoff dirigerait également les négociations avec l'aide de l'envoyé américain pour les otages, Adam Boehler, et du soutien américain de Trump et envoyé officieux, Bishara Bahbah.

Ce que les États-Unis et Israël ont mis au point : Witkoff "présiderait" les négociations. Aucune mention d'une cérémonie de signature ou d'une poignée de main.

8. Gouvernance et reconstruction

Ce que le Hamas a accepté : Transfert immédiat de l'administration de Gaza à un comité technocratique palestinien indépendant, doté de tous les pouvoirs en matière de gouvernance et de reconstruction, qui commencerait immédiatement.

Ce que les États-Unis et Israël ont mis au point : aucune mention de la gouvernance et de la reconstruction de Gaza. "L'après" pourrait être discuté lors de futures négociations, mais rien n'est garanti.

9. Engagement à maintenir le cessez-le-feu

Ce que le Hamas a accepté : les États-Unis, le Qatar et l'Égypte garantiraient le maintien du cessez-le-feu et de l'aide, tant que les négociations en vue d'une solution permanente seraient en cours.

Ce que les États-Unis et Israël ont mis au point : aucune garantie de ce type. Le cessez-le-feu initial, disent-ils,

"peut être prolongé dans des conditions et pour une durée à convenir entre les parties, ce qui est subordonné à la bonne foi des négociations".

10. Stratégie et intentions d'Israël

Ce que le Hamas a accepté : Les États-Unis feraient pression sur Israël pour qu'il mette fin à la guerre, et soutienne une paix durable.

Ce que les États-Unis et Israël ont mis au point : Israël a déjà accepté la nouvelle version, déclarant ouvertement la reprise de la guerre après la libération des prisonniers. Netanyahu a déclaré cette semaine :

"Nous continuerons à nous battre jusqu'à la destruction du Hamas".

Négociations & négociateurs

Le Hamas et Israël sont tous deux représentés par des intermédiaires qui agissent en leur nom pour faire appel à Witkoff dans le cadre des négociations en cours. D'un côté, des responsables du Hamas, dont Al Hayya, Basem Naim et Osama Hamdan, travaillent en étroite collaboration avec Bisharah Bahbah, un Palestino-Américain et soutien de Trump. De l'autre, Ron Dermer, ministre israélien des Affaires stratégiques, œuvre avec Netanyahu en tant que négociateur en chef pour les intérêts israéliens dans les pourparlers. Les deux parties sont tributaires de Witkoff pour tenter d'obtenir la "garantie présidentielle" des États-Unis par l'intermédiaire de Trump.

Pendant des semaines, le Hamas s'est engagé dans des pourparlers directs avec Bahbah. Né à Jérusalem, Bahbah est titulaire d'un doctorat de Harvard et a enseigné à l'université et dirigé plusieurs think tanks et instituts politiques spécialisés dans les questions palestiniennes et plus largement au Moyen-Orient. Il a été démocrate toute sa vie jusqu'en mai 2024, date à laquelle il a déclaré son soutien à Trump pour protester contre le soutien de l'administration Biden à la guerre d'Israël contre Gaza.

"Les Américains arabes et musulmans en ont assez de Genocide Joe. Il doit quitter la Maison Blanche. Il arme Israël jusqu'aux dents, tuant et blessant près de 2 % de la population de Gaza", a alors tweeté Bahbah. "Trump promet la fin de la guerre à Gaza".

Bahbah a ensuite formé le groupe Arab Americans for Trump et a fait campagne pour son élection, en se concentrant sur les électeurs des villes à forte population arabe.

Contrairement à la plupart des personnes de l'entourage de Trump, Bahbah a publiquement critiqué le président, notamment après que Trump a annoncé le 4 février vouloir annexer Gaza au territoire américain et le transformer en Riviera du Moyen-Orient.

"Gaza appartient aux Palestiniens, elle n'appartient à personne d'autre",  a écrit Bahbah sur le réseau social X le 8 avril. "Ni les États-Unis ni Israël ne devraient la traiter comme un simple bien immobilier. Point final".

Bahbah est une personnalité bien connue en Palestine et a été conseiller en politique étrangère de Yasser Arafat, le président historique de l'Organisation de libération de la Palestine. Bahbah est également connu pour son opposition à la gouvernance du Hamas à Gaza et son plaidoyer en faveur d'une "solution à deux États". En avril, un ancien membre du Hamas a contacté Bahbah pour lui transmettre un message à l'intention de Trump : le mouvement de résistance islamique serait intéressé par un accord direct pour la libération du citoyen américain et soldat israélien Edan Alexander, capturé par des combattants palestiniens le 7 octobre 2023. Le mois suivant, le 12 mai, grâce à l'intervention de Bahbah, Alexander a été escorté hors de Gaza par la Croix-Rouge.

Le Hamas a ensuite accusé l'administration Trump d'avoir violé l'accord négocié par Bahbah et certifié par l'envoyé spécial de Trump, Steve Witkoff. Le Hamas a déclaré que Witkoff a personellement promis que, deux jours après la libération d'Alexander, les États-Unis obligeraient Israël à lever son blocus total meurtrier, imposé le 2 mars, qui empêchait toute entrée de nourriture, de médicaments ou d'autres fournitures essentielles à Gaza. Le Hamas affirme avoir été informé que Trump appellerait également publiquement à un cessez-le-feu immédiat et à l'ouverture de négociations sérieuses en vue d'une fin permanente de la guerre. "Ils n'ont pas violé l'accord", a déclaré Naim, membre du bureau politique du Hamas, à Drop Site. "Ils l'ont jeté à la poubelle".

Malgré tout, le Hamas est resté en contact avec Bahbah, le considérant comme apte à comprendre la position du Hamas et à la transmettre de manière précise à Witkoff et à d'autres responsables américains. Alors que Trump s'apprêtait à partir en tournée dans les pays du Golfe (Arabie saoudite, Qatar et Émirats arabes unis), de nombreuses informations ont circulé, suggérant que Trump se lasse de la guerre menée par Israël à Gaza et souhaite conclure un accord. À plusieurs reprises, Trump a reconnu la famine qui sévit à Gaza.

Le voyage de Trump s'est déroulé sans encombre, et aucune annonce importante n'a été faite. En coulisses, le Hamas a poursuivi ses discussions avec Bahbah et, grâce à lui, avec Witkoff. Selon des sources du Hamas, les États-Unis ont présenté au Hamas les grandes lignes d'un accord acceptable pour Trump. Le Hamas a rédigé un document sur la base de ces discussions et l'a remis à Bahbah. Selon des sources du Hamas, la position des États-Unis était positive et les responsables du Hamas ont déclaré qu'on leur avait fait savoir que la prochaine étape consisterait à convaincre Israël d'aller de l'avant.

Le 26 mai, le Hamas a annoncé avoir conclu un "accord" avec les États-Unis sur les conditions d'un cessez-le-feu temporaire qui conduirait à terme à la fin de la guerre et à la libération de tous les prisonniers israéliens détenus à Gaza. Dans un communiqué, le Hamas a décrit cet accord comme étant

"un cadre général permettant d'aboutir à un cessez-le-feu permanent, au retrait complet des forces d'occupation de la bande de Gaza, à la reprise de l'aide humanitaire et à la nomination d'un comité indépendant chargé de gérer les affaires de la bande de Gaza immédiatement après l'annonce de l'accord".

Ce qui s'est passé ensuite a pris le Hamas au dépourvu. Rien d'étonnant à ce que les responsables israéliens se soient empressés de déclarer aux journalistes de la presse hébraïque que cet accord n'était qu'une opération de propagande du Hamas :

"La hâte avec laquelle cet accord a été torpillé en Israël témoigne de la crainte que Washington l'accepte et tente même de l'imposer",

a déclaré le site d'information israélien YNet pour décrire la réaction à Tel-Aviv. Mais Witkoff a ensuite publiquement désavoué le Hamas, déclarant : "Ce que j'ai vu de la part du Hamas est décevant et totalement inacceptable".

Mercredi, alors que Trump s'adressait à une foule de journalistes dans le Bureau ovale, il a convoqué Witkoff depuis le fond de la pièce et lui a demandé de faire le point sur les négociations à Gaza. Witkoff n'a fait aucune mention de l'accord que le Hamas a déclaré avoir conclu avec lui trois jours plus tôt, mais il a déclaré aux journalistes :

"Je pense que nous sommes sur le point de publier une nouvelle liste de conditions", ajoutant : "J'ai un très bon feeling quant à l'obtention d'une résolution à long terme, un cessez-le-feu temporaire et une résolution pacifique à long terme de ce conflit".

Selon des informations parues dans la presse israélienne, après que Witkoff a envoyé le document original à Israël - celui dont le Hamas pensait qu'il servirait de base à un accord pour mettre fin à la guerre - le bras droit du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Ron Dermer, a rencontré Witkoff et d'autres responsables américains afin d'élaborer un document alternatif. Avant de l'envoyer au Hamas pour examen, Israël a informé les États-Unis qu'il en acceptera publiquement les termes.

Drop Site a publié ce document dans son intégralité jeudi. Ses termes sont vagues, laissant clairement entrevoir la possibilité qu'Israël relance sa guerre contre Gaza après une trêve de 60 jours. Selon cet accord, le Hamas serait tenu de libérer la moitié des prisonniers israéliens qu'il détient au cours de la première semaine, sans aucune garantie que l'accord conduise à une fin claire de la guerre, ou au retrait des forces d'occupation israéliennes. Il ne fournit également aucune précision sur le montant de l'aide autorisée à entrer à Gaza, ni sur les lieux où l'armée israélienne se "repositionnerait" durant le cessez-le-feu initial.

Les responsables du Hamas affirment qu'ils continuent à examiner les termes de l'accord, mais déclarent que celui-ci

"tend à renforcer l'occupation et à perpétuer les politiques d'assassinats et de famine, même durant ce qui est censé être une période de désescalade temporaire". Naim a déclaré qu'il "ne répond à aucune des revendications justes et légitimes de notre peuple, parmi lesquelles la cessation immédiate des hostilités et la fin de la catastrophe humanitaire que connaît Gaza". Il a ajouté : "Malgré cela, pleinement conscient de la gravité du génocide dont notre peuple est victime, le Hamas procède actuellement à un examen approfondi et responsable de la nouvelle proposition".

Voici le texte intégral de l'accord que le Hamas a déclaré avoir accepté :

25 mai 2025

Cadre pour un accord de cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza

  1. Cessez-le-feu de 90 jours.
  2. Dix otages israéliens et (16) corps seront libérés en échange d'un nombre convenu de prisonniers palestiniens, comme suit : (5 otages vivants le premier jour de cet accord, 5 otages vivants le 90e jour, les mécanismes et le calendrier de remise des corps devant être convenus durant la période de 90 jours).
  3. Le président Trump garantira le respect par Israël des engagements pris au titre du cessez-le-feu durant la période convenue de 90 jours et le retour d'Israël au statu quo antérieur au 2 mars 2025.
  4. Une aide sera acheminée vers Gaza dès que le Hamas aura accepté l'accord de cessez-le-feu, conformément au protocole humanitaire convenu le 17 janvier 2025.
  5. L'aide ne sera pas restreinte pendant la période de cessez-le-feu.
  6. Toutes les activités militaires israéliennes cesseront immédiatement après l'annonce de cet accord. Aucune activité aérienne ou de reconnaissance israélienne ne sera autorisée au-dessus de Gaza pendant ces 90 jours.
  7. Witkoff se rendra à Doha pour signer l'accord avec M. Khalil [Al Hayya, négociateur en chef du Hamas], et ils se rencontreront et se serreront la main.
  8. Steve Witkoff mènera les négociations avec l'aide de [l'envoyé américain pour les otages Adam] Boehler et Bahbah.
  9. Le président Trump annoncera personnellement l'accord de cessez-le-feu et remerciera tous ceux qui ont contribué à leur conclusion, en particulier le Hamas.
  10. Le président est déterminé à garantir le respect par Israël de l'accord de cessez-le-feu et insiste pour que les négociations menées pendant la période de cessez-le-feu aboutissent à un règlement permanent du conflit.
  11. Durant la période de cessez-le-feu de 90 jours, les points suivants seront discutés :
    • a. Après la conclusion d'un accord sur l'échange des otages et des corps restants, et avant le début des procédures de transfert, un cessez-le-feu permanent sera déclaré et l'armée israélienne se retirera de toute la bande de Gaza.
    • b. Un comité indépendant de technocrates commencera à administrer toutes les affaires de la bande de Gaza, avec tous les pouvoirs et toutes les responsabilités, dès la mise en œuvre du présent accord.
    • c. La reconstruction de la bande de Gaza pourra commencer.
    • d. L'arrêt définitif des opérations militaires (hostiles) entre les deux parties sera garanti par les médiateurs (les États-Unis, l'Égypte et le Qatar).
  12. Tant que les opérations militaires seront suspendues de part et d'autre, les États-Unis s'engagent à parvenir à un accord et souhaitent que toutes les parties reviennent à la table des négociations jusqu'à ce qu'une solution définitive au conflit et un accord de paix soient conclus.
  13. Après la trêve de 90 jours, les États-Unis et les médiateurs s'engagent à assurer la poursuite des négociations, le maintien de l'arrêt des hostilités et l'acheminement de l'aide, jusqu'à la conclusion d'un accord de cessez-le-feu permanent.

• Garants de l'accord (États-Unis, Égypte, Qatar)

Traduit par  Spirit of Free Speech

 ssofidelis.substack.com

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31/05/2025 reseauinternational.net  11min #279703

 Comment Israël et Witkoff veulent imposer au Hamas un accord qui ne met pas fin au génocide

Les coulisses de la nouvelle proposition de «cessez-le-feu» de Trump pour Gaza

par Jeremy Scahill, Sharif Abdel Kouddous et Jawa Ahmad

Drop Site a obtenu le «document préliminaire» diffusé par Steve Witkoff. Il permettrait à Israël de reprendre la guerre au bout de 60 jours.

«Ils peuvent très bien relancer l'offensive», a-t-il déclaré. «Rien ne garantit un cessez-le-feu permanent, rien ne garantit un retrait permanent».

Une nouvelle proposition de cessez-le-feu à Gaza, présentée par l'envoyé spécial de Donald Trump, Steve Witkoff, prévoit une trêve initiale de 60 jours, un «redéploiement» de certains éléments de l'armée israélienne et un échange de prisonniers, dont dix Israéliens détenus à Gaza.