11/10/2021 francesoir.fr  3 min #196326

Sauvé: « l'obligation de protéger la vie » est « supérieure au secret de la confession »

© THOMAS COEX / POOL/AFP/Archives

Jean-Marc Sauvé affirme que "l'obligation de protéger la vie des personnes est supérieure à l'obligation du secret de la confession", dans un entretien à Famille Chrétienne où il plaide pour que ce sujet ne "cache pas l'ensemble des recommandations" de sa commission.

"L'obligation de protéger la vie des personnes est, de notre point de vue, supérieure à l'obligation du secret de la confession qui vise en particulier à protéger la réputation du pénitent", affirme le président de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase), qui a publié ses conclusions mardi dernier sur la pédocriminalité dans l'Eglise depuis 1950.

M. Sauvé réaffirme le point de vue de la Ciase qui, dans ses 45 recommandations, a préconisé que les autorités de l'Eglise relaient un message clair sur l'obligation faite au confesseur de signaler aux autorités judiciaires et administratives les cas de violences sexuelles sur un mineur ou une personne vulnérable.

"C'est à l'Eglise de chercher la voie qui permettra de surmonter la contradiction dans laquelle nous sommes", précise-il

Des propos qui interviennent alors que le président de la Conférence des évêques de France (CEF) va devoir "s'expliquer" sur ses propos controversés sur le secret de la confession au ministère de l'Intérieur, où il est reçu mardi après-midi par Gérald Darmanin.

Mercredi, Mgr Eric de Moulins-Beaufort avait estimé que le secret de la confession était "plus fort que les lois de la République".

Le ministre de l'Intérieur avait alors indiqué qu'il le recevrait, à la demande d'Emmanuel Macron, pour lui demander de "s'expliquer sur ses propos".

Dans son entretien, M. Sauvé précise que "la commission a estimé, au regard de la difficulté pour un mineur de parler des violences sexuelles qu'il subit, que la ligne directrice +Repères pour les confesseurs+, édictée en décembre 2020 par la conférence épiscopale afin que le prêtre obtienne hors confession la réitération de ce qui a été dit durant le sacrement de pénitence, n'était pas satisfaisante, ni suffisante".

M. Sauvé souhaite toutefois que "l'arbre du secret de la confession ne cache pas la forêt de l'ensemble des recommandations" de sa commission.

Il indique par ailleurs que la question d'une rencontre avec le pape "est à l'étude". "Il est possible que la commission rencontre le Saint-Père dans les prochains mois", affirme-t-il.

Sur la façon dont l'Eglise doit s'y prendre pour reconnaître sa responsabilité, M. Sauvé préconise "concertation" et "dialogue" avec les victimes. "Pas d'unilatéralisme donc ! Et pas de précipitation non plus. Cela vaut vraiment la peine de prendre trois mois, six mois ou même un an pour réfléchir à ce qu'il convient de faire".

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