Le quotidien outre-Atlantique a été accusé par plusieurs internautes d'euphémiser la mort du professeur Samuel Paty en assimilant le terroriste à une victime de la police. Beaucoup se sont exprimés sur les réseaux sociaux.
«La police française tire et tue un homme après une attaque mortelle au couteau dans la rue.» C'est ainsi que le très sérieux New York Times avait choisi de titrer le 16 octobre 2020 un article en ligne sur l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), au cours duquel le professeur Samuel Paty, 47 ans, a été lâchement assassiné par décapitation.
Une manière de présenter les faits qui pourrait laisser à penser que le terroriste a été victime de la police. De plus, le journal n'évoque ni le fait que l'homme victime de «l'attaque mortelle» - l'attentat - était un professeur, ni le fait qu'il ait été décapité.
Un biais que n'ont pas semblé apprécier nombre d'internautes, qui ne se sont pas cachés pour dire leur mécontentement au sujet du choix éditorial du quotidien outre-Atlantique. «Un professeur de collège est décapité pour avoir blasphémer en France - la plus laïque des nations - et le New York Times titre comme cela», a d'abord fait remarquer sur Twitter Claire Lehmann, rédactrice en chef et fondatrice de Quillette, un magazine en ligne se définissant comme «une plateforme de libre expression».
L'élu britannique à l'Assemblée de Londres sous l'étiquette UKIP en 2016, Peter Whittle, a lui été nettement plus offensif sur le même réseau social. «C'est comme cela que le New York Times, journal de gauche de plus en plus détestable, a évoqué la mort hier par décapitation d'un enseignant en France. Dissimulation et propagande», a-t-il tonné.
Dissembling and Propaganda
Dans l'Hexagone, la journaliste du Figaro Eugénie Bastié a surtitré sur Twitter : «De l'art du déni dans la presse multiculturaliste américaine.»
Si le quotidien, sans doute sous le feu des critiques, a bien modifié son titre par la suite - La police française tue un homme qui avait décapité un professeur dans la rue - l'essayiste française a semblé entrevoir le même problème dans le choix des mots. «On me signale qu'ils ont changé leur titre depuis, mais le sujet reste "la police a tué" et le chapô "immédiatement érigé en martyr de la liberté d'expression" me laisse songeuse...», a-t-elle ajouté.
Des rassemblements sont organisés ce 18 octobre en hommage à Samuel Paty dans plusieurs villes de France comme à Paris, Bordeaux, Lille ou encore Marseille.
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