08/07/2021 arretsurinfo.ch  16 min #191885

Plus de 700 personnalités appellent au démantèlement du régime d'apartheid en Palestine historique

Par  Aurdip

6 juillet 2021

 Plus de 700 universitaires, artistes et intellectuels de plus de 45 pays ont signé une  Déclaration appelant au démantèlement du régime d'apartheid implanté sur le territoire de la Palestine historique, et à l'établissement d'un arrangement constitutionnel démocratique qui accorde et mette en œuvre pour tous les habitants de ce pays des droits et des devoirs égaux.

Les signataires incluent de nombreuses éminentes personnalités, notamment les lauréats du prix Nobel de la paix Adolfo Pérez Esquivel et Mairead Maguire, les juristes universitaires Monique Chemillier-Gendreau et Richard Falk, les universitaires Étienne Balibar, Hagit Borer, Ivar Ekeland, Suad Joseph, Jacques Rancière, Roshdi Rashed et Gayatri Spivak, le chercheur en santé Sir Iain Chalmers, le compositeur Brian Eno, le musicien Roger Waters, l'écrivaine Ahdaf Soueif, l'économiste et ancien assistant secrétaire général de l'ONU Sir Richard Jolly, l'homme politique sud-africain et ancien dirigeant anti-apartheid Ronnie Kasrils et la militante canadienne pour la paix et ancienne dirigeante nationale du Parti vert du Canada Joan Russow.

La Déclaration affirme qu'« Israël a établi un régime d'apartheid sur le territoire entier de la Palestine historique, dirigé contre l'ensemble du peuple palestinien, qu'il a délibérément fragmenté ». Elle note qu'à travers l'adoption par la Knesset en 2018 d'une nouvelle  Loi fondamentale, Israël lui-même ne cherche plus à dissimuler le caractère de son régime d'apartheid. Cela a été confirmé et documenté de manière exhaustive par des organisations de défense des droits humains mondialement respectées, telles  Adalah,  B'Tselem,  Human Rights Watch, ainsi que dans l'étude de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale des Nations unies, qui souligne l'importance de définir l'apartheid israélien comme s'étendant aux personnes plutôt que de se limiter à l'espace.

Se fondant sur les conventions de l'ONU relatives aux droits de l'homme, et en particulier sur la Convention internationale sur l'élimination et la répression du crime d'apartheid, les signataires « appellent au démantèlement immédiat de ce régime d'apartheid et à l'établissement d'un arrangement constitutionnel démocratique qui accorde et mette en œuvre pour tous les habitants de ce pays des droits et des devoirs égaux, sans aucune discrimination fondée sur la race, l'origine ethnique, la religion ou le sexe, et qui respecte et applique le droit international et les conventions sur les droits humains, et en particulier donne priorité au droit au retour longtemps différé des réfugiés palestiniens chassés de leurs villes et de leurs villages pendant et après la création de l'état d'Israël. ».

Les signataires de la Déclaration exhortent les puissances occidentales qui ont facilité et même subventionné pendant plus de sept décennies ce système israélien de colonisation, de nettoyage ethnique et d'apartheid « à cesser immédiatement leur complicité avec le régime d'apartheid d'Israël, à rejoindre l'appel à démanteler les structures d'apartheid et à les remplacer par une gouvernance égalitaire et démocratique qui traite chaque personne soumise à son autorité selon ses droits et dans le respect total de son humanité, et à faire cette transition d'une manière sensible au droit à l'auto-détermination dont jouissent les deux peuples habitant actuellement la Palestine historique ».

Richard Falk, professeur émérite de droit international à Princeton, et ancien rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, a déclaré :

« Le droit international impose aux gouvernements et aux institutions internationales, y compris les Nations unies, une obligation formelle d'exercer, de toute urgence, toute les pressions nécessaires sur Israël afin de démanteler l'apartheid et de rétablir les droits de l'homme des Palestiniens. Cette Déclaration, largement approuvée par tant de personnalités d'autorité morale, de dirigeants culturels, et d'experts en droit, est confirmée par les conclusions de rapports internationaux qui font autorité - lesquels fournissent les preuves accablantes que, par ses pratiques et ses politiques, Israël se rend coupable d'imposer un régime d'apartheid au peuple palestinien ».

Hagit Borer, professeure de linguistique à l'Université Queen Mary de Londres, a écrit :

« En tant que juive née israélienne, j'ai maintenant vécu environ 50 ans dans un mélange d'horreur et de douleur, celles provoquées par le panorama, sans cesse aggravé, de la brutalité meurtrière d'Israël et de son apartheid en expansion, sur fond d'un cynisme insensible de la part de la population juive-israélienne et de la facilitation à peine moins cynique des élites politiques occidentales. Je continue de nourrir l'espoir d'une société juste en Palestine historique, mais cette société juste ne peut survenir tant que les crimes contre les Palestiniens n'auront pas pris fin, et que leurs conséquences catastrophiques n'auront pas été réparées de manière appropriée ».

Étienne Balibar, professeur détenteur de la chaire anniversaire de philosophie européenne moderne à l'Université Kingston de Londres, a déclaré :

« Chaque jour, la situation créée par la poursuite de la Nakba en Palestine historique franchit de nouveaux seuils d'injustice et de violence. Il ne suffit pas d'exprimer de la sympathie pour le peuple palestinien. Il est surtout inacceptable de considérer le fait accompli comme une raison suffisante pour oublier les principes. L'apartheid est un crime selon le droit international et l'égalité des droits et de la dignité est la seule base sur laquelle une 'solution' peut être fondée, quelle que soit sa forme constitutionnelle. Ces principes doivent être réaffirmés, et leurs conséquences rendues obligatoires ».

Le professeur émérite de mathématiques et ancien président de l'Université Paris-Dauphine, Ivar Ekeland, a dit :

« Le démantèlement de l'apartheid en Afrique du Sud a montré qu'il est possible pour deux peuples, ayant des revendications différentes sur la terre, de surmonter l'injustice et la méfiance et de construire une nation. Laisser un régime d'apartheid prospérer en Palestine historique, ou d'ailleurs dans n'importe quelle partie du monde, revient à légitimer des violations flagrantes de la dignité humaine et à s'engager dans des cycles de répression toujours plus profonds, lesquels se retrouveront inévitablement dans nos propres pays. La démocratie est en jeu, non seulement pour les Israéliens et les Palestiniens, mais aussi pour nous ».

Notes

1) La Déclaration sur l'élimination et la répression du crime d'apartheid en Palestine historique est disponible  ici.

2) Des traductions de la Déclaration sont disponibles en  arabe,  anglais,  espagnol et  italien.

3) La liste complète des 615 signataires est disponible  ici.

4) Contact : Ahmed Abbes, Jean-Marc Lévy-Leblond et Jonathan Rosenhead.

 Déclaration sur l'élimination et la répression du crime d'apartheid en Palestine historique

Attendu que :

- Israël a soumis depuis 73 ans le peuple palestinien à une catastrophe continue, connue sous le nom de Nakba, un processus qui a inclus des déplacements massifs, un nettoyage ethnique, des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité ;

- Israël a établi un régime d'apartheid sur le territoire entier de la Palestine historique, dirigé contre l'ensemble du peuple palestinien, qu'il a délibérément fragmenté ; Israël ne cherche plus à dissimuler le caractère de son régime d'apartheid, affirmant une suprématie juive et des droits d'auto-détermination réservés aux juifs dans l'ensemble de la Palestine historique selon la nouvelle  Loi fondamentale adoptée en 2018 par la Knesset ;

- Le caractère d'apartheid du régime actuel d'Israël a été confirmé et documenté de manière exhaustive par des organisations de défense des droits humains mondialement respectées, telles  Adalah,  B'Tselem,  Human Rights Watch, ainsi que dans l'étude de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale des Nations unies, qui souligne l'importance de définir l'apartheid israélien comme s'étendant aux personnes plutôt que de se limiter à l'espace («  Les pratiques israéliennes à l'égard du peuple palestinien et la question de l'apartheid » CESAO des Nations Unies, 2017) ;

- Israël déclenche régulièrement une violence massive avec des impacts dévastateurs sur la population de Gaza, qui subit une dévastation généralisée, un traumatisme collectif, avec des morts et des blessés nombreux, aggravés par l'imposition d'un blocus inhumain et illégal depuis plus de 14 ans et l'urgence humanitaire créée par la pandémie de Covid ;

- Les puissances occidentales ont facilité et même subventionné pendant plus de sept décennies ce système israélien de colonisation, de nettoyage ethnique et d'apartheid, et continuent à le faire diplomatiquement, économiquement et même militairement.

Considérant :

- La  Déclaration universelle des droits de l'homme qui stipule dans son premier article que «Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits». Et prenant en considération que le droit inaliénable à l'auto-détermination est l'article 1 commun au  Pacte international relatif aux droits civils et politiques et au  Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, et, en tant que tel, est un droit légal et éthique de tous les peuples.

- La Convention internationale sur l'élimination et la répression du crime d'apartheid qui stipule dans son Article I que «l'apartheid est un crime contre l'humanité et que les actes inhumains résultant des politiques et des pratiques d'apartheid et autres politiques et pratiques semblables de ségrégation et de discrimination raciales, définis à l'article II de la Convention, sont des crimes qui vont à l'encontre des normes du droit international, en particulier des buts et des principes de la Charte des Nations Unies, et qu'ils constituent une menace sérieuse pour la paix et la sécurité internationales ». Les États parties à cette Convention s'engagent selon l'Article IV :

« (a) A prendre toutes les mesures, législatives ou autres, nécessaires pour empêcher que le crime d'apartheid et autres politiques ségrégationnistes semblables ou leurs manifestations ne soient encouragés de quelque manière que ce soit ainsi que pour éliminer tout encouragement de cette nature et pour punir les personnes coupables de ce crime ;

« (b) A prendre des mesures législatives, judiciaires et administratives pour poursuivre, faire juger et punir conformément à leur juridiction les personnes responsables ou accusées des actes définis à l'article II de la présente Convention, qu'elles résident ou non sur le territoire de l'État dans lequel ces actes ont été perpétrés, et qu'il s'agisse de ressortissants de cet État ou d'un autre État ou de personnes apatrides. »

Les signataires de ce document :

- Affirment leur rejet catégorique du régime d'apartheid mis en place sur le territoire de la Palestine historique et imposé au peuple palestinien dans son intégralité, y compris aux réfugiés et aux exilés où qu'ils puissent être dans le monde.

- Appellent au démantèlement immédiat de ce régime d'apartheid et à l'établissement d'un arrangement constitutionnel démocratique qui accorde et mette en œuvre pour tous les habitants de ce pays des droits et des devoirs égaux, sans aucune discrimination fondée sur la race, l'origine ethnique, la religion ou le sexe, et qui respecte et applique le droit international et les conventions sur les droits humains, et en particulier donne priorité au droit au retour longtemps différé des réfugiés palestiniens chassés de leurs villes et de leurs villages pendant et après la création de l'état d'Israël.

- Exhortent leurs gouvernements à cesser immédiatement leur complicité avec le régime d'apartheid d'Israël, à rejoindre l'appel à démanteler les structures d'apartheid et à les remplacer par une gouvernance égalitaire et démocratique qui traite chaque personne soumise à son autorité selon ses droits et dans le respect total de son humanité, et à faire cette transition d'une manière sensible au droit à l'auto-détermination dont jouissent les deux peuples habitant actuellement la Palestine historique.

- Appellent à l'établissement d'une Commission nationale pour la paix, la réconciliation et la responsabilité afin d'accompagner la transition de l'apartheid israélien à un processus de gouvernement sensible aux droits humains et aux principes et pratiques démocratiques. En attendant qu'un tel processus soit enclenché, appellent la Cour pénale internationale à lancer une enquête formelle sur les dirigeants politiques israéliens et le personnel de sécurité coupables de perpétuer le crime d'apartheid.

Liste des 723 signataires de la  Déclaration sur l'élimination et la répression du crime d'apartheid en Palestine historique (dernière mise à jour : 8 juillet 2021)

* Les universitaires, artistes et intellectuels peuvent signer la  déclaration en remplissant ce  formulaire.

* Les affiliations institutionnelles ne sont données qu'à des fins d'identification.

Ahmed Abbes, mathematician, Director of research in Paris, France
Sinan Antoon, New York University, United States
John Avery, Writer, Denmark
Bertrand Badie, Sciences Po Paris, France
Étienne Balibar, Anniversary Chair of Modern European Philosophy, Kingston University London, United Kingdom
Anthony Barnett, Writer, United Kingdom
Edmond Baudoin, Auteur de bandes dessinées, France
George Bisharat, UC Hastings College of the Law/Professor, musician, United States
Nicolas Boeglin, Professor of Public International Law, University of Costa Rica, Costa Rica
Hagit Borer, Professor, Queen Mary University of London, United Kingdom
Grazia Borrini-Feyerabend, Council of Elders of the ICCA Consortium, Switzerland
Daniel Boyarin, Taubman Professor of Talmudic Culture, UC Berkeley, United States
Anouar Brahem, Musician, Composer, Tunisia
Rony Brauman, Physician, writer, former president of Médecins Sans Frontières, France
Iain Chalmers, Editor, James Lind Library, United Kingdom
Hafidha Chekir, Emeritus Professor of Public Law, Al Manar University, Tunis; Vice President of the International Federation for Human Rights, Tunisia
Monique Chemillier-Gendreau, Professeure émérite de droit public et de sciences politiques, Université Paris-Diderot, France
David Comedi, National University of Tucumán and National Research Council, Argentina
Laurent Cugny, Professeur, Sorbonne Université, France
Eric David, Emeritus Professor of International Law at the Université libre de Bruxelles, Belgium
Chandler Davis, Professor Emeritus of Mathematics, University of Toronto, Canada
Sonia Dayan-Herzbrun, Professeure émérite à l'Université de Paris, France
Herman De Ley, Emeritus Professor, Ghent University, Belgium
Ivar Ekeland, Professor emeritus of mathematics and former President, University of Paris-Dauphine, France
Brian Eno, Artist/Composer, United Kingdom
Adolfo Esquivel, Premio Nobel de la Paz 1980 (Nobel Peace Prize 1980), Argentina
Richard Falk, Professor of International Law, Emeritus, Princeton University, United States
Emmanuel Farjoun, Emeritus Professor, Hebrew University of Jerusalem, Israel
Jan Fermon, Avocat. Secrétaire général Association Internationale des Juristes Démocrates, Belgium
Domenico Gallo, Chamber President in Supreme Court of Cassazione, Italy
Irene Gendzier, Prof Emeritus in the Dept Political Science, Boston University, United States
Catherine Goldstein, Director of Research, Paris, France
Neve Gordon, Queen Mary University of London, United Kingdom
Penny Green, Queen Mary University of London, United Kingdom
Sondra Hale, Professor Emerita, University of California, Los Angeles, United States
Michael Harris, Professor of Mathematics, Columbia University, United States
Judith Herrin, King's College London, United Kingdom
Christiane Hessel-Chabry, Présidente d'honneur de l'association EJE (Gaza), France
Shir Hever, Political Economist, Germany
Nicholas Humphrey, Emeritus Professor, London School of Economics, United Kingdom
Abdeen Jabara, Attorney, past president, American-Arab Anti-Discrimination Committee, United States
Richard Jolly, Emeritus Fellow, IDS, University of Sussex, United Kingdom
Suad Joseph, Distinguished Research Professor, University of California, Davis, United States
Mary Kaldor, London School of Economics and Political Science, United Kingdom
Ronnie Kasrils, Former government minister, South Africa
Assaf Kfoury, Computer Science Department, Boston University, United States
Rima Khalaf, Former Executive Secretary of UN ESCWA, Jordan
Daniel Kupferstein, Film director, France
Jean-Marc Lévy-Leblond, Emeritus professor, University of Nice, France
David Lloyd, University of California Riverside, United States
Brinton Lykes, Professor & Co-Director, Boston College Center for Human Rights & International Justice, United States
Moshé Machover, Mathematician, KCL, United Kingdom
Kate Macintosh, Architect, United Kingdom
Mairead Maguire, Nobel peace laureate, Ireland
Dick Marty, Dr. Jur. Dr. H.c., former Chair of the Committee of Human Rights of the Parliamentary Assembly of the Council of Europe, Switzerland
Georg Meggle, Philosopher, Prof. em. at University of Leipzig, Germany
Jan Oberg, DrHc, peace and future researcher, Transnational Foundation, Sweden
Joseph Oesterlé, Emeritus professor, Sorbonne University, France
Adi Ophir, Professor Emeritus, Tel Aviv University; Visiting Professor, The Cogut Institute for the Humanities and the center for Middle East Studies, Brown Universities, United States
Karine Parrot, Professeure de droit à l'Université de Cergy-Pontoise, France
Ghislain Poissonnier, Magistrate, France
Susan Power, Head of Legal Research and Advocacy, Al-Haq, Palestine
Prabir Purkayastha, Editor, Newsclick.in, India
Jacques Rancière, Professeur émérite, Université Paris 8, France
Roshdi Rashed, CNRS/Université de Paris, France
Steven Rose, Emeritus Professor of Biology and Neurobiology at the Open University and Gresham College, London, United Kingdom
Hilary Rose, Professor Emerita Sociology University of Bradfor, United Kingdom
Jonathan Rosenhead, Emeritus Professor of Operational Research at the London School of Economics, United Kingdom
Andrew Ross, Professor of Social and Cultural Analysis, New York University, United States
Alice Rothchild, MD, retired, Assistant Professor of Obstetrics and Gynecology, Harvard Medical School, United States
Joan Russow, Researcher, Global Compliance Research Project, Canada
Richard Seaford, Emeritus Professor, University of Exeter, United Kingdom
Leila Shahid, Former Ambassador of Palestine, Palestine
Eyal Sivan, Filmmaker - Essayist, France
John Smith, Filmmaker, Emeritus Professor of Fine Art, University of East London, United Kingdom
Nirit Sommerfeld, Singer, actress, writer, Germany
Ahdaf Soueif, Writer, Egypt
Gayatri Spivak, Columbia University, United States
Jonathan Steele, Author and journalist, United Kingdom
Annick Suzor-Weiner, Professor emeritus, Université Paris-Saclay, France
Salim Tamari, Emeritus Professor of Sociology, Birzeit University, Palestine
Virginia Tilley, Southern Illinois University Carbondale, United States
Salim Vally, Professor, University of Johannesburg, South Africa
Roger Waters, Musician, United Kingdom
Robert Wintemute, Professor of Human Rights Law, King's College London, United Kingdom
John Womack jr, Harvard University, United States

* Les affiliations institutionnelles ne sont données qu'à des fins d'identification.

* La liste complète des signataires est disponible  ici.

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