13/01/2022 mondialisation.ca  17 min #200550

Smr: Les nouveaux réacteurs nucléaires peuvent-ils répondre à l'urgence du changement climatique?

Par  Roland Desbordes et  Candice Vacle

« Le nucléaire ne fait partie d'aucune stratégie viable pour lutter contre le changement climatique », Greg Jaczko, ancien président de la Commission de Régulation Nucléaire (NRC) des États- Unis, le 6 janvier 2022.

****

Le Président E. Macron a confirmé lors de l'annonce de son plan France 2030 l'investissement d'un milliard d'euros dans le développement de petits réacteurs modulaires appelés Small modular reactor (SMR). (1)

« Le 31 décembre [2022], la Commission Européenne [composée de membres non élus] a dévoilé un projet de labellisation verte pour les centrales nucléaires et à gaz, qui vise à faciliter le financement d'installations contribuant à lutter contre le changement climatique », écrit Le Monde le 9 janvier 2022. (2) La lutte contre le nucléaire étant depuis des décennies le fer de lance des écologistes, on peut se demander comment la Commission Européenne a pu parvenir à un tel détournement des mots « énergie verte » censés évoquer par exemple l'énergie des centrales solaires, l'hydroélectricité, les éoliennes, etc. La Ministre de la Transition Ecologique Barbara Pompili le rappelle, le 11 janvier 2022, sur RMC: « Le nucléaire n'est pas une énergie verte. » « C'est une énergie qui produit des déchets qui sont dangereux et qui vivent très longtemps.... Vert voudrait dire que c'est parfait pour l'environnement, ce n'est absolument pas le cas ». (3)

« Les centrales nucléaires européennes de nouvelle génération [SMR] nécessiteront un investissement de « 500 milliards [d'euros] d'ici à 2050 », dit, le 9 janvier 2022, le Commissaire Européen au marché intérieur, Thierry Breton. (2)

500 milliards d'euros, c'est 500 000 000 000 d'euros! C'est un montant astronomique.

Combien de réacteurs SMR le Président Macron veut-il construire?

Roland Desbordes: « Il ne l'a pas dit ». (4)

Combien de temps durerait la construction d'un réacteur SMR?

Roland Desbordes: « On en a encore construit aucun en France, juste une ébauche de prototype [appelé] Nuward. Les Russes et les Américains auraient quelques longueurs d'avance sur nous...mais info ou intox? » (4)

Pourquoi dites-vous « info ou intox »? Dans un article de Francetvinfo sur le réacteur SMR, il est question de l'Akademik Lomonosov « seule centrale à SMR aujourd'hui en exploitation... mise en service en mai 2020 par l'agence nucléaire russe Rosatom. » (5)

Roland Desbordes: « Oui, le seul exemple qui serait en fonctionnement serait le russe...mais on ne sait rien de lui ! Et faire confiance à leur agence [nucléaire]? Pour moi c'est non! » (4)

Revenons au prototype français Nuward évoqué par Roland Desbordes.

« En France, EDF pilote depuis 2014 le projet Nuward (« NUclear forWARD », ou « en avant le nucléaire »), qui réunit le Commissariat à l'Energie Atomique (CEA), la société TechnicAtome et le constructeur militaire Naval Group. » « En France, aucun [réacteur SMR] n'a encore vu le jour. Plus de 200 personnes planchent sur l'avant-projet de Nuward. « Certains composants innovants ont subi des premiers tests »... il faudra encore patienter avant de concevoir la première maquette complète du réacteur », écrit Francetvinfo, le 13 octobre 2021. En bref, ces projets sont « encore peu aboutis », conclut ce média. (5)

« Les SMR doivent passer par toute une phase de certification pour valider leur design ou leurs systèmes de sécurité. Ce qui prend, au bas mot, 8 à 10 ans ». « Le projet français Nuward ne sera lui pas disponible avant 2030 ou 2035, reconnaît Jean-Michel Ruggieri » responsable du programme SMR au CEA, dans un article de Futurasciences, le 14 octobre 2021. (6)

Un point devrait aussi prendre du temps avant la construction des réacteurs SMR. C'est la « standardisation, au cœur du modèle économique de ces réacteurs ». En effet, ils devraient être « fabriqués en usine, à la manière d'un kit, afin d'être acheminés et assemblés sur le site final. » Mais avant ceci, il faudrait d'une part « uniformiser les normes internationales de sûreté afin de proposer un modèle unique » et d'autres part, à ce jour « il n'existe aucune usine dans le monde capable de produire ces modules à la chaîne » explique Francetvinfo. (5)

La Ministre de la Transition Ecologique Barbara Pompili dit le 11 janvier 2022: « On ne va pas pouvoir construire une centrale nucléaire en moins de 15-20 ans. » Donc, selon la ministre, dans le meilleur des cas, les SMR ne pourraient pas être prêts pour fournir de l'électricité avant 2037-2042. (3)

Le consultant en énergie Mycle Schneider, qui coordonne chaque année le World Nuclear Industry Status Report qualifie de « fumisterie » l'argument selon lequel les SMR seraient un outil de plus dans la lutte contre le changement climatique. « On nous parle d'urgence climatique et on essaie de nous vendre des technologies qui ne seraient pas commercialisées avant 2040 ! », écrit Reporterre, le 27 octobre 2021. (7)

Roland Desbordes abonde dans ce sens: « S'ils [les SMR] arrivent à fonctionner et à être construits, [ces réacteurs SMR] arriveront un peu tard pour répondre aux urgences climatiques (pas avant 2035). » (4)

Dans le meilleur des cas car les projets de nouvelles centrales nucléaires ne fonctionnent pas toujours et deviennent alors des gouffres financiers. C'est le cas de l'EPR de Flamanville dont « la mise en service... était initialement prévue pour 2012 » (8) mais les premiers mégawatts ne sont pas encore produits sur le réseau électrique. La Ministre de la Transition Ecologique Barbara Pompili dubitative dit le 11 janvier 2022: « EDF me dit fin 2022, mais j'ai tendance à penser que ce sera difficile de tenir la fin 2022, on verra. » Elle n'a manifestement pas une confiance aveugle en EDF. (3)

Les autorités européennes en ont peut-être conscience car la commission de Thierry Breton, Commissaire Européen au marché intérieur convaincu de l'utilité du nucléaire comme transition énergétique, a envoyé une proposition de texte dans laquelle « les projets [de SMR] devront... avoir obtenu un permis de construire avant 2045 », écrit Le monde le 9 janvier 2021. (2) 2045! Sans compter qu'en toute logique tant qu'il n'y a pas de permis de construire alors le réacteur SMR n'est donc pas encore réalisé. N'est-ce pas beaucoup trop tard pour la transition énergétique?

En bref, le timing de la construction de ces réacteurs SMR est hypothétique et fort probablement incompatible avec l'urgence du changement climatique: projet peu abouti, aucune réalisation concrète de ses réacteurs SMR effectuée en France à ce jour, une phase de certification qui peut prendre presque une décennie, aucune usine dans le monde capable de produire les modules des SMR à la chaîne.

Un réacteur SMR aurait-il plus de sécurité qu'une centrale nucléaire classique française?

Roland Desbordes: « Non...les principes sont les mêmes...on peut juste espérer qu'en cas d'accident grave, ils rejetteraient un peu moins de radioactivité. » (4)

Êtes-vous certain, Jean-Michel Ruggieri responsable du programme SMR au CEA explique, selon Futurasciences: « Comme la puissance est plus faible, il y a moins de chaleur à évacuer en cas d'accident, ce qui fait que l'on peut utiliser des systèmes de sûreté reposant sur la convection naturelle passive, « c'est-à-dire que l'on n'a pas besoin de pompe fonctionnant à l'électricité pour refroidir la centrale », explique Jean-Michel Ruggieri. Or, c'est justement la panne du système de refroidissement qui avait notamment causé l'accident de Fukushima. Pas besoin non plus d'une énorme enceinte en béton comme pour l'EPR: une simple couverture métallique suffit à garantir un « zéro rejet radioactif » même en cas d'accident grave »? (6)

Roland Desbordes: « Ceci est faux et d'ailleurs soulevé par l'ASN (Autorité de Sureté Nucléaire française indépendante). La convection ne peut pas sortir toute la chaleur produite...car qu'on le veuille ou non leur puissance est quand même importante. Une simple couverture métallique ne retiendrait pas une explosion du type Fukushima, même dix fois moins forte. » (4)

Qu'est-ce que la convection?

Roland Desbordes: « Dans un circuit où il a de l'eau, si on chauffe un morceau du circuit (par exemple le circuit primaire d'un réacteur), l'eau se dilate; et plus légère [elle] va chercher à aller plus haut dans le circuit (c'est en fait le principe du thermosyphon [phénomène de circulation naturelle d'un liquide dans une installation]); et du coup [elle] circule toute seule, sans l'aide de circulateurs (pompe électrique) mais le mouvement est très lent et donc peut extraire peu de chaleur. Dans un réacteur nucléaire, il faut faire vite pour évacuer la chaleur sinon la température monte très vite dans la cuve. » (4)

Les principes du réacteur SMR sont-ils les mêmes que ceux d'un réacteur nucléaire classique comme l'écrit Roland Desbordes?

« Ce SMR à eau pressurisée (REP) fonctionne également sur le modèle des réacteurs du parc civil. « Le cœur est composé de matière fissile [de l'uranium faiblement enrichi] qui dégage de l'énergie sous forme de chaleur », explique à Franceinfo Benoit Desforges, directeur du développement et de la stratégie de TechnicAtome. Un premier circuit d'eau monte en température et se transforme en vapeur dans un second circuit, « ce qui fait tourner une turbine et alimente un moteur électromagnétique » qui génère le courant », écrit Francetvinfo. (5)

Les réacteurs SMR seront-ils une technologie adaptée au changement climatique?

Roland Desbordes: « Ils sont basés sur le même principe que les autres: à base d'uranium, des déchets [radioactifs] à gérer,..., des accidents possibles...» (4)

Des éléments apportés par Reporterre, le 27 octobre 2021, expliquent en quoi le nucléaire n'est pas adapté au changement climatique. « Tout réacteur en fonctionnement se transforme très rapidement en bombe s'il n'est pas constamment approvisionné en électricité et en eau pour son refroidissement. Les centrales situées en bord de mer sont exposées aux tempêtes et aux raz-de-marée, comme l'a rappelé Fukushima en mars 2011 et, plus près de nous, l'inondation des systèmes de refroidissement de la centrale du Blayais, dans l'estuaire de la Gironde, en décembre 1999. » C'est un point très important car du fait du changement climatique davantage de phénomènes météorologiques extrêmes devraient se produire. Reporterre ajoute:

« Les réacteurs dont le refroidissement dépend de fleuves ou de rivières sont de plus en plus souvent arrêtés en période de sécheresse parce qu'ils ne peuvent rejeter de l'eau chaude dans des cours d'eau de faible débit sans menacer leur faune et leur flore. Les canicules mettent en danger la possibilité même de contrôler ces installations dont une partie des équipements, notamment électriques et électroniques, ne doivent pas être soumis à une température de plus de 50 °C: locaux des diesels de secours, locaux des pompes de traitement et de réfrigération des piscines abritant les combustibles irradiés. C'est la raison pour laquelle on a dû arroser en urgence les murs de la centrale de Fessenheim au jet pendant l'été 2003. » (7)

C'est aussi un point important car selon l'étude Explore 2070 menée par le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) basée sur des scénarios climatiques de météo France, eux-mêmes basés sur les rapports du Giec, « le débit moyen mensuel des cours d'eau devrait lui aussi baisser, à l'horizon 2065. Cette baisse devrait varier de 10 à 40 % dans la moitié nord et de 30 à 50 % dans la moitié Sud, avec quelques extrêmes pouvant atteindre 70 %. » (9)

La baisse des cours d'eau à venir pourrait-elle compromettre la possibilité d'utiliser les réacteurs SMR? Si ces réacteurs étaient utilisés en dépit d'un niveau trop bas des cours d'eau, alors la faune et la flore de ces cours d'eau seraient menacées.

Les nouveaux réacteurs nucléaires appelés « SMR », peuvent-ils répondre à l'urgence du changement climatique, selon des experts clefs mondiaux ayant participé aux plus hauts niveaux gouvernementaux de réglementation nucléaire et de radioprotection?

Dans un communiqué du 6 janvier 2022, quatre experts clefs ayant participé aux plus hauts niveaux gouvernementaux de réglementation nucléaire et de radioprotection aux États-Unis, en Allemagne, en France et au Royaume-Uni dont Dr Greg Jaczko, ancien président de la Commission de Régulation Nucléaire (NRC) des États- Unis sont sans appel: « Le nucléaire ne fait partie d'aucune stratégie viable pour lutter contre le changement climatique ». Ils insistent sur le fait que d'une manière générale « le nucléaire n'est ni propre, ni sûr, ni intelligent, mais une technologie très complexe qui peut causer des dommages importants. » Du fait du changement climatique, ils soulignent la « vulnérabilité à l'élévation du niveau de la mer due au climat, aux tempêtes, aux ondes de tempête, aux inondations et aux risques d'inondation. » Les réacteurs SMR, écrivent-ils, c'est « trop de problèmes techniques et de sécurité non résolus liés aux nouveaux concepts non éprouvés, notamment les réacteurs « avancés » et les petits réacteurs modulaires [SMR] ». Ils énoncent une liste de nombreux autres problèmes inhérents au nucléaire qui préexistent à la question des réacteurs SMR.  nuclearconsult.com

Combien de déchets nucléaires produirait un réacteur SMR par rapport à une centrale nucléaire classique française?

Roland Desbordes: « La quantité de déchets radioactifs produit est proportionnelle à l'énergie produite. » (4)

Les déchets nucléaires d'un réacteur SMR sont-ils de très faible activité (TFA), de faible activité (FA), de moyenne activité (MA), ou de haute activité (HA)?

Roland Desbordes: « Les mêmes que pour un réacteur [nucléaire] classique, donc de toute sorte des faiblement [radioactifs] (liés surtout au démantèlement), aux moyennement [radioactifs] (les pièces à changer, la maintenance) aux hautement [radioactifs] (le combustible usé). » (4)

Les réacteurs SMR posent donc les mêmes problèmes de déchets radioactifs que les réacteurs nucléaires classiques. Rappelons puissamment que pour cette raison le SMR en particulier et les réacteurs classiques d'une manière générale sont « non durable en raison du problème non résolu des déchets radioactifs à très longue durée » tel que le déclarent les experts clefs mondiaux cités ci-dessus ayant participé aux plus hauts niveaux gouvernementaux de réglementation nucléaire et de radioprotection. On peut déduire de leur phrase que selon eux, il n'y a pas de solution, à ce jour, pour les déchets fortement radioactifs et que, donc, les projets d'enfouissements géologiques des déchets nucléaires comme celui de Cigéo à Bure en France ne sont pas une solution aux déchets nucléaires hautement dangereux. (10)(11)(12)(13)(14)(15)

Un réacteur SMR utilise de l'uranium. La France aura-t-elle assez d'uranium pour ses réacteurs SMR?

Roland Desbordes: « La France n'exploite aucun gramme d'uranium sur son sol. Elle va le chercher au Kazakhstan, Niger, Canada,....Elle dépend à 100% de l'étranger. » (4) Donc avec la technologie du SMR, il n'y a pas d'indépendance énergétique.

Combien d'énergie produirait un réacteur SMR par rapport à une centrale nucléaire classique française?

Roland Desbordes: « Ils sont prévus pour être environ dix fois moins puissants...et suivant la demande ils pourraient être construits par paires, par trois,... » (4)

« Les SMR sont des réacteurs compacts, dont la puissance est généralement comprise entre 50 et 500 mégawatts (MW), explique le CEA, « en comparaison des 900 à 1 450 MW des réacteurs du parc nucléaire français actuel » », écrit Francetvinfo. (5)

La France a-t-elle le savoir-faire pour faire ces réacteurs SMR?

Roland Desbordes: « Non, la France a technologiquement perdu la main sur la construction de réacteurs (Elle n'en a pas construit depuis plus de 30 ans; c'est une génération de spécialistes qui a disparu); en plus, ils sont nouveaux, il y aura donc beaucoup d'imprévus à gérer. » (4)

La France a-t-elle les moyens financiers de construire de tels réacteurs?

Roland Desbordes: « Avec l'argent du contribuable on peut tout faire, EDF est en faillite depuis une décennie, société anonyme...mais à capitaux d'Etatdonc quand les caisses sont vides, c'est le citoyen qui bouche les trous...à coup de milliards. » (4)

Quel sera le coût de l'électricité avec les réacteurs SMR?

Roland Desbordes: « Dès maintenant, on sait que l'électricité qui serait produite dans ces SMR est trois fois plus chère que celle des renouvelables (au cours d'aujourd'hui). Et comme le coût des renouvelables baisse chaque année (le coût de l'électricité éolienne doit encore beaucoup baisser avec l'éolien off-shore), [l'électricité produite par ces SMR] sera... une électricité invendable sur le marché » « sauf si l'Etat la subventionne de manière à en faire baisser le prix pour le consommateur. [Ce dernier] paiera par ses impôts la différence. » (4)

A ce sujet Francetvinfo écrit: « A leurs débuts, ces SMR risquent de produire une électricité plus chère que leurs sœurs aînées. « Selon le promoteur de l'ACP100 chinois, le coût par kilowatt serait deux fois supérieur à celui d'un grand réacteur », souligne le World nuclear industry status report ». (5)

Les réacteurs SMR (s'ils sont un jour réalisés) pourront-ils être assurés en cas d'accident pour indemniser la population ou l'environnement touchés par un accident d'un réacteur SMR?

Roland Desbordes: « Si des SMR sont construits, ils ne seront pas plus assurés que les autres [réacteurs]. C'est une convention de Londres qui autorise l'industrie nucléaire à « rouler sans assurance ». Historiquement, c'est à la suite de l'accident de Three Miles Island en 1979 que les assureurs privés ont décidé de ne plus assurer cette industrie (Ils ont eu très peur !). Mais le lobby nucléaire mondial a réussi à convaincre les états nucléarisés que ce n'était pas grave, qu'il suffisait de demander aux industriels de prévoir une « provision » au cas où...Elle est actuellement en France de 800 millions d'euros...alors que Fukushima a coûté déjà plus de 500 milliards d'euros (chiffrage de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), notre expert officiel)...Et [l'accident de Fukushima] n'est pas fini. »

A la lumière des éléments rapportés précédemment, il semble inconcevable que les autorités européennes, l'Etat français et les autorités nucléaires n'aient pas compris que les SMR ne sont pas la solution pour la transition énergétique. Alors pourquoi voudraient-ils d'un tel projet?

Roland Desbordes: « L'Europe ne s'est pas prononcée sur les SMR, il me semble.

Et comme en Europe il n'y a qu'un pays qui se dit capable de construire des réacteurs (la France), c'est la France qui en parle seule...en croyant pouvoir en vendre...mais à qui ? Et avec quel argent ? (D'où l'importance des choix de l'Europe pour la taxonomie [(2)], car sans aides massives [publiques] ces projets sont irréalisables financièrement). Aucun économiste sérieux ne peut affirmer que l'on va faire le nucléaire « et » les renouvelables, c'est forcément « ou » [le nucléaire ou les renouvelables], comme l'Allemagne. » « Les retours sur investissement dans le nucléaire sont très aléatoires et à très long terme. Les financiers n'aiment pas ça! » (4)

Dit autrement, les réacteurs SMR (et c'est vrai aussi pour les réacteurs classiques) sont « trop coûteux et trop risqué[s] pour être investi par les marchés financiers, et donc dépendant de subventions publiques et de garanties de prêt très importantes » comme l'écrivent des experts clefs mondiaux cités ci-dessus ayant participé aux plus hauts niveaux gouvernementaux de réglementation nucléaire et de radioprotection.

Avez-vous une meilleure idée que ces réacteurs SMR pour que les Français aient assez d'énergie en 2030?

Roland Desbordes: « Pour réussir la transition énergétique, il faut les renouvelables et les économies d'énergie...ça c'est le bon couple, qui en plus va créer plein d'emplois! » (4)

Ce point de vue correspond à ce que dit la Ministre de la Transition écologique Barbara Pompili: « On ne va pas pouvoir construire une centrale nucléaire en moins de 15-20 ans. Donc, on a besoin de renouvelable pour l'appoint et aussi de faire des économies d'énergie. » (3)

« Les opposants au nucléaire, de leur côté, réclament que les investissements publics soient immédiatement redirigés vers les énergies renouvelables », écrit Francetvinfo. (5)

Notes

(1)https://www.francetvinfo.fr/economie/industrie/france-2030-quel-avenir-industriel-pour-les-smr-ces-petits-reacteurs-nucleaires-vantes-par-emmanuel-macron_4803423.html

(2)  lemonde.fr

(3)https://rmc.bfmtv.com/emission/le-nucleaire-n-est-pas-une-energie-verte-pour-la-ministre-barbara-pompili-2053461.html

(4)Mails Roland Desbordes 21 décembre 2021, 26 décembre 2021, 11 janvier 2022, 12 janvier 2022

(5)  francetvinfo.fr

(6)  futura-sciences.com

(7)https://reporterre.net/Au-milieu-du-chaos-climatique-le-risque-d-un-desastre-atomique

(8) fr.wikipedia.org

(9)  brgm.fr

(10)  blogs.mediapart.fr

(11)  blogs.mediapart.fr

(12)  blogs.mediapart.fr

(13)  blogs.mediapart.fr

(14)  blogs.mediapart.fr

(15)  blogs.mediapart.fr

La source originale de cet article est Mondialisation.ca

Copyright ©  Roland Desbordes et  Candice Vacle, Mondialisation.ca, 2022

 mondialisation.ca

 Commenter