18/05/2022 leparisien.fr  4 min #208412

Ovnis : «plus de 400» phénomènes recensés, révèle l'Us Navy lors d'une audition historique au Congrès américain

Le renseignement américain a recensé à ce jour «plus de 400» phénomènes aériens non identifiés (PAN), plus communément appelés ovnis, objets volants non identifiés. C'est ce qu'a déclaré Scott W. Bray, directeur adjoint du renseignement naval américain, devant le Congrès des Etats-Unis, mardi, au cours d'une audition historique, la première sur ce sujet depuis 1966.

Ce nombre de 400 « rencontres » est largement supérieur à celui communiqué par le Pentagone dans  un rapport rendu public en juin dernier. Le document mentionnait 144 événements inexpliqués, recensés par divers sources gouvernementales, entre 2004 et 2021.

Très impliqué dans les enquêtes sur des « essaims de drones » s'attaquant aux pilotes de la Marine, Scott W. Bray s'est montré ouvert, mardi, aux questions du Sous-comité contre-terrorisme, contre-espionnage et contre-prolifération (C3) de la Chambre des représentants, présidée par le démocrate André Carson, élu de l'Indiana. Pour expliquer l'augmentation du nombre d'événements étranges recensés par les autorités américaines, le cadre du renseignement a évoqué une « déstigmatisation » des témoins,  un tabou semblant être tombé au sein de l'armée. Si « les rapports d'observations sont fréquents et continus », il a néanmoins averti que le nombre de 400 événements pourrait se dégonfler faute de données, « parce que beaucoup de ces nouveaux rapports que nous avons sont en fait des rapports historiques basés sur des récits ».

La pyramide verte ? Un effet lumineux

Devant les membres du C3, Scott W. Bray a projeté des vidéos de rencontres supposés entre des militaires et des engins inconnus, dont  une bien connue montrant une sorte de pyramide verte. Il a affirmé que cette dernière résultait d'une lumière « passant à travers des lunettes de vision nocturne ». A ses côtés, un autre témoin, Ronald S. Moultrie, sous-secrétaire à la Défense pour le renseignement et la sécurité, s'est dit « ouvert à toutes les hypothèses » concernant les incidents rapportés par des militaires. Fait important pour les ufologues, les passionnés de la question, ce haut responsable du renseignement a également affirmé qu'aucune instance gouvernementale américaine ne s'est intéressée aux ovnis entre 1969 et 2007. A l'issue de l'audition publique qui a duré un peu moins d'une heure et demie, le sous-comité devait tenir une « séance d'information » confidentielle.

Aux Etats-Unis, le phénomène ovnis a connu ces derniers années un regain d'intérêt suite à une série d'incidents rencontrés par des militaires, dans un pays où le sujet est vu par les autorités avant tout comme un sujet de sécurité nationale. En décembre 2017 et janvier 2018,  trois vidéos déclassifiées ont émergé dans les médias. Elles montrent ce qui pourrait ressembler à des engins volants aux comportements étranges, capables d'accélérer ou de changer brusquement de direction, ou encore de s'immerger. Plusieurs pilotes ont ensuite témoigné publiquement à la télévision sur leurs expériences et d'anciens responsables du renseignement ont également fait part de leur perplexité. C'est ensuite à la demande du Congrès américain que le Pentagone a rendu, en juin dernier, son rapport pour partie déclassifié qui reconnaît que des dizaines de phénomènes constatés par des pilotes militaires ne peuvent être expliqués.

Il y a près de six mois, les Américains ont voté la loi Autorisation de la défense nationale (National Defense Authorization Act) qui exige de l'armée qu'elle mette en place un bureau permanent de recherche sur les ovnis. Le Pentagone a donc créé le Groupe de synchronisation de l'identification et de la gestion des objets aéroportés (Airborne Object Identification and Management Synchronization Group) afin d'analyser les données collectées par l'armée et le renseignement. Mais les doutes subsistent quant aux moyens alloués à ce bureau. Certains, comme l'ancien sous-secrétaire adjoint à la Défense Christopher Mellon, craignent par ailleurs que les objets spatiaux non identifiés soient ignorés ou se trouvent « noyés » dans l'analyse parmi les drones et autres appareils volants connus.

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