18/06/2022 dedefensa.org  7 min #210472

Comment mettre fin à la guerre en Ukraine ?

La cerise sur le « roi du chocolat »

 Ouverture libre

• Nous présentons une vision parfaitement synthétisée des circonstances historiques ayant conduit à Ukrisis. • Pendant ce temps, la Russie (Poutine) affirme sa détermination d'aider à ouvrir une ère nouvelle dans la situation du monde, tout en affichant (Lavrov) son mépris pour le simulacre cosmique monté par le  bloc-BAO. • Puis l'ancien président ukrainien Porochenko nous rassure : les Ukrainiens n'ont signé les accords de Minsk que pour gagner du temps et reconstruire leur armée. • Contribution : dedefensa.org et Jean Bricmont.

Nous introduisons ici un texte très utile de Jean Bricmont (sur RT-France, le  16 juin 2022), développant une impeccable synthèse sur les événements ayant abouti à la crise que nous nommons Ukrisis. Bricmont couvre les évènements depuis la chute de l'URSS, avec un très rapide rappel de l'"Ukraine" telle qu'elle fut formatée au sein de l'URSS à partir de 1917. Il en arrive à la situation actuelle pour s'interroger sur les possibilités de paix, en même temps que sur la nature de cette guerre et les positions prises vis-à-vis d'elle, notamment au sein du  bloc-BAO.

Pendant ce temps, nous voulons dire pendant les deux jours entre celui où ce texte a été publié et celui où nous le publions nous-mêmes, un nombre remarquable d'événements importants se sont succédés. Ce rythme-là, c'est la coutume aujourd'hui où nous observons chaque jour les effets d'une fantastique accélération de l'Histoire répondant à des "événements" hors de notre contrôle, et que nous identifions par le caractère d'une "souveraineté spirituelle". Ce phénomène n'est pas perceptible pour une majorité importante de la population, ceux qui n'ont pas les moyens de percer le rideau opaque et puissant de la communication qui fait office de Grand-Simulacre du bloc américaniste-occidentaliste.

Comme  PhG l'écrivait en reprenant une chronologie qui nous est chère (2016-2020-2022), cette accélération se présente comme ceci pour notre compte :

« Comme l'on voit, il y a un évolution chronologique, puisque les citations vont de 2016 à 2020, à 2021. Je dirais volontiers qu'en 2022, avec Ukrisis, c'est encore pire, encore plus écrasant. La dynamique du supra-monde galope, galope encore plus vite, galope toujours et de plus en plus vite. Les événements, de plus en plus forts, de plus en plus écrasants, nous dominent de plus en plus, nous aplatissent jusqu'à nous faire croire que l'histoire des hommes, comme la terre après tout, est plate comme une limande. Ce qui bouge, et dans quelle tempête, dans quel 'perfect storm' ! - ce sont les événements déchaînés, libérés de tous liens et entrave avec ce genre humain totalement raté, et eux alors réglant notre destin du haut des cieux, "en majesté" installée sur son Olympe. »

C'est dans ce rythme fantastique que les humains sont emportés, comme on l'a vu en identifiant la chose ou en l'ignorant. Parmi ceux qui sont "aux affaires" et nous dirigent, nos "élites" dont bien peu échappent à la classification "élitesSystème" (ou "vides-zombies" comme nous nous amusions à les identifier  hier), - certains, en général en minorité, en ont conscience et en tirent les conséquences qui sont plutôt les constats des extraordinaires changements en cours ;
d'autres suivent en étant emportés par la force du courant et n'y comprenant rien ;
d'autres encore y apportent à l'une ou l'autre occasion leur touche, parfois d'une importance monumentale qui est en général comme un contre-effet de leur propre stupidité inconsciente.

Qu'a-t-on vu et entendu ces derniers jours ?

• Un  puissant discours au Forum de Saint-Petersbourg u président russe Poutine, qui détaille tous les aspects de ce "nouveau monde" dans lequel nous entrons, qui se caractérise pour l'instant, - et c'est déjà beaucoup, - par la volonté de destruction de l'ancien monde que défend le bloc-BAO, s'imaginant que tout est toujours en place et qu'  ils continuent à être « les créateurs de l'histoire ».

• Mais celui qui exprime le mieux l'"estime" dans lequel la Russie et les siens tiennent leurs "collègues" occidentaux, c'est le ministre russe des affaires étrangères répondant à une question d'un reporteur de la BBC ; Lavrov,  cinglant et méprisant, se fichant du tiers comme du quart des commentaires larmoyants ou menaçants des plumes américanistes-occidentalistes encordées à la narrative du patron :

« - Aux yeux de l'Occident, la Russie est responsable du sort de ces gens [les mercenaires britanniques faits prisonniers et condamnés à mort par la République Autonome de Donetsk]", a commencé Rosenberg [de la BBC], mais Lavrov lui a coupé la parole.

» - Je ne suis pas du tout intéressé par les "yeux de l'Occident". Je m'intéresse uniquement au droit international, selon lequel les mercenaires ne sont pas des combattants. Donc ce qui est dans vos yeux n'a pas d'importance. »

• Quelques mots pour les compères & clowns en ballade : BuJo  à Kiev aujourd'hui, pour damer le pion en surenchérissant au trio  du jour d'avant, dont l'Allemand qui veut  parler à la Russie tout en livrant des canons antirusses à l'Ukraine, dont l'extravagant Macron, un jour transformé en infirmière soignant l'humiliation de la Russie, le lendemain en chef de guerre serrant contre lui Zelenski (qui semble de plus en plus réticent à cette sorte de contact). Inutile d'ajouter que tous nos vœux, absolument tous nos vœux accompagnent la possibilité d'une victoire des mélenchonistes, les groupies (ou les mafieux selon certains) du Nudes, avec toutes leurs capacités de nuisance de l'"ordre macroniste", nuisance folle à l'intérieur, nuisance constructive en politique extérieure -

«...tu tentes le risque, l'échec possible, le panache, le blocage institutionnel, le bordel créateur qui rouvre les possibles et le foutoir vitaliste...  Tu tentes le chaos ... »

•... Mais le plus beau, sans le moindre doute, revient à une intervention du "roi du chocolat", l'oligarque outre-krainien qui fut président de l'Ukraine de 2014 à 2018 et participa à la manufacture des accords de Minsk censés ramener la paix et la stabilité. Parlant à des journalistes allemands, Porochenko a expliqué sa conception de ces accords-là, qui constitue une étrange mais efficace torpille sur la voie d'un quelconque accord signé entre la Russie et l'Ukraine tant que la même clique commanditée par le bloc-BAO restera au pouvoir, et donnant à la Russie un très bon argument pour expliquer à ses nombreux amis hors-BAO la complète justification quasiment légale de l'"Opération Militaire Spéciale" lancée le 24 février. On trouve toutes les appréciations possibles dans ce sens dans les commentaires des lecteurs du  texte de RT.com dont le titre est « Les accords de Minsk n'avaient pour but que de gagner du temps ».

« Petro Porochenko a admis que le cessez-le-feu de 2015 dans le Donbass, qu'il a négocié avec la Russie, la France et l'Allemagne en tant que président de l'Ukraine, n'était qu'une distraction destinée à faire gagner du temps à Kiev pour reconstruire son armée.

» Il a fait ces commentaires dans des interviews accordées à plusieurs médias cette semaine, notamment à la télévision allemande Deutsche Welle et à la branche ukrainienne de la radio d'État américaine Radio Free Europe. Porochenko a également défendu son bilan en tant que président entre 2014 et 2019.

» "Nous avions réalisé tout ce que nous voulions", a-t-il déclaré à propos de l'accord de paix. "Notre objectif était, tout d'abord, de mettre fin à la menace, ou du moins de retarder la guerre - d'obtenir huit ans pour rétablir la croissance économique et créer des forces armées puissantes".

» Il a cité les stratagèmes de Sun Tzu comme source d'inspiration pour cette tromperie. Gagner une guerre ne nécessite pas nécessairement de gagner des engagements militaires, a déclaré M. Porochenko, qualifiant l'accord qu'il a conclu de victoire pour l'Ukraine à cet égard. »

Enfin, voici le texte de Bricmont (RT-France,  16 juin 2022), qui nous donne le grand champ d'appréciation et l'arrière-plan historique et fondamental de cette Ukrisis. On devine que la question qu'il pose dans son titre reste à l'état de question et n'entraîne que des soupirs résignés et des mimiques de scepticisme.

 dedefensa.org

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