01/11/2022 dedefensa.org  4 min #218236

Le Chaos est comme le Chaos fait

Comparaison n'est pas déraison

 Ouverture libre

Comparaison n'est pas déraison

• On a trop l'habitude de séparer les cas américaniste et européiste dans la crise actuelle, aux dépens de l'Europe. • Chacun son tour, USA et Europe, souffre également d'un chaos qui les rasssemble. • Contributions : dde.org et JH Kunstler.

Nous justifions le choix du texte de James Howard Kunstler (traduction est du  Sakerfrancophone) parce que, à sa façon qui est assez inimitable nul n'en doutera, il remet en place la  vérité-de-situation dite transatlantique (entre les USA et l'Europe) dans la GrandeCrise 'Ukrisis'. Il décrit les situations en Europe d'une part, aux USA d'autre part, sans tracer de cause à effet, sans réelle comparaison, sans, surtout tirer de conclusion sur les positions respectives et qui domine l'autre, et qui l'emporte sur l'autre, - toutes ces billevesées qui animent nos experts servis sur un plateau-TV.

En effet, depuis qu''Ukrisis' nous a pété à la figure, il est de très bon ton, pour se donner de l'importance autant que pour donner du sens à cet Himalaya de sottises que nous avons amoncelées, d'observer que, dans l'affaire, les USA manœuvrent l'UE à son avantage, qu'il est bien malheureux que l'UE n'ait pas sa propre armée car l'on on verrait alors, etc. Du côté européen, c'est une sorte de complexe de soumission, une espèce de plaisir de se vautrer dans la subordination empressée arrosée de fascination pour aussitôt gémir que nous sommes les dindons de la face dans une affaire montée par les USA.

Le texte de JHK a la vertu de nous ramener aux catastrophiques réalités résumées par un mot : chaos, - simplement, à chacun son type de chaos. La situation aux USA, quoique différente dans son style, ne vaut pas mieux que celle de l'UE (et elle se poursuivra et s'aggravera après les élections du 8 novembre). Chacun sa façon, chacun son chaos. Pour cette raison, il est bon de comparer les USA et l'Europe et de se dire : "Finalement, ils se valent bien dans leurs catastrophes respectives !". Aucun ne domine l'autre, aucun ne manœuvre l'autre, ils sont tous emportés, tel un  bloc-BAO, dans une catastrophe qui les mènera dans le même cloaque. Ils jouent aux grands planificateurs de la géopolitiques ou aux grands concepteurs bureaucratiques de la morale, alors qu'ils se réunissent et se ressemblent tellement dans une commune désintégration. Ils sont frères d'incommensurable bêtise et d'inimaginable narcissisme, tout cela cuit à feu d'enfer à une sauce d'un hybris de bazar.

Nous faisions  récemment une digression sur les différentes formes de chaos, celui ou ceux que nous provoquons, et qui ne sont que misère stupide, et le chaos créateur (le "chaos-vai") que nous imposent les événements et qui nous libérera de nos insupportables suffisances :

« Ce qui nous importe plus que tout, c'est qu'il [Mercouris] termine par le constat de la nécessité du chaos-des-événements pour freiner et désintégrer cette barbarie du chaos-des-fous. Cela implique qu'il existe une sorte de "chaos-vrai", imposé par des événements dont la généalogie, la progéniture et la production nous dépassent, et que lui seul détruira le misérable "chaos-barbare" des petits hommes, ultimes rejetons et avatars absolus de la modernité qui s'effondre : seul le chaos vaincra le chaos, rencontrant le principe tant de fois sollicité, aussi bien du "contre-feu " que du " faire-  aïkido". »

Il y a une unité entre les deux rives de l'Amérique, et nullement une relation de maître à serviteurs. Cette unité est celle de l'effondrement commun d'une commune civilisation parvenue au bout de l'épuisement d'elle-même. L'interprétation maître-serviteurs a sans doute valu pour d'autres temps ; aujourd'hui nous sommes frères quasiment jumeaux en "chaos-barbare" et la comparaison entre les deux se justifie jusqu'à l'identification.

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