par Jade
L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a reconnu sur Twitter l'existence de l'arsenal nucléaire de son pays. Il a ensuite effacé son tweet, sans doute après s'être rendu compte qu'il avait enfreint la vieille pratique américano-israélienne consistant à prétendre que l'arsenal n'existait pas.
Le tweet de Barak répondait aux inquiétudes croissantes concernant la présence de plus en plus importante de factions ultra-nationalistes et ultra-religieuses au sein du gouvernement israélien. Le ministre des Finances Bezalel Smotrich et son parti le Sionisme religieux, par exemple, aspirent ouvertement à transformer Israël en théocratie.
Barak a écrit :
« Dans les conversations entre Israéliens et diplomates occidentaux, de vives inquiétudes sont exprimées quant à la possibilité que, si le coup d'État en Israël réussit, une dictature messianique - qui possède des armes nucléaires et souhaite fanatiquement une confrontation avec l'islam centrée sur le Mont du Temple - soit établie au cœur du Moyen-Orient ».
Grâce en partie aux révélations faites en 1986 par un ancien technicien nucléaire, il est de notoriété publique qu'Israël possède un arsenal, que l'on estime à 90 têtes nucléaires. Cependant, il n'a jamais adhéré au traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Il est l'un des cinq pays au monde à ne pas l'avoir fait, avec la Corée du Nord, l'Inde, le Pakistan et le Sud-Soudan.
Cette combinaison de faits signifie que chaque dollar d'aide américaine à Israël enfreint la loi américaine. Comme l'explique Brian McGlinchey sur le site Stark Realities :
« L'aide américaine à Israël est illégale en vertu de l'amendement Symington de 1976, qui interdit l'assistance économique et militaire aux pays qui acquièrent des technologies de retraitement nucléaire sans se soumettre aux garanties et aux inspections internationales. »
Israël n'a jamais reconnu officiellement sa puissance nucléaire, et le gouvernement des États-Unis se plie à la politique israélienne dite d'« ambiguïté nucléaire ». Toutefois, à plusieurs reprises, des documents ou des fonctionnaires américains ont reconnu le fait, généralement sous des questions pointues ou dans des communications qu'ils pensaient garder secrètes.
Par exemple, dans un courriel de 2015 adressé à la secrétaire d'État Hillary Clinton et publié par Wikileaks, un secrétaire d'État adjoint a déclaré : « Ce dont les chefs militaires israéliens s'inquiètent vraiment - mais dont ils ne peuvent pas parler - c'est de perdre leur monopole nucléaire ».
Il est rare que le corps de presse de Washington confronte les responsables américains à leur conspiration permanente visant à violer la loi américaine en ce qui concerne les milliards de dollars d'aide annuelle à Israël. Le journaliste Sam Husseini est une exception bienvenue et répétée à ce triste schéma. En février, il nous a offert cette mise à l'épreuve du porte-parole du département d'État, Ned Price :
source : Aube Digitale