22/04/2024 logic.ovh  5 min #247258

Le crime de lèse-majesté

Une émulation sociale est une sorte de niveau de la mer qui étalonne ce qui est un crime ou non.
On juge des personnes sur des actes qui sont évalués par une émulation sociale, qui elle représente un bien pire crime, celui de d'Obscurantisme.

*

Ils créent des crimes de lèse-majesté, sévèrement réprimés, et socialement indéfendables.
Donner son avis, être grossier, réfuter le manichéisme, sont considérés comme des "crimes contre l'humanité".
Cela vient des états-unis, cette puérile grandiloquence.

Il y a tant de choses qui pourraient être reprochées aux politiciens, aux médias, aux groupes commerciaux, aux fabricants d'armes, aux semeurs de guerres, de panique, de mensonge, de terreur, de pollution...
Mais ça n'entre pas dans le scope publicisé.

La raison de cet obscurantisme, cette époque où l'énergie est mal placée (ce qui est souvent reproché aux justes), est l'absence patente d'un organisme responsable d'évaluer correctement la valeur des poids dans la balance de la raison.

Il serait pourtant facile, d'utiliser leurs propres lois contre ceux qui les émettent, sans se douter une seconde qu'ils sont concernés par ce qu'ils dénoncent.
Mais ça fait longtemps qu'ils ont l'habitude de considérer les lois comme un instrument de domination.

Comparer ce qui est comparable, est une mesure qui permet d'éviter les pièges de la rhétorique.
On parle par exemple de "droits et devoirs" comme pour faire commerce des droits. Mais ces deux choses ne sont pas sur un même plan.
Sans liberté, les devoirs ne sont plus les mêmes.

Quand je fais mes devoirs j'ai besoin d'être motivé, sincère et honnête, et, hormis en étant infantilisé, ce n'est possible qu'en faisant venir du profond de soi cette motivation, pas en la subissant à l'occasion d'un chantage.

Mais grâce à la chance, l'époque du Covid aura démontré à quel point c'est sur le pression sociale des "infantilisés" que repose une dictature.

Et quand on parle d'obscurantisme, on parle de personnes dont l'esprit est affaissé par une pression psychologique contre laquelle les moyens de lutter leur ont été ôtés, d'abord par la loi, puis ensuite par assimilation de la mentalité sous-jacente à la loi.

*

L'idée de ce post était de faire remarquer qu'il manquait un organe primordial dans la conduite de la loi, qui consiste à "évaluer correctement les poids dans la balance de la raison".
Il est donc question de méthodologie (dans la philosophie du droit).

Le principe de "la raison" est de contrebalancer des motifs qui peuvent être rendus antinomiques par l'énoncé d'une loi, une règle, une volonté ou une action.

Il est question, fondamentalement, d'en discuter, d'en débattre, de mettre les arguments sur la table et de garder collectivement le même esprit de recherche d'équité, de justice.

Ce qui se passe généralement dans ce cas, ce pourquoi le débat est découragé, c'est que chacun va camper sur ses conclusions hâtives, qui seront le produit d'une pulsion névrotique, irréfragable et symbolique.

Un des premiers trucs que j'ai appris du monde professionnel est qu'on ne prend pas une décision tout seul, et que même si c'est une bonne idée, c'est une mauvaise idée de passer à l'action sans en parler.

Nous, ici dans ce monde, cette époque et surtout ce pays, les décideurs font exactement cela. Ils sont passés maître dans l'art de justifier n'importe quelle décision complètement hasardeuse et guidée par de vagues impressions.

C'est ça le plus grave, qui, ajouté au fait qu'ils soient totalement désinformés, et passablement psychorigides (impossibles à éduquer), les enferme dans un récit tautologique de justifications qui forment des boucles fermées.

Pour apporter un peu de rigueur scientifique à ce danger (c'est le mot le plus approprié) il faut introduire la notion de vérification des faits, chose qu'aujourd'hui on peut faire facilement.
Si par exemple - exercice - un président quelconque, hypothétique, décide subitement de "lutter contre la désinformation russe" (pour prendre un exemple topique et sans aucun réalisme), que faut-il répondre ?

 1781192731219345577

Dans ce cas il faut abonder dans son sens, poliment, et tenter de lui apporter les moyens de mettre en ouvre sa géniale et spontanée idée.

Il faut 1) prouver la provenance d'une information, et 2) prouver que c'est une désinformation, et pour cela 2bis) mesurer et prévoir les effets de cette dite désinformation.

Quels sont les effets ? Et là on se rend compte que pour répondre à la troisième itération des conditions essentielles à un début de validation, déjà à ce stade, ça coince.
Donc il reste à dire : "désolé ce n'est pas possible". La logique ne permet pas de faire ou même de vouloir cela.

Entre parenthèses je m'amuse depuis tout petit à suivre la trajectoire des idées, et je connais bien cette discipline. C'est généralement difficile d'en établir la source car elle peut être multiple et simultanée.

Ce qu'on peut établir avec plus de certitude, ou moins d'incertitude, c'est que certaines idées font leur chemin tandis que d'autres sont oubliées.

Et pour qu'une idée fasse son chemin, il faut qu'elle contienne une part de vérité, qui mérite d'être explorée. Si cette vérité n'est pas explorée, l'idée en question continue de tournoyer dans les esprits jusqu'à ce qu'elle soit résolue et assimilée, le plus souvent, sous forme de conte ou de légende.

Bref si une chose est dite, et surtout si c'est faux, alors ça veut dire qu'il ne faut pas manquer d'en discuter. Cela peut être considéré comme un appel au secours.

D'ailleurs à ce titre, un dirigeant aussi dérangé que dans notre exemple, ne serait-il pas lui-même dans cette situation ? Il est clair qu'une personne ayant subi une désinformation aura tendance à développer un comportement paranoïaque et à adopter une conduite irrationnelle, névrotique, et à surtout fuir plus que tout qu'on explore les raisons qui sont les siennes.

 dav8119.substack.com

 logic.ovh

 Commenter