05/05/2024 reseauinternational.net  5 min #248000

L'avion, ce mystérieux tueur de célébrités

Propos recueillis par Fabrice Dutilleul, publiés sur le site de la réinformation européenne  Eurolibertés.

C'est un titre bien original et qui intrigue quelque peu... D'où vous est venue cette idée ?

Comme beaucoup de monde, je prends cycliquement l'avion pour voyager à l'étranger, jusqu'à présent, deux fois par an. Et puis, j'ai toujours été passionné par l'aviation. C'est ce qui a, peut-être, motivé notre fils à devenir pilote...

Mais justement, vous abordez un aspect tragique de ce mode de transport...

Oui, comme dans tout moyen de communication, même la marche à pied, il y a toujours un risque. La différence est que l'accident d'avion est toujours très spectaculaire, hors normes, comme les déraillements catastrophiques de train, d'ailleurs. Et lorsqu'une personnalité est concernée, ça devient un fait d'actualité majeur.

Ce qui est curieux et passionnant dans votre livre, c'est que vous considérez l'avion comme un instrument de mort par procuration, je me trompe ?

Pas du tout... Dans nombre de cas, le crash n'a pas été, disons «naturel», dû à de mauvaises circonstances aéronautiques, mais à la mise en œuvre d'un véritable attentat, un attentat destiné à tuer. Et tant pis s'il y a des dommages collatéraux, l'objectif principal, pour les promoteurs d'une conjuration, étant bien l'élimination de la cible.

Par exemple ?

Le plus célèbre d'entre eux a été le décès des présidents rwandais et burundais le 6 avril 1994, deux morts dans le ciel qui, pour faire simple, ont déclenché le massacre des Tutsis par les Hutus. Un génocide d'au moins 7 à 800 000 personnes après le crash de leur avion présidentiel, un Dassault Falcon immatriculé 9XR-NN en approche à Kigali, touché par deux tirs de missiles portables SAM-16. On pourrait aussi parler de la mort du secrétaire-général de l'ONU Dag Hammarskjöld le 18 septembre 1961 à bord de son DC-6 Albertina, immatriculé SE-BDY, en approche de l'aéroport de N'Dola en Rhodésie du Nord - aujourd'hui la Zambie - ou encore de Michel Baroin le père du maire de Troyes, du général Barrientos en Bolivie, du préfet Jean Chiappe en 1940, du général ministre vichyssois Huntziger, du général Alexandre Lebed dont on avait parlé, un moment, pour la présidence russe, du général Leclerc, du chinois Lin Piao, du président mozambicain Samora Machel, du pakistanais Zia-Ul-Haq, du panaméen Omar Torrijos, de l'équatorien Jaime Roldos, du général franquiste Mola, du pétrolier italien Enrico Mattei ou du général Sikorski et du président Lech Kaczynski pour rester entre Polonais...

Vous avez ainsi recensé à la date de parution de votre livre pas moins de 38 assassinats de ce type, car on peut bien parler de crimes ?

Il n'y a pas l'ombre d'un doute dans la plupart des cas exposés, même si les enquêtes s'enlisent parfois. On comprend aisément qu'il n'y a pas toujours un intérêt politique à ce que les commanditaires soient montrés du doigt. Et dans certains cas, on accuse même des innocents ou des puissances qui n'y sont pour rien.

Un exemple, là encore ?

Oui, celui de Samora Machel le président marxiste du Mozambique, qui est décédé lorsque son Tupolev TU-134 volant de Lusaka (Zambie), en direction de Maputo (Mozambique), s'est écrasé en Afrique du Sud. Tout de suite, on a accusé «le pays de l'apartheid» d'être l'auteur d'un attentat. Or, il s'est avéré que le gouvernement de Pretoria n'était pour rien dans la mort de son voisin. Au contraire, les Blancs avaient tout intérêt à entretenir avec lui un modus vivendi convenant parfaitement aux deux parties.

Mais votre livre aborde aussi la disparition de célébrités appartenant au monde du «bottin mondain», selon le titre de l'un de vos chapitres.

Oui, bien sûr, j'évoque la disparition de gloires du passé comme le boxeur Marcel Cerdan, l'aviatrice Amalia Earhart, Youri Gagarine (un comble pour le premier cosmonaute de l'humanité !), le musicien Glenn Miller, l'acteur Audie Murphy, etc. Mon livre recense les hommes politiques, militaires, vedettes, bref comme le dit son titre, des «célébrités» mortes dans des accidents d'avions, disons, «pas très clairs»... J'analyse le contexte avec une description des circonstances de l'accident.

Vous évoquez aussi les attentats ratés, sous le titre «ces tueurs venus du ciel».

On peut dire que les rois Hassan II du Maroc et Hussein de Jordanie, Yasser Arafat chef de l'OLP, le Haïtien François Duvalier ou encore le général Erwin Rommel ou feu l'empereur Haïlé Sélassié, l'ont échappé belle !... contrairement à Jacques Doriot chef du PPF !

Vous soulevez parfois un lièvre...

En tout cas, je mets sous les yeux des lecteurs des évidences. Prenons pour terminer, si vous le voulez bien, le cas du général Wladyslaw Sikorski, chef du gouvernement polonais en exil. Il avait menacé de révéler publiquement qui étaient les véritables auteurs du crime de masse de Katyn, à savoir les Soviétiques. Curieusement, sa forteresse volante s'est abimée en mer au décollage de Gibraltar - possession britannique -, en juillet 1943, à un tournant à l'Est de la IIe Guerre mondiale. Pourquoi Winston Churchill lui-même avait-il déconseillé à la fille du général de prendre l'avion avec son père ? Pourquoi, ne retrouva-t-on jamais le corps de cette dernière dans la carlingue ? Mettre en cause les Russes, alliés stratégiques des Occidentaux, eut été dommageable pour les Anglo-Saxons, non ?... et poser la question, c'est pressentir la réponse, non ?

envoyé par FrancePhi

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