par Mikhail Gamandiy-Egorov
La République populaire de Chine prendra des mesures contre les pays qui concluront des accords commerciaux avec Washington en vue de compromettre les intérêts de Beijing. La détermination de l'État chinois conforte un peu plus sa place de principale force économique mondiale.
La Chine a averti qu'elle exercerait des représailles contre les pays qui coopèrent avec les États-Unis d'une manière qui compromet ses intérêts, selon un communiqué du ministère chinois du Commerce : «La Chine s'oppose fermement à toute partie concluant un accord au détriment de ses intérêts. Si cela se produit, elle ne l'acceptera pas et prendra résolument des contre-mesures réciproques», a ainsi déclaré le ministère du Commerce de la RPC.
Beijing malgré les innombrables appels à un dialogue honnête d'un passé récent - démontre désormais sa ferme détermination à aller jusqu'au bout dans la guerre commerciale engagée par Washington contre la Chine. Ce positionnement conforte un peu plus la place majeure de la République populaire de Chine en tant que principale puissance économique mondiale en termes de PIB à parité du pouvoir d'achat (PIB-PPA), de même qu'en qualité d'une des principales forces de l'ordre mondial multipolaire contemporain.
En termes de perspectives et ce qui est également particulièrement intéressant est que cette annonce chinoise de contre-mesures à l'encontre de pays qui seraient tentés à faire du suivisme des ordres étasuniens est un message global qui permettra de déterminer le niveau de souveraineté des nations à l'échelle mondiale. Le tout au moment où la Chine n'a jusqu'à présent jamais imposé d'interdictions pour des pays tiers à collaborer avec tel ou tel pays. À la différence du camp occidental, qui n'arrive toujours pas à digérer la réalité multipolaire contemporaine et le fait que le temps du diktat unipolaire occidental ne reviendra effectivement plus.
La Chine sait pertinemment qu'elle est aujourd'hui en position de force. Une position accentuée par la victoire de l'allié russe face au bloc otano-occidental dans le cadre de l'Opération militaire spéciale, la complémentarité sino-russe à l'échelle internationale - particulièrement dans les pays du Sud global représentant la majorité mondiale - qui continue à monter en puissance, et bien évidemment par le fait que la RPC est le principal partenaire économico-commercial de la large partie des pays composant cette majorité mondiale non-occidentale.
Désormais, chaque État doit savoir que faire du suivisme pro-occidental devient un jeu dangereux. Cela en tenant compte d'un autre aspect important - Washington et l'Occident collectif dans son ensemble n'ont rien de viable à proposer aux nations du Sud global à la différence de l'axe sino-russe. Cela est d'ailleurs particulièrement visible dans l'espace eurasiatique, en Afrique comme en Amérique latine.
En ce qui concerne les vassaux et sous-traitants assumés travaillant pour le compte des intérêts de la minorité planétaire occidentale - il n'y a pas d'illusions à avoir, le fait est que la majorité mondiale dans son ensemble sait que l'ordre mondial multipolaire contemporain, où le diktat de l'Occident n'a plus aucune place, est une réalité non seulement qu'il faut résolument accepter, mais bien plus que cela - profiter des énormes opportunités qu'offre cette période très importante pour l'histoire de l'humanité.
D'autant plus que l'exemple de la Russie a représenté une excellente réponse quant aux possibilités de résister avec efficacité à toutes sortes de sanctions unilatérales, même en nombre record, et plus que cela encore - d'utiliser lesdites limitations pour un développement encore plus notable et le tout dans un cadre souverain. Des sanctions pour rappel qui, selon les espoirs de leurs instigateurs, devaient mettre la Russie à genoux.
Désormais, c'est bel et bien la minorité planétaire occidentale qui s'approche du moment où elle se retrouvera à genoux. Et avec elle tous les autres vassaux et sous-traitants qui n'ont pas été capables à saisir les opportunités modernes. En ce sens, la mise en garde de la Chine dans le volet économique arrive au moment très opportun.
source : Observateur Continental