« L'Algérie est d'abord fille de son histoire, qu'elle ait surmonté l'épreuve coloniale et même défié l'éclipse, atteste, s'il en est besoin, de cette volonté inextinguible de vivre sans laquelle les peuples sont menacés parfois de disparition. L'ornière qui nous a contraints à croupir dans l'existence végétative nous imposa de nous replier sur nous-mêmes dans l'attente et la préparation d'un réveil et d'un sursaut qui ne pouvaient se faire, hélas, que dans la souffrance et dans le sang. La France, elle-même a connu de ces disgrâces et de ces résurrections. »
Boumediene accueillant en 1975 Giscard d'Estaing
Introduction
Cette réflexion a pour but de poser quelques repères de l'histoire et la place de chacun sur l'échiquier du temps indépendamment des manipulations que des gouvernants ignares prennent à leur compte l'histoire de l'Algérie gagnerait a être connue surtout par les négationnistes des droites chauvines imbues du mythe des races supérieures et cela éviterait bien des tensions. Sans remonter jusqu'au pharaon Shishnak père fondateur des amazigh il nous faut citer alors quelques jalons de l'histoire trois fois millénaire de l'Algérie au moment où l'Europe exception faite de la Grèce et de l'Italie, n'avait pas encore émergé aux temps historiques en tant qu'état.
Cette terre bénie d'Algérie ne cesse de nous étonner. Veux t-on connaitre sa contribution à l'humanité ? On apprend scientifiquement que l'Algérie serait l'un des berceaux de l'humanité il y a 2,4 millions d'années du coté de Sétif des artefacts ont été mis à jour. En allant plus loin la Nasa a analysé une météorite récoltée du coté de Bechar ; elle serait plus vieille que l'âge de la Terre c'est à dire plus de 4 milliards d'années après le Big Bang ; La Nasa ne s'est pas trompée en mettant à l'honneur les noms des monts du Tassili pour en faire des repères sur Mars.
Les Royaumes Numides
Sait-on que dix rois numides se sont succ2dés à partir de -400 avant J. C ; jusqu'à Massinissa qui unifia les deux royaumes Massyles et Massayssiles Au moment où l'Europe était encore dans les ténèbres Les Royaumes numides furent des bâtisseurs d'une civilisation Citons Massinissa (238-148 av. J.-C.) : Fondateur du premier royaume numide unifié, allié de Rome avant de se heurter à elle. Son slogan « L'Afrique aux Africains » est un symbole de souveraineté. Massinissa né vers 238 av. J.-C. et mort en janvier 148 av. J.-C., battait monnaie durant son règne qui dura jusqu'148 avant JC Jugurtha (160-104 av. J.-C.) : Opposé à l'impérialisme romain, il mena une guerre de résistance contre Rome avant d'être trahi et livré. Juba II (52 av. J.-C. – 23 apr. J.-C.) : Roi érudit, élevé à Rome, il fit de Cherchell (Caesarea) un centre culturel et scientifique
L'empereur Macrin (Amokrane ?) gouverne l'empire romain
Du côté de la civilisation, non seulement les « Algériens » du temps de l'occupation romaine participaient à la vie de la cité. Du point de vue littéraire, le père du théâtre universel fut sans conteste Apulée de Madaure de Mdaourouche Ainsi nous allons montrer à titre d'exemple que parmi les empereurs romains, l'Algérie ((Berbérie) avait donné un Empereur à Rome comme ce sera cas de la Libye avec la dynastie des empereurs Sévères de Leptis Magna Ceux qui par ignorance crasse dénie à tout ce qui n'est pas eux une quelconque visibilité civlisationnelle Macrin (Amokrane ?) est né en l'an 165 à Césarée de Maurétanie, capitale prospère (Cherchell) dans l'actuelle Algérie. Capitale provinciale, Macrin est le premier empereur issu de l'ordre équestre, ainsi que le premier empereur d'ascendance numidienne (berbère). Dans le film « Gladiator II » où Denzel Washington incarne un personnage inspiré de son nom.Macrin devient en 217 le premier empereur romain bouleversant ainsi des siècles de tradition. Macrinus ne renie jamais ses racines africaines. Il arbore même une oreille percée, signe distinctif de sa culture d'origine, Cette fierté identitaire s'inscrit dans une époque où l'Empire romain, bien que structuré par des préjugés culturels, offre une relative mobilité sociale à ses habitants. Cette trajectoire exceptionnelle illustre la complexité et la diversité de l'Empire romain, où un homme issu des provinces africaines pouvait, malgré son origine modeste, s'élever jusqu'au rang suprême. Son règne, (217-218), marque un tournant dans l'histoire romaine, prouvant que les barrières sociales, aussi rigides soient-elles, pouvaient être transcendées par l'ambition et le talent politique » (1).
Où était la France actuelle ? La Gaule d'alors ! On sait que Jules César conquit la Gaule (qu'il considère comme divisée en trois parties : Gallia Celtica, Belgica et Aquitania) dans ses campagnes de -58 à -51. La Gaule romaine a duré jusqu'au Traité de Verdun en 843 après la mort de Karl der Gross l'empereur du Saint Empire romain germanique, date à laquelle on évoque pour la première fois la Francie Karl der Große, Charlemagne, était allemand, français et européen – décédé le 28 janvier 814 à Aachen (Allemagne) où l'on n'avait aucune idée pas plus de la France que de l'Europe Il s'est donc écoulé plus d'un millénaire entre l'apparition des royaumes Numides et l'avènement de la France. Voila une déconstruction à faire pour corriger le mensonge d'un homme politique français pour qui l'Algérie est une création française.
La Régence d'Alger protège Le roi de France contre les Espagnols
En 1543-1544, sous le règne de François La Régence d'Alger avec Khayr ad-Din Barberousse (Khiereddine) s'installe à Toulon pour l'hiver. Cette alliance entre la Régence d'Alger et la France s'inscrit dans la lutte de François Ier contre l'empereur Charles Quint, qui régnait sur l'Espagne et le Saint-Empire romain germanique. La flotte ottomane, forte de plusieurs dizaines de navires et de milliers de soldats, avait auparavant mené des raids en Méditerranée contre les Espagnols et leurs alliés. : En 1543, Khair-Eddine a mené une campagne navale en Méditerranée occidentale, attaquant les positions espagnoles et impériales. Il a ravagé plusieurs ports et côtes sous contrôle de Charles Quint, notamment en Italie et en Espagne, Il a aidé la France en participant au siège de Nice en 1543 aux côtés des forces françaises. » (2)
Après la campagne contre Nice, Khair-Eddine et sa flotte ont hiverné dans le port de Toulon pour huit mois. Les habitants de Toulon ont été évacués, et la ville a été mise à disposition des Ottomans. En 1543 à Toulon, l'accueil des Ottomans à Toulon fut exceptionnel : les habitants furent évacués, leurs maisons réquisitionnées, et l'église Saint-Marie-Majeure fut temporairement transformée en mosquée pour les besoins des musulmans. Les habitants de Toulon ont été évacués, et la ville a été mise à disposition des Ottomans. L'église Saint-Marie-Majeure de Toulon a été transformée en mosquée pour permettre aux marins et soldats musulmans de pratiquer leur culte. C'est un exemple rare de l'installation temporaire d'une mosquée dans une ville française. La monnaie ottomane (asper et sultanis) était probablement utilisée par les marins et soldats de Khair-Eddine. Cette cohabitation dura environ huit mois, jusqu'à ce que la flotte ottomane reparte au printemps 1544. Cet épisode illustre bien les alliances stratégiques entre chrétiens et musulmans à l'époque de la Renaissance, malgré les conflits religieux qui dominaient l'Europe » (2).
Après le départ de Barberousse de Toulon en 1544, la coopération entre la France et la Régence d'Alger s'est poursuivie, mais avec des fluctuations : Même après la mort de Barberousse en 1546, la France a maintenu des contacts avec la Régence d'Alger. Sous Henri II (fils de François Ier, 1547 à 1559), l'alliance s'est renforcée, notamment contre l'Espagne. Les bateaux de la Régence ont continué à attaquer les navires espagnols, ce qui servait indirectement les intérêts français. En 1569, sous Charles IX, la France a signé des capitulations (accords commerciaux et juridiques) renforçant les privilèges des marchands français en Méditerranée. la France a continué à entretenir de bonnes relations avec la Régence d'Alger, oscillant entre coopération militaire, commerce et tensions dues à la course ou chaque pays essaie de conserver ses privilèges.
Depuis le 17ème siècle, La Régence d'Alger contrôle le commerce en Méditerranée
La course à distinguer de la piraterie que l'Occident veut à tout prix coller aux corsaires de la Régence d'Alger était une pratique courante. Tout les pays avaient des bateaux, faisaient du commerce et protégeaient leur bateau. Même la papauté avait ses propres bateaux pour la course La domination de la mer permet à la Régence d'Alger de repousser plusieurs attaques provenant d'un certain nombre de pays européens. L'Algérie imposait aux différentes flottes pénétrant en mer Méditerranée un impôt, avec protection contre toutes attaques de pirates ou de pays tiers. La liste des pays ayant souscrit à cet impôt: Royaume-Uni: 267.500 francs, France: 200.000 francs, États-Unis: 125 000 dollars par mois.
Les accords entre la Régence d'Alger et les rois de France
Les relations entre La Régence d'Alger et les différents royaumes de France avant la colonisation de 1830 ont été marquées par des conflits intermittents, principalement en mer, dans le cadre de la lutte entre la puissance maritime ottomane et les royaumes chrétiens d'Europe. Ainsi un accord d'amitié et d'alliance était conclu, avec l'Algérie en 1534 selon lequel la France avait obtenu des privilèges pour ses navires, sa navigation son commerce et ses consuls qui se trouvaient en Méditerranée et en Algérie. Grâce à ces relations amicales, la France fut autorisée à édifier des établissements commerciaux comme à Annaba, El Kala et Collo. En 1541, Charles Quint (empereur du Saint-Empire et roi d'Espagne) tenta une expédition contre Alger, mais il échoua, renforçant la puissance de la régence d'Alger La Régence d'Alger, tirait une part importante de ses ressources des activités corsaires, qui visaient les navires européens en Méditerranée. En 1681, la France de Louis XIV tente de se défendre contre les attaques contre ses navires. Le Dey Baba Hassan réagit violemment. La flotte française, subit un revers, entre en conflit avec la France et parvient à capturer le chef de la flotte française, l'amiral Abraham Duquesne. Ceci amena l'affaiblissement de la position française en Méditerranée : Après cette victoire, un traité est signé qui accorde une trêve et des compensations à Alger,àAprès une série de bombardements d'Alger, Louis XIV négocie un accord avec le Dey d'Alger. Les bombardements de 1682 et 1688 sont des victoires algériennes, : Un traité de paix de 100 ans avait été signé entre Louis XIV et la Régence d'Alger. Ce traité visait à mettre fin aux hostilités et à garantir la liberté du commerce français en Méditerranée. Le traité de paix conclu le 23 avril 1684 instaure une paix centenaire entre « deux nations amies que sont « le royaume de France et le « royaume d'Alger ». Ce traité prévoit de nombreuses dispositions Un autre bombardement d'Alger le 26 juin 1688 par le maréchal d'Estrées se solde par un échec La flotte française perd ses navires et doit se replier au bout de 16 jours. À la suite de cet échec, la paix est définitivement conclue avec la Régence Le traité de paix fut conclu, le 20 juillet 1690, Louis XIV y apposa lui-même sa signature..
57 traités ont été signés entre la France et l'Algérie entre 1619 et 1830.
Pendant la période du XVIII et du XIXe siècle plusieurs traités furent encore signés pour assurer aux navires français la libre circulation moyennant le paiement de droits de passage
Traité de paix entre la France (Louis XV) et la régence d'Alger (Mehemmed Pacha Dey) (Alger, 7 décembre 1719).
Traité de paix signé de sa Majesté le Roi de France, et Mirmiran Ardy ben Mohammed Pacha Dey (Alger, 10 juin 1732).
Traité de paix signé par Bara Ali Nekcis Dey et le Roi de France, (Alger, 16 janvier 1764).
Renouvellement du traité de paix entre le Roi de France, et Mohammed ben Osman Pacha Dey (Alger, 29 mars 1790).
Confirmation de renouvellement du Traité signée par Mustafa ben Brahim Pacha Dey et le Roi de France (Alger, 15 mai 1798). Aimed ibn Ali Pacha Dey (Alger, 31 août 1805).
Confirmation de renouvellement du traité (Alger, 7 novembre 1808). (Alger, 9 juillet 1814). (Alger, 27 mai 1815). (Alger, 14 mars 1817).
Relations de la Régence d'Alger (1516–1830) avec les pays européens et les États-Unis
Après la Reconquista (1492), l'Espagne veut contrôler la Méditerranée ; Alger est perçue comme une menace. Plusieurs Tentatives espagnoles contre Alger toutes ont échoué : 1516 1518 : En 1541 la Grande expédition de Charles Quint, fut un échec retentissant. Il n'y eut aucun traité durable : Il y eut des échanges de prisonniers par des négociateurs. Avec la France les Relations furent ambivalentes : commerce, mais aussi conflit (corsaires, rançons). Des Traités et des guerres Pendant 3 siècles 1628, 1684 : Traités pour protéger la navigation française l y eut cependant. Important commerce de blé algérien vers la France. Le dernier Consul sera à la base de l'invasion Avec l'Angleterre Plusieurs traités de protection maritime (1662, 1682). Et la guerre 1816 : Bombardement d'Alger par une flotte anglo-néerlandaise dirigée par l'amiral Exmouth pour abolir l'esclavage des Européens. Import-export de blé, cuir, cire d'abeille. Avec les Pays-Bas Traités Accord en 1622 pour protéger les navires néerlandais contre la piraterie. quelques agents diplomatiques à Alger.
Les États-Unis jeune Etat doivent protéger leur commerce en Méditerranée (routes commerciales vers l'Europe). Un Traité important le 5 septembre en 1795 : Les États-Unis acceptent : un Paiement d'un tribut annuel de 21 600 $ en or. Livraison d'un navire militaire.
Après La Convention du 30 juin 1815 Fin du tribut. Libération des captifs américains.
Avec les États italiens Divers traités de paix ponctuels avec Gênes, Toscane, Naples. Contre paiement de rançons et taxes locales. (Réf. : Archives de la République de Gênes.)
Avec paiement ponctuel de rançons, pas de tribut systématique.
Avec la Suède En 1729 : Traité de paix et de commerce signé. Avec le Danemark-Norvège un Traité fut signé en 1751 il stipule un Paiement annuel d'environ 40 000 piastres. Les Tributs annuels moyens que payaient les Nations furent les suivants : États-Unis (1795) 21 600 $ / an Pays-Bas (1622) 100 000–200 000 florins, Angleterre (1662) Variable (15 000 £ estimé), Danemark (1751), 40 000 piastres / an, Suède (1729), 10 000 piastres environ pour leur navigation en Méditerranée
La Régence sauva la Révolution française de la famine
Une histoire insuffisamment connue est le fait que la Régence sauva la révolution française de la famine due au blocus des royautés européennes qui avaient décidé du blocus de la France Ce blé n'a jamais été payé malgré les rappels du dey En 1792-1795 : France révolutionnaire isolée et affamée. Besoin urgent de blé pour éviter une famine généralisée. Bacri et Busnach, deux négociants juifs algériens puissants à Alger, fournissent du blé français grâce aux avances de la Régence. Environ 14 millions de francs or de blé fournis à la France (1793–1795). Alger a avancé sans paiement immédiat.
En1793-1795 :La Régence livre massivement de blé à la France. En 1795 : Convention reconnaît la dette par le gouvernement français (mais non honorée). Le Directoire puis Napoléon mettent en œuvre des : tentatives dilatoires de régler par des reconnaissances de dettes sans paiements réels. Avec les intérêts, la dette grimpe à 24 millions de francs or au début du XIXᵉ siècle. Entre 1815-1827 : Multiples tentatives diplomatiques du Dey Hussein pour obtenir le paiement. Incident du « Coup d'éventail » du 30 avril 2027 Prétexte immédiat pour rompre les relations et Planification de l'invasion.
A quoi a servi ce blé ?Un journal français de l'époque Le Monitor ne tarit pas d'éloge sur la régence La Régence d'Alger, qui entretenait des relations commerciales avec la France, lui fournit du blé pour éviter une famine, notamment en 1793. Ce blé, crucial pour l'approvisionnement en farine, n'a jamais été payé en totalité. La Régence d'Alger, malgré la situation politique instable en France, lui fournit du blé à crédit pour éviter une famine. Cette aide, pourtant vitale, ne sera jamais intégralement remboursée. En 1813, le dramaturge français Étienne Jouy a écrit un poème rendant hommage au Dey d'Alger, qui avait sauvé la France de la famine en lui vendant du blé à crédit. Ce geste généreux a permis à la France de surmonter une période de pénurie alimentaire. Cet événement historique souligne les relations d'entraide qui ont existé entre l'Algérie et la France, et le poème d'Étienne Jouy en est un témoignage littéraire significatif.
Le poème commence par :
« Bientôt grâce au Dey d'Alger
Fleurira la France
Va-t'en voir s'ils viennent Des guerriers algériens
Fils de la victoire
Plus braves que nos anciens
Plus chers à la gloire »
Ce poème reflète l'admiration de l'auteur pour le Dey d'Alger et les Algériens, reconnaissant leur générosité et leur bravoure. Concernant l'hommage dans le journal « Le Moniteur », il est documenté qu'en 1798, le gouvernement français avait acheté du blé à la Régence d'Alger pour les besoins de l'expédition de Bonaparte en Égypte, financé par un emprunt auprès de familles juives d'Alger, avec la garantie du Dey. Ces événements illustrent les relations d'entraide qui ont existé entre l'Algérie et la France à cette époque. (2)
Dette impayée et préparatifs de l'invasion
En 1802, sous le Consulat de Napoléon Bonaparte, un traité de paix fut conclu entre Alger et la France, garantissant un arrêt des hostilités et une période de paix Ce traité assurait également des relations commerciales et diplomatiques entre la France et la Régence d'Alger. Napoléon refuse de rembourser la dette envers l'Algérie achat de blé qui a permit de sauver la Révolution française attaquée de toutes part par les puissances européennes (Angleterre, Autriche..). Allant plus loin en 1807 Napoléon envoie à Alger l'espion Boutin venu faire les repérages autour de Sid Fredj pour les lieux de débarquement éventuel En 1827, l'incident du « coup d'éventail » sert de prétexte pour la rupture définitive du traité. En 1830, Charles X, en difficulté politique en France, décide d'utiliser cette affaire comme justification pour une expédition militaire contre Alger surtout qu'elle sera lucrative Après la chute de Napoléon, la dette reste impayée sous Louis XVIII, puis Charles X. En 1830, Charles X ordonne l'expédition militaire contre Alger, mettant fin au traité de 1802
Invasion de l'Algérie et vol du trésor de la Casbah
Après l'invasion sanguinaire le trésor de la Casbah fut volé par les militaires les civils et le roi. L'écrivain Pierre Pean en parle « Quels ont été les voleurs militaires et civils et à combien remonterait le montant converti en monnaie actuelle En juillet 1830 un trésor considérable fut découvert dans la Casbah. Les estimations de sa valeur varient, mais selon le journaliste d'investigation Pierre Péan, ce trésor était évalué à environ 500 millions de francs de l'époque, soit l'équivalent de 5,7 milliards d'euros actuels. Des stocks d'or et de bijoux constituant le trésor de La Casbah furent pillés par des intendants généraux sans être inquiétés Les Principaux bénéficiaires du trésor de la Régence : Une partie significative du trésor aurait été attribuée au roi Louis-Philippe. Le maréchal de Bourmont : Commandant des forces françaises lors de l'expédition, il aurait également détenu de cette manne. Les banquiers et industriels, notamment les familles Seillière et Schneider : Ces dernières, ayant financé l'expédition, auraient profité du trésor pour développer leurs entreprises. Selon Péan, cet apport financier aurait contribué à l'essor de la sidérurgie française et au lancement des chemins de fer ». (4)
Dans la Casbah d'Alger, se trouvait le trésor de la Régence, 48 à 50 tonnes d'or. 300 tonnes d'argent (en pièces, lingots, objets précieux). Plus de 300 000 pièces de monnaies diverses. Principalement des boudjous (1boudjous = 0.55gramme d'or, le soltani L'or et l'argent furent : Embarqués à Toulon. Une partie distribuée en primes aux soldats et officiers : Chaque officier supérieur reçut une part importante. Le général de Bourmont, qui dirigeait l'expédition, et d'autres généraux furent particulièrement bien servis avant d'être disgraciés ensuite par Louis-Philippe. Les simples soldats reçurent aussi une prime exceptionnelle. Même aussi le financement de nouvelles expéditions (Kabylie, Constantine, Oran…). Si on actualise en tenant compte des effets économiques (investissements, intérêts cumulés sur 2 siècles), le « coût historique » du vol serait en réalité bien supérieur, probablement entre 10 et 15 milliards d'euros équivalents actuels.
Des réparations à demander pour l'invasion
Il semble que l'idée de demander des réparations par les pays africains aux anciens pays colonisateurs qui les ont envahi commence à se populariser Même les Etats Unis pensent utiliser ce levier non pas pour réparer un tort dans l'absolu au nom des droits de l'homme mais pour affaiblir l'Europe responsable des aventures coloniales dès le XIXe siècle Nous lisons : « (…) En effet, des demandes de réparations pour le passé colonial africain sont réclamées. Les réparations africaines : une arme américaine contre l'Europe et un renforcement de son influence en Afrique. De sérieuses discussions sont prononcées au sujet des réparations clamées par l'Afrique en guise de réponses à la question du colonialisme En effet, du fait du colonialisme vécu par les générations passées africaines, les États-Unis se doivent d'éradiquer toute proximité avec ses alliés européens, notamment la France. Les États-Unis, en soutenant le mouvement pro-africain, fragilisent indirectement l'économie européenne. En effet, l'Europe, en versant les réparations, sera atteinte sur le plan économique et social. » (5) Dossier à suivre à titre d'exemple le Trésor de la Casbah est le premier butin d'un listing de butins divers qui devra durer 132 ans.
Tolérance des royaumes d'Alger
Pour avoir une idée de la dimension spirituelle de l'Algérie durant des 25 siècles d'existence attestées qu'il nous suffise de savoir que l'Algérie d'alors à connu toutes les espérances et religieuses à commencer par les religions agraires empruntées en partie aux Romains. Ce fut aussi une Terre qui connu ensuite les religions révélées à commencer par le judaïsme. Après la destruction du Temple, de Jérusalem en les Juifs vinrent en Afrique et s'implantèrent sur le littoral au départ. Ce fut ensuite l'avènement du christianisme. L'Algérie connu les schismes avec le donatisme et son christianisme des pauvres vers 340. A la même époque Saint Augustin un Père de l'Eglise et à donné 4 papes à la chrétienté L'Algérie a une histoire riche et influente, bien plus profonde que ce que beaucoup imaginent. la religion chrétienne avait deux repères les donatistes avec Saint Donat c'est à dire un christianisme des pauvres et Saint Augustin Sans être exhaustif citons.Saint Augustin (354-430) : théologien majeur du christianisme, né à Thagaste (Souk Ahras). Son œuvre a influencé toute la pensée occidentale. De plus quatre papes originaires de l'Algérie :Saint Victor Ier (189-199) Saint Miltiade (311-314) Saint Gélase Ier (492-496) Saint Faustinien (608-615).
Avec l'avènement de l'Islam porteur de paix les religions chrétienne et juive s'épanouirent à l'ombre de l'Islam Pour avoir une idée de la tolérance des souverains musulmans citons le sultan An Nacir souverain hammadite qui écrivit une lettre au pape Grégoire lui demandant d'envoyer un religieux chrétien à Bejaia car l'ancien curé étant décédé il ne voulait pas laisser la petite communauté chrétienne de Bejaîa sans guide.Cet épisode historique témoigne d'une époque où le respect interreligieux et la coopération entre civilisations existaient, même en période de tensions politiques et militaires. il existe une correspondance historique entre le pape Grégoire VII et le souverain hammadide Al-Nasir de 1076.
Dans cette lettre, le pape Grégoire VII Il exprime sa gratitude pour la libération des captifs chrétiens et souligne l'importance de l'amour du prochain, un principe cher aux deux religions de nombreux souverains musulmans ont permis aux minorités chrétiennes et juives de pratiquer leur foi dans leurs territoires. Béjaïa, était un centre culturel et commercial cosmopolite : À l'époque, Béjaïa était un carrefour important, Béjaïa un centre intellectuel et scientifique un lieu d'échanges entre les savants du monde musulman et ceux d'Europe.
On sait depuis ce que fut l'ensauvagement de l'Europe avec les huit croisades décidées par les papes. Nous vivons présentement un retour des croisades et les extrêmes droite européennes notamment en France se tiennent à l'avant-garde de l'intolérance et diabolisent l'Islam. Des Nuits de cristal semblables à celle mise en place par l'Allemagne envers les juifs, sont à prévoir à Dieu ne plaise contre les musulmans.
Conclusion
La Convention de capitulation signée le 5 juillet 1830 par le général de Bourmont garantissait le respect des biens publics et privés. Garantie. les lieux saints musulmans. Non respecté dès le premiers mois. La première chose que décréta le général Berthezène c'est de supprimer l'enseignement des zaouias, « systèmes éducatif » comme celui des Eglises. Du même coup en attachant les fondations à l'administration, il tarissait les sources de financement de éducation, les salaires, l'entretien des édifices ; Sur les 18 mosquées de la Place des martyrs, il n'en reste plus que deux. Les Algériens qui étaient autrement éduqués devinrent analphabètes ; Cet Etat de fait fut dénoncé par Alexis de Tocqueville au parlement en France. A la veille de Révolution de Novembre 90% des Algériens étaient analphabètes.
L'histoire nous apprend que les alliances sont souvent dictées par les intérêts du moment et que les États peuvent rapidement oublier les services rendus lorsque les rapports de force changent. Alger a aidé la France à plusieurs reprises, mais cela n'a pas empêché cette dernière de l'envahir quand elle l'a jugé opportun. C'est une leçon universelle : en géopolitique, il ne faut jamais compter sur la gratitude d'un État, mais plutôt sur un équilibre des forces et des intérêts bien définis.
L'Algérie n'est pas seulement un territoire, c'est une terre de rois, de penseurs, de résistants et de bâtisseurs qui ont influencé le monde méditerranéen et au-delà notamment par la dimension humaine qui fait que les religions étaient respectées. La meilleure période du judaïsme fut conteste celle vécue à l'ombre de l'Islam notamment en Andalousie. Le grand penseur Maïmonide écrit son ouvrage majeur en arabe : » Dalil al HaIrine », « le Livre es égarés ». Rien de tel en Occident (Europe) il était interdit d'enterrer les morts juifs à Paris intra muros. Ce fut aussi l'inquisition avec tout les Torquemada et pendant vingt siècles, les Juifs étaient des déicides, jusqu'au vingtième siècle où on invente le judéo-christianisme : Une construction artificielle pour combattre, l'Islam le Tiers exclus de la Révelation monothéisme Si l'histoire réelle était mieux connue, elle permettrait de combattre les mythes racialistes et les idées reçues sur la supériorité de certaines civilisations.
L'Histoire est un dialogue entre les peuples, et non un mythe d'exclusion. La France en s'aliénant l'Algérie sera plus isolée que jamais. Il est dommage que cette histoire depuis plus de vingt cinq siècles ne soit pas connue du peuple de France que nous invitons à connaitre la vérité, rien que la vérité mais toute la vérité. C'est de ce fait une ignominie qui n'honore pas ses auteurs, de dire que l'Algérie n'existait avant l'invasion française. L'histoire montre que les Rois Numides étaient présents pour la période historique dès le 4e siècle avant J.C. ! Massinissa battait monnaie quand la France et d'autres nations européennes exception faite de Rome et de la Grèce n'avaient pas émergé aux temps historiques.
Toujours dans le cadre de cette déconstruction de la mauvaise perception d'Alger par des médias qui veulent dicter au la norme au peuple de France sur ce qu'il doit penser et du même coup s'introniser en donneur de leçons oubliant la fameuse parabole du Christ : « Hypocrite ! Enlève d'abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l'œil de ton frère. » Nous compléterons dans une prochaine contribution cette réflexion par ce que fut l'œuvre positive de l'Algérie pour la France durant 132 ans.
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique Alger
Référence générales
Archives diplomatiques françaises, britanniques, américaines
« Treaties and Other International Acts of the United States » (vol. 2)
Registres de la Régence d'Alger (copiés par les consuls européens du XVIIe–XVIIIe siècles)
Historiens spécialisés : Julien, E. Mercer, A. Ghazal, etc.
Avec les Pays-Bas En 1622 : Premier Traité de paix et de libre navigation signé à Alger.
(Réf. : Archives hollandaises des États Généraux.)
Tribut 100 000–200 000 florins annuels jusqu'au début du XIXe siècle.
(Réf. : « Treaty of Peace and Amity between the United States and the Dey of Algiers », Treaties and Conventions of the United States, 1871.)
Correspondance de Napoléon Ier, tome IV, lettres à Talleyrand sur la question des créances Bacri-Busnach. Jean Déjeux, Histoire de l'Algérie contemporaine, éd. L'Harmattan, 2003. Charles-André Julien, Histoire de l'Afrique du Nord, Payot, 1994.
Péroncel-Hugoz, La Casbah d'Alger, éd. Lattès, 1992.
Références citées
2.. chatgpt.com
3. chatgpt.com
4.Pierre Péan, « Main basse sur Alger » publié en 2004.
reseauinternational.net 30 04 2025
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