14/05/2025 francais.rt.com  3min #277935

Pierre de Gaulle : «Les Européens ne peuvent pas se passer de la Russie. En revanche, la Russie peut se passer de l'Europe»

© RT en français

Pierre de Gaulle, petit-fils du général Charles de Gaulle, lors d'une une interview accordée à RT en français.

Dans une interview exclusive à RT en français, le petit-fils du général de Gaulle critique les effets secondaires des sanctions contre la Russie, la politique d'Emmanuel Macron et l'effacement des repères historiques français. Il plaide pour une diplomatie souveraine, la restauration des valeurs traditionnelles et une mémoire nationale préservée.

« Les Européens ne peuvent pas se passer de la Russie. En revanche, la Russie peut se passer de l'Europe », a déclaré Pierre de Gaulle, petit-fils du général Charles de Gaulle, dans une interview accordée à RT en français.

Selon lui, les sanctions imposées à Moscou par les pays occidentaux ont largement produit l'effet inverse de celui escompté : loin d'isoler la Russie, elles ont fragilisé les économies européennes en accentuant leur dépendance énergétique et industrielle, tout en incitant Moscou à réorienter sa stratégie commerciale vers l'Est. Pour Pierre de Gaulle, cette bascule s'inscrit dans un mouvement plus vaste : l'émergence consolidée des BRICS, désormais pilier d'un nouvel ordre diplomatique et économique mondial.

Deux France différentes

Mais au-delà de la question géopolitique, Pierre de Gaulle adresse une critique acérée à l'égard des orientations de l'exécutif français. Il distingue sans ambiguïté la France éternelle de ceux qui la dirigent aujourd'hui, qu'il juge en rupture avec la volonté populaire : « Je fais une différence entre la France et le gouvernement actuel, parce que pour moi le gouvernement actuel ne représente pas ni la France, ni les Français ».

Toujours d'après lui, le président Emmanuel Macron, avec une légitimité en berne, ne saurait incarner une voix crédible sur la scène internationale, parce que ses prises de position fluctuantes sur les négociations de paix en Ukraine, oscillant entre intransigeance et concessions opportunistes, sont la preuve d'un manque de vision à long terme et une incohérence stratégique.

Pierre de Gaulle estime également que les institutions françaises ne fonctionnent plus comme elles le devraient. À l'origine, sous la Ve République voulue par son grand-père, les différents mandats politiques (président, députés, sénateurs) avaient des durées différentes : 7 ans pour le président, 5 ans pour les députés, 9 ans pour les sénateurs. Ce décalage permettait de créer un équilibre, un jeu de contre-pouvoirs. Mais aujourd'hui, la plupart de ces élections ont été alignées sur la même période de 5 ans. Résultat : le président concentre trop de pouvoir, et il n'y a plus vraiment de forces capables de l'équilibrer ou de lui résister. Selon lui, cela affaiblit la démocratie et donne naissance à une gestion trop fermée, loin des préoccupations réelles des Français.

La mémoire collective française en péril

Pierre de Gaulle ne se limite pas à une critique politique : il s'inquiète aussi de la direction que prend la société française sur le plan culturel. Selon lui, la France est en train d'oublier son histoire, de perdre sa mémoire collective, et beaucoup de jeunes ne savent même plus ce que représente une date aussi importante que le 8 mai 1945. Il déplore la perte de repères essentiels comme la famille, la transmission entre générations ou encore le respect des traditions. Pour défendre l'héritage français, il prône une vigilance face à la réécriture idéologique de l'histoire dans les programmes scolaires, qu'il accuse de dénaturer les fondements construits par les générations passées.

 francais.rt.com