par Olivier Field
Bien entendu ce mot de ratonnade est difficilement traductible. Dans une certaine mesure il s'apparente au mot Pogrom, très marqué par son étymologie russe et orientée sur les populations locales juives d'origine. Il s'agit d'extrême violence exercée de façon indiscriminée sur des individus et leur cadre de vie afin de leur faire subir une punition collective pour ce qu'ils sont pour les bourreaux. Le concours et le silence des autorités est inhérent à ces exactions. L'impunité juridique, morale et personnelle est garantie. Le but premier est de faire souffrir, terroriser des populations civiles, les ramener à un état de sous-êtres dont la finalité est de disparaître. Sans justice, sans espérance, sans secours et soutien, les victimes ne peuvent que subir, mourir ou fuir.
Comme un individu est toujours plus faible qu'un groupe, il cherchera à se réunir et devra donc partager les agissements et comportements du groupe où il trouvera sa force. Si il refuse d'adhérer il risque le rejet voire l'exclusion. L'homme a peur de cela plus que de la mort peut être...
En Israël, une majorité immense de la population liée à l'exercice du pouvoir, protégée par lui et associée à sa survie accepte, soutient et consent à des actes de barbarie d'un autre temps, à des crimes et horreurs indignes d'une population d'essence européenne nourrie à ses enseignements et morales. Le principe basique de ne pas faire à l'autre ce que tu ne voudrais pas que l'on te fasse soulève une question légitime : La population juive d'Israël voudrait-elle être exterminée ? Quelles que soient les incroyables tolérances des démocraties occidentales, l'absolue carte blanche donnée dans les faits, la poursuite de crimes sans fin au vu et su de tous, qui peut imaginer qu'Israël améliore sa sécurité, sa pérennité ? Individuellement chacun le ressent, directement concerné ou juste en observateur humain.
La vraie morale vient des lois naturelles dont la première est l'entraide. La préservation du groupe et sa vie en dépend. L'autre morale est le corpus des façons de se comporter, de penser imposé par le pouvoir, construction dans le but de justifier son existence. Qui ne voit pas l'obligation de se soumettre à d'effroyables mensonges, injustices et violences parce que le pouvoir peut punir et récompenser en fonction du degré de soumission ou d'insoumission. De cela découle que seule la culbute du pouvoir peut apporter une solution naturelle. C'est le risque que courent les servants de cette folie. Bien entendu, dans nos démocraties et particulièrement en France, les médias n'ont qu'une vague apparence de liberté. Les pouvoirs communautaires, politiques et économiques conduisent un train dont les passagers renâclent, impuissants, devant la négation de la Vérité, de la Morale Naturelle.
Aujourd'hui et depuis 600 jours, l'innommable ratonnade exercée sur 2 millions d'hommes et de femmes à Gaza démontre l'effondrement civilisationnel où nous plongeons, menés par nos dirigeants. Sans rapport avec la peur et le découragement des Palestiniens, nous vivons dans un silence coupable, écrasés par notre conformisme et respect du pouvoir en place. Quelle honte !
Il ne faut pas avoir de talents divinatoires pour comprendre que demain, après demain, la vie triomphera et que certains seront pétris de dégoût pour leur compromission, d'autres enragés par leur défaite, mais nous reviendrons à l'humanité. Peut-être Israël aura disparu sous sa forme de théocratie raciale et suprémaciste... ? Peut-être la paix se fera ? Mais nous vivons dans d'autres temps que les génocides «réussis» : Caraïbes, Amérindiens, et autres dont on ne connaît même plus le nom... Les Palestiniens ne disparaîtront pas, notre âme non plus.
Je crois très modérément à la sincérité des découvreurs si tardifs des horreurs quotidiennes que Tsahal, Israël, son gouvernement et globalement sa population commettent. Je doute aussi que les structures d'étouffement, rodées et puissantes qui permettent à cette ignominie de prospérer soient saisies de remords ou questionnements moraux ; ce n'est pas leur fonction. Peut-être même une tactique pour gagner les quelques mois pour achever leur œuvre de mort ?
J'espère plus dans la sagesse qui est de voir que l'appartenance à une communauté dite juive, source de force et de conditions de vie agréables comme jamais, est en train de devenir une marque d'infamie subie et uniquement par la politique sioniste et mortifère d'un pays et de quelques soutiens puissants.
Certainement pour certains ce sera une confirmation de l'éternel antisémitisme qui est le ferment de la pérennité de la tribu, du groupe, de l'exceptionnalisme... mais ne nous leurrons pas, c'est créer les conditions d'un retour du risque de terribles conséquences, que personne ne souhaite individuellement.