par German Gorraiz Lopez
Trump envisagerait de ressusciter l'Insurrection Act de 1807 afin de contenir la rébellion citoyenne en Californie, en faisant descendre la Garde nationale et l'armée dans les rues.
Trump et le gouvernement orwellien
Le premier mandat présidentiel de Donald Trump a été marqué par une extrême volatilité due à sa personnalité paranoïaque bien que le leitmotiv de son mandat ait été de mettre en place un État présidentiel aux accents clairement autocratiques, une forme orwellienne de gouvernement qu'il pourrait mettre en œuvre pour son second mandat.
Ainsi, Trump, désormais investi du pouvoir absolu, instaurerait une dictature dystopique qui puiserait dans les sources paternalistes des dictatures douces et expliquerait son message crypté aux communautés chrétiennes : «Chrétiens, allez voter. Juste cette fois. Vous n'aurez plus à le faire... dans quatre ans, tout ira bien, tout ira bien, non. Vous n'aurez plus à voter, mes chers chrétiens».
Le nouveau système de gouvernement trumpien se caractérise par le culte du leader, la censure des médias, la surveillance orwellienne de la population qui résiste à ses principes et la violation flagrante des droits humains. Ainsi, en vertu de la loi américaine sur les ennemis étrangers (Alien Enemies Act) de 1798, toujours en vigueur, l'expulsion massive d'immigrants sans papiers est déjà en cours, affectant potentiellement près d'un million de personnes.
Trump, expert en expansion de la fenêtre d'Overton
La fenêtre d'Overton peut évoluer et s'élargir, en augmentant ou en réduisant le nombre d'idées que les politiciens peuvent soutenir sans compromettre indûment leur soutien électoral. Cependant, la plupart du temps, cette fenêtre évolue selon un phénomène beaucoup plus complexe et dynamique : la lente évolution des valeurs et des normes sociales dont la légalisation de l'avortement et du mariage homosexuel serait paradigmatique.
Dans la fenêtre d'Overton, les idées passent de l'impensable au radical, puis à l'acceptable, puis au sensé et au populaire, jusqu'à être finalement articulées en un matériau propice à l'élaboration des politiques. Parfois, les politiciens peuvent eux-mêmes déplacer la fenêtre d'Overton, soutenant avec véhémence une question qui se situe hors de son cadre.
Trump est ainsi passé maître dans l'art de repousser les limites de cette fenêtre pour introduire des questions hors du cadre, initialement considérées comme inacceptables par l'opinion publique. Ainsi, une fois intégrées au débat, elles sont perçues comme tolérables, et la construction du Mur pour contenir les immigrants en serait un exemple.
Cependant, Joseph Lehman, actuel président du Centre Mackinac, prévient que «la fenêtre d'Overton n'offre pas de formule magique et uniforme, et si le politicien adopte une approche très... Si Trump s'éloigne du domaine de l'acceptable et ne parvient pas à déplacer la fenêtre vers son point d'intérêt, le cadre pourrait finir par se briser».
Ainsi, la croisade de Trump visant à expulser un million d'immigrés sans papiers testerait les limites de ce que la société considère comme acceptable, ce qui pourrait conduire à la rupture du cadre de la fenêtre après les graves émeutes en Californie.
Loi sur l'Insurrection
La loi (Insurrection Act), a été adoptée par le Congrès américain le 3 mars 1807. Il s'agit d'une «loi fédérale autorisant l'emploi des forces terrestres et navales des États-Unis en cas d'insurrection». Cependant, cette loi serait suffisamment ambiguë pour inclure des manifestations pacifiques qui ne correspondraient pas à la description de désordre, d'insurrection ou de rébellion.
Suite aux graves émeutes en Californie contre les déportations massives, il est prévisible que, par effet mimétique, les émeutes se propagent à d'autres États. Trump envisagerait, donc, de ressusciter la loi sur l'Insurrection de 1807 pour contenir la rébellion citoyenne en faisant descendre la Garde nationale et l'armée dans les rues, ouvrant ainsi la voie à un scénario politique sans précédent, une dystopie négative qui signifierait la fin de la démocratie américaine décadente.
source : Observateur Continental