19/06/2025 francesoir.fr  14min #281637

 Le temps d'une réflexion

Le temps d'une réflexion Ii

Xavier Azalbert, France-Soir

Le temps d'une réflexion II

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Résumé :
Face à l'attaque israélienne contre l'Iran du 13 juin 2025, la complaisance occidentale révèle un deux poids, deux mesures criant d'injustice : la Russie est vilipendée pour l'Ukraine, mais Israël est applaudi, malgré son arsenal nucléaire et les condamnations de la CPI.

Derrière ce cynisme, les lobbies militaro-industriels, gorgés des profits de guerres et de campagnes vaccinales coercitives fondées sur des mensonges, orchestrent la désinformation qui tue.

En ce 85e anniversaire de l'appel du 18 juin, il est temps de dire « non » à ces manipulations, de rejeter les récits simplistes et de réellement défendre la paix, la justice et l'autonomie des peuples.

*** Edito ***

Dans un monde où l'information circule à la vitesse de la lumière, mais où la vérité semble s'évanouir dans le tumulte des passions partisanes, il est urgent de prendre le temps d'une réflexion tel que  je l'écrivais à propos des évènements du 7 octobre 2024 ; car paradoxalement, plus le sujet est brûlant, moins il est opportun de réagir à chaud. Une réflexion profonde, historique, et surtout lucide sur les événements qui secouent notre planète, à l'image de l'attaque israélienne contre l'Iran survenue le 13 juin 2025. Cet acte, qualifié par Téhéran de « déclaration de guerre », soulève des questions essentielles sur la justice, la légitimité et les doubles standards qui caractérisent la réponse de la communauté internationale face aux conflits mondiaux.

Les doubles standards de la communauté internationale

Lorsque la Russie lança son « opération militaire spéciale » en Ukraine le 24 février 2022, le monde occidental réagit avec une indignation immédiate. La Russie fut désignée comme l'agresseur quasiment unanimement, sans que l'histoire récente des relations russo-ukrainiennes ne soit pleinement explorée. Les accords de Minsk, signés en 2014 et 2015 pour mettre fin au conflit dans le Donbass, furent largement ignorés par l'Ukraine, sous l'œil complice de ses nouveaux soutiens occidentaux, ceci alors que l'Ukraine était considérée comme l'un des pays les plus corrompus au monde. Ces accords, qui prévoyaient un cessez-le-feu, une décentralisation politique et des garanties pour les populations russophones, n'ont jamais été respectés ni pleinement mis en œuvre. Pendant ce temps, soutenue par des milliards de dollars d'aide militaire occidentale – plus de 200 milliards d'euros de l'Europe, dont  42,7 milliards de la France (via un accord de défense Franco Ukrainien signé par le Président Macron sans l'aval du Parlement,  ce qui dès lors viole potentiellement la Constitution), et près de 180 milliards de dollars des États-Unis – l'Ukraine a vu sa corruption interne, bien documentée, prospérer sans véritable remise en question. Trois ans plus tard, le conflit s'enlise, les populations souffrent, et la désinformation, orchestrée par certains acteurs internationaux, a contribué à simplifier un récit complexe en une opposition binaire entre « agresseur » et « agressé ».

Comparons cela à la réaction internationale face à l'attaque israélienne du 13 juin 2025 contre des sites nucléaires et militaires iraniens. Alors que la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour des crimes présumés dans le conflit de Gaza (où plus de  55 000 Palestiniens ont perdu la vie), la France, pourtant patrie de la Déclaration des droits de l'homme, n'en a pas pris acte. Et loin de condamner l'attaque contre l'Iran, certains parlements occidentaux l'ont saluée, qualifiant sans aucun discernement ceux qui s'interrogent sur sa légitimité d'« avocats de l'Iran ».

Cette dissonance est frappante.

Comment Israël, une nation qui possède un arsenal nucléaire non-quantifié et refuse historiquement les inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), peut-elle justifier une frappe préventive contre l'Iran, une nation qui elle, malgré des tensions, se soumet à ces inspections (certes imparfaitement) ?

Selon les rapports de la CIA et des déclarations de figures comme Tulsi Gabbard, l'Iran ne possède pas d'armes nucléaires. L'AIEA, tout en notant des manquements iraniens, n'a pas conclu à un programme d'armement nucléaire actif. Alors, de quoi Israël cherche-t-il à se protéger par cette « légitime défense » autoproclamée ? Pourquoi la communauté internationale, si prompte à condamner la Russie, reste-t-elle silencieuse ou même complaisante face à cet acte d'agression ? La réponse réside peut-être dans un « deux poids deux mesures » orchestré par des influences puissantes, notamment les lobbies militaro-industriels.

Une histoire oubliée : Iran et Israël, un passé complexe

Pour comprendre ce conflit, il faut remonter dans l'histoire, loin des simplifications contemporaines. La Perse, ancêtre de l'Iran moderne, a joué un rôle clé dans l'histoire juive. Au VIe siècle avant notre ère, le roi Cyrus le Grand permit aux Juifs exilés à Babylone, de retourner à Jérusalem pour reconstruire leur temple. C'est un acte de bienveillance gravé dans les mémoires bibliques, qui hélas est trop souvent oublié. Plus près de nous, en 1949, l'Iran fut le deuxième pays à majorité musulmane, après la Turquie, à reconnaître l'État d'Israël. Cela malgré son vote contre le plan de partition de l'ONU en 1947. Les relations entre les deux nations furent cordiales pendant une grande partie de la guerre froide, marquées par des échanges économiques et militaires, notamment via l'opération Seashell, en 1981, opération lors de laquelle Israël a fourni des armes à l'Iran pendant la guerre Iran-Irak.

Cependant, la Révolution islamique de 1979 changea la donne. Sous la direction de l'ayatollah Khomeini, l'Iran adopta une posture anti-sioniste, soutenant des groupes comme le Hezbollah et Hamas, tandis qu'Israël, percevant l'Iran comme une menace existentielle, intensifia ses opérations de sabotage et d'assassinats ciblés contre le programme nucléaire civil iranien. Cette hostilité mutuelle culmina avec les frappes israéliennes de 2025, qui visèrent non seulement des sites nucléaires comme Natanz, mais aussi des figures clés de l'IRGC, tuant notamment le général Hossein Salami.

Pourtant, l'argument brandi par Netanyahu d'une « menace imminente » semble fragile. Si l'Iran enrichit de l'uranium à 60 %, il reste en deçà du seuil de 90 % nécessaire pour une arme nucléaire, et l'AIEA n'a détecté aucun niveau de radiation anormal après les frappes. Israël, en revanche, est largement reconnu comme possédant un arsenal nucléaire non quantifié, et sans se soumettre aux inspections internationales.

Ce contraste éclaire le cynisme d'une communauté internationale, qui tolère les violations d'un allié tout en condamnant celles d'un adversaire.

Le rôle des lobbies militaro-industriels

Derrière ces doubles standards se profile l'ombre des complexes militaro-industriels : ces puissants lobbies qui prospèrent sur les conflits et les crises. Après avoir tiré profit de la pandémie de Covid-19 à travers des campagnes de vaccination massives (dont l'efficacité repose sur des preuves scientifiques très fragiles, souvent non indépendantes et entachées par des conflits d'intérêts), ces acteurs ont imposé des quasi-obligations vaccinales à des populations entières.Ces mesures vont à l'encontre de l'éthique médicale et des conventions internationales sur la libre disposition de son corps et le consentement libre et éclairé, et elles ont engendré une souffrance immense. Des millions d'effets secondaires graves, très documentés et pourtant souvent minimisés, s'accumulent, tandis que les belligérants de ce conflit contre les populations, peinent à masquer les travestissements de la science et de la réalité qu'ils ont opérés pour de vils motifs pécuniers.

Insatiables qu'ils sont, ces mêmes lobbies voient aujourd'hui dans les guerres, une nouvelle opportunité de profits colossaux. Les frappes israéliennes du 13 juin 2025 contre l'Iran, soutenues par des livraisons d'armes américaines (telles que des bombes anti-bunker) et une aide logistique, renforcent cette dynamique. Les États-Unis, tout en se disant non impliqués, alimentent ce cycle de violence, et parallèlement les industries de défense occidentales se frottent les mains face à l'escalade.

Ce cynisme, où la guerre devient une entreprise lucrative, fait écho à des précédents historiques marquants. En 2003, la fiole d'anthrax brandie par Colin Powell à l'ONU, prétendument preuve des armes de destruction massive irakiennes, servit de prétexte à l'invasion de l'Irak par les États-Unis. Cette désinformation, orchestrée avec le soutien complice des grands médias, coûta des centaines de milliers de vies et plongea la région dans le chaos. La désinformation tue, et elle devient particulièrement létale lorsqu'elle est aux mains des puissants, et qu'elle est amplifiée par les médias ; des médias qui, loin de jouer leur rôle de contre-pouvoir pacificateur, se font les relais dociles de récits manipulateurs. Qu'il s'agisse de conflits armés ou de campagnes contre les populations via des politiques sanitaires coercitives, ces guerres n'auraient probablement pas eu lieu, sans ces manipulations informationnelles.

Une question se pose alors, lancinante : « À qui profite le crime ? » Réponse : « À ceux qui vendent les armes, les vaccins et les récits qui justifient leur domination, au détriment des peuples et de la vérité. »

Comme le soulignait  la tribune pour la paix, la justice et la liberté des peuples, la guerre est un racket, une machine alimentée par des intérêts économiques qui prospèrent sur la souffrance et la division.

Le mensonge et la complexité des biais humains

Une discussion très récente avec une personne spécialiste de la décision m'a rappelé à quel point l'histoire peut être réécrite sous l'effet des biais décisionnels pour des motifs obscurs.

Dans l'échange, elle avouait ne pas comprendre le théorème d'incomplétude de Gödel, en m'expliquant : « on s'en fout de ce théorème que personne ne comprend ». Il stipule qu'il existe toujours un système axiomatique où des assertions vraies ne sont pas prouvables, ou bien que l'on puisse faire passer des mensonges pour des vérités. Cette idée permet de transformer des croyances en faits, comme par exemple de confirmer sans faits vérifiés que la vaccination covid est bénéfique.  Y a-t-il eu des essais cliniques randomisés contre Placebo, le standard le plus élevé de la preuve en science médicale, ou des tests versus les traitements précoces ? Non. C'est d'ailleurs ce que demande Kennedy aux États-Unis  pour restaurer la confiance dans la science auprès des Américains. Confiance  qui a été mise à mal avec de nombreux mensonges ou capture de la science au cours de ces dernières années  sous influence des liens d'intérêts des lobbys comme a été exposé dans le cadre de la reforme de l'ACIP aux Etats-Unis. Cette proposition qui devrait être simple et surtout qui ne devrait pas faire débat tellement elle est frappée au coin du bon sens,  est pourtant attaquée par les médias et la communauté scientifique en lien avec l'industrie. Remettrait-elle en cause des certitudes idéologiques passées comme des faits avérés ? La  jurisprudence Hertel existe pour défendre les positions minoritaires des scientifiques, surtout dans des domaines où la certitude est improbable.

Cette idée, appliquée aux échanges humains, révèle une incohérence tragique : nous compliquons des principes simples, comme le respect, le devoir d'humanisme, en cédant à des pressions sociales ou médiatiques. Pourquoi des voisins ont-ils poussé leurs semblables à se faire vacciner, ignorant le consentement libre et éclairé et le droit fondamental à la libre disposition de son corps ? Ce zèle, loin d'être anodin, constitue une atteinte innaceptable à l'autonomie et à la dignité humaine, une véritable guerre contre ses propres semblables. La lutte contre un « virus invisible » s'est révélée aussi destructrice que le virus de la guerre elle-même, car elle repose sur un même poison : le mensonge qui forme la base d'une idéologie. Ce mensonge, cautionné par des proches, des collègues, des voisins, amplifié par des médias et des politiques qui, sans vérifier les faits, ont imposé des obligations vaccinales et des passes sanitaires, a causé des souffrances indicibles. Le mensonge tue, et l'entretenir est criminel. Lors de cette même discussion, la personne cita Hannah Arendt, affirmant que « participer à quelque chose, c'est le cautionner »,  pour critiquer ma participation au documentaire Hold-Up. Pourtant, elle-même avait succombé à la pression de son entourage pour se faire vacciner contre sa volonté. Cette contradiction illustre la complexité des biais humains : en cherchant à complexifier le monde, nous tombons dans le piège de l'information incomplète et du mensonge, oubliant le droit fondamental à l'autonomie et le simple respect de son prochain.

Cela demande de la confiance, un véritable pilier des relations humaines et des systèmes sociaux qui est un état psychologique et social reposant sur la croyance en la fiabilité, la sincérité ou les compétences d'une personne, d'un groupe ou d'une institution. Elle implique une acceptation de la vulnérabilité, car elle suppose qu'on peut compter sur l'autre sans garantie absolue. La confiance se construit par des interactions répétées, des preuves de bonne foi et une communication transparente, mais elle peut être fragilisée par la tromperie ou la trahison. On voit la lourde tache que Kennedyu s'est donné que l'on retrouve dans  un sondage récent ou 52% des Français déclarent avoir perdu confiance en la vaccination à cause des mensonges du gouvernement.

Aussi, n'est-il point temps de rejeter ces faux-semblants et de réaffirmer l'humanisme comme boussole afin de redonner confiance ?

Le temps de la paix

Face à cette spirale de violence et d'hypocrisie, il est impératif de revenir aux principes défendus  dans une précédente tribune pour la paix. La paix n'est pas une utopie naïve, mais un droit fondamental. Un droit inscrit dans l'aspiration universelle à la dignité humaine. Qu'elle vienne de Russie ou d'Israël, condamner l'agression ne signifie pas prendre parti pour l'un ou l'autre. Cela signifie exiger une cohérence morale, historique et juridique. La communauté internationale doit cesser de fermer les yeux sur les violations des uns tout en diabolisant les autres. S'ils avaient été respectés, les accords de Minsk auraient pu éviter l'escalade en Ukraine. De même, un dialogue sincère avec l'Iran, respectant son droit à un programme nucléaire civil sous supervision internationale, pourrait désamorcer les tensions actuelles, sans donner un blanc sein à Israël sur des actes d'agression.

Le temps d'une réflexion sur l'histoire nous invite à rejeter les récits simplistes et les jeux de pouvoir. Il nous appelle à reconnaître que la Perse et Israël, malgré leurs divergences, partagent une histoire millénaire qui pourrait inspirer un avenir de coexistence. Il nous somme également de dénoncer les lobbies qui prospèrent sur la mort et la destruction, et de placer la paix au centre de nos aspirations. Si l'Occident tient la Russie pour responsable du conflit russo-ukrainien, sans assumer sa propre responsabilité dans le non-respect des accords de Minsk, comment peut-il alors soutenir Israël dans son agression contre l'Iran ? Ce réel « deux poids, deux mesures » ne peut trouver sa réalité que dans l'influence des lobbies et les pressions d'intérêt, deux diktats qui, au mépris des règles de bon sens et des droits fondamentaux, définissent ce qui est considéré comme « juste ». Malheureusement, ce n'est pas dans l'intérêt des populations qu'ils agissent, mais dans celui d'une élite qui prospère sur la division et l'exploitation.

En ce 18 juin 2025, 85e anniversaire de l'appel du général de Gaulle, nous sommes rappelés à notre devoir de dire « non ». Non aux mensonges qui alimentent les guerres, qu'elles soient militaires ou sanitaires. Non aux doubles standards qui bafouent la justice. Non à l'oppression des peuples sous le joug des lobbies et des récits manipulateurs. Comme De Gaulle en 1940, face à l'injustice et à la résignation, il est de notre responsabilité de résister, de défendre la vérité et de bâtir un monde où la paix et la dignité humaine prévalent. Le véritable courage n'est pas dans la guerre, mais dans la quête obstinée d'une justice qui transcende les frontières et les préjugés.

Les peuples votent pour vivre en paix, non pas pour mourir à la guerre. Ce n'est pas Jean Jaurès qui me contredirait. Il est mort assassiné pour avoir (entre autres) répété cette phrase-ci :

« On ne fait pas la guerre pour sa patrie, on fait la guerre pour des industriels », et celle-là :

« La guerre est faite par des gens ne se connaissant pas et qui s'entretuent, pour le compte de gens qui se connaissent, mais qui eux ne s'entretuent pas. »

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