24/06/2025 legrandsoir.info  7min #282200

 L'analyse des chiffres israéliens révèle que 377.000 Palestiniens ont été assassinés à ce jour lors du génocide, dont la moitié sont des enfants.

Rapport De Harvard : Les chiffres cachés derrière le bilan réel des victimes à Gaza

21st Century Wire

Un  rapport récent rédigé par Garb Yaakov, professeur à l'université Ben Gourion du Néguev en Israël, et publié sur le site web Dataverse du président et des membres du Harvard College, a confirmé ce que les détracteurs des actions d'Israël à Gaza affirment depuis longtemps concernant le nombre réel de personnes tuées par Israël dans la bande de Gaza. Le rapport suggère que le nombre réel dépasse largement le bilan officiel, car les victimes ensevelies sous les décombres ou démembrées ne sont pas incluses dans les rapports officiels.

Le rapport de Yaakov Garb [Garb, Yaakov, 2025, « Les complexes de « distribution d'aide » israéliens/américains/GHF à Gaza : ensemble de données et analyse initiale de l'emplacement, du contexte et de la structure interne »,  doi.org. Harvard Dataverse] a analysé les données fournies par l'armée israélienne et les a combinées à une cartographie spatiale minutieuse afin de révéler une « histoire démographique horrifiante ». Le rapport présente des cartes, des données de localisation et une analyse initiale concise des installations de distribution d'aide israéliennes/américaines/GHF qui ont été rapidement construites et ont commencé à fonctionner à Gaza en mai 2025. La relation géographique globale entre ces installations et la population de Gaza, ainsi que les infrastructures de contrôle militaire israélien sur Gaza, associées à leur conception interne cohérente, indiquent que leur architecture est principalement adaptée aux stratégies et tactiques militaires israéliennes, plutôt que d'être axée sur un effort humanitaire global. Les rapports démontrent sans équivoque que les complexes de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF) sont stratégiquement placés et construits de manière à être inaccessibles à la plupart des gens, en particulier au million d'habitants de la ville de Gaza, coupés du corridor de Netzarim. Le système actuel ne parvient pas à subvenir aux besoins des 1,85 million de personnes recensées, sans parler des 377 000 Palestiniens disparus dans la bande de Gaza.

Le rapport conclut que « si un agresseur (occupant) ne peut pas nourrir de manière adéquate et neutre une population affamée à la suite d'une catastrophe qu'il continue de provoquer, il est tenu de permettre à d'autres agences humanitaires de le faire ». Le média  Medium fait un travail fantastique en décomposant ce qu'il décrit comme une « arithmétique sinistre »...

La triste arithmétique : les données de l'armée israélienne révèlent que 377 000 Palestiniens sont portés disparus

Un rapport récent de Yaakov Garb, du Harvard Dataverse, présente une analyse atroce, fondée sur des données, des nouveaux complexes de « distribution d'aide » à Gaza1. Grâce à une cartographie spatiale minutieuse, le rapport soutient que ces installations ne constituent pas la percée humanitaire qu'elles prétendent être, mais plutôt des instruments de stratégie militaire qui défient le droit international.

Si les violations juridiques sont flagrantes, un examen plus approfondi des chiffres démographiques cités dans le rapport révèle une horreur démographique qui, jusqu'à présent, était restée enfouie sous les décombres : un écart démographique de près de 400 000 personnes.

Ces deux thèmes - la perversion de l'aide et la décimation d'une population - sont inextricablement liés. Ils ne dépeignent pas une opération de secours, mais une stratégie qui fait avancer des objectifs militaires tout en créant une façade humanitaire pour apaiser les observateurs internationaux3.

Partie I : L'architecture du contrôle, et non de la compassion

Le DIH n'est pas un ensemble de suggestions polies, mais un ensemble d'obligations contraignantes. En tant que puissance occupante, Israël a le devoir, en vertu de la quatrième Convention de Genève, d'assurer et de faciliter la fourniture de nourriture et de matériel médical à la population civile. Le système décrit dans le rapport Garb bafoue ce devoir.

Au lieu de faciliter le travail d'agences humanitaires neutres et expérimentées, Israël les a paralysées au profit d'une alternative sécurisée.

Ce nouveau modèle présente plusieurs violations graves :

• Un rejet de la neutralité : l'aide est distribuée à partir de complexes fortifiés gérés par des sociétés de sécurité privées américaines employant des vétérans de guerre, le tout sous la protection de l'armée israélienne. Cet arrangement bafoue les principes humanitaires fondamentaux de neutralité et d'indépendance, qui sont essentiels pour garantir que l'aide ne soit pas utilisée comme un outil de guerre.

• Mise en danger des civils : les complexes sont situés dans des « zones tampons » déclarées par Israël, où l'entrée des civils est officiellement interdite et où ils sont exposés à des attaques. Dans un cruel paradoxe, les Palestiniens doivent risquer leur vie en entrant dans une zone militaire interdite pour recevoir une aide vitale.

• Un modèle de violence : la conception interne de ces complexes est un modèle de contrôle militaire des foules, et non de prise en charge des civils. Le rapport identifie une configuration en « entonnoir mortel » : une seule voie d'entrée et de sortie sans abri, conçue pour maximiser la surveillance et le contrôle par les gardes armés. Cette configuration, dépourvue d'ombre, d'eau ou de toilettes, est documentée comme induisant la panique et créant le chaos qui peut être utilisé pour justifier une réponse violente. Ce n'est pas un système conçu pour aider, mais pour contrôler et, si nécessaire, nuire.

Tout ce dispositif est décrit comme « l'inverse des principes bien acceptés et éprouvés de la distribution alimentaire ». Il s'agit d'une mascarade juridique et morale, qui utilise le spectre de l'aide pour faire avancer des objectifs tactiques.

Partie II : Le chiffre tabou : les 377 000 disparus de Gaza

Aussi accablante que soit l'analyse juridique, les données démographiques contenues dans les cartes du rapport indiquent une catastrophe bien plus grave. Avant le conflit, la population de la bande de Gaza était d'environ 2,227 millions d'habitants. Le rapport Garb comprend des cartes présentant les estimations de l'armée israélienne concernant les populations restant dans ce qui est considéré comme les trois principales enclaves.

Les chiffres sont les suivants :

• Ville de Gaza : 1 million
• Mawasi : 0,5 million
• Centre : 0,35 million

Le total de ces estimations officielles est de 1,85 million de personnes.

Un simple calcul arithmétique révèle un écart effrayant : 2,227 millions moins 1,85 million, soit 377 000 personnes disparues.

Ce chiffre est plus de six fois supérieur au nombre de victimes généralement évoqué dans les médias. Si certaines de ces personnes peuvent avoir été déplacées dans les zones dévastées situées à l'extérieur des principales enclaves, l'ampleur même de cet écart, issu des propres estimations démographiques de la puissance occupante, est stupéfiante. Il suggère une catastrophe démographique - qu'elle soit due à des victimes directes, à la famine ou à des maladies - dépassant de loin ce que le monde a été amené à croire.

Les camps humanitaires et la population disparue sont les deux faces d'une même médaille. Les camps sont situés et conçus de manière à être inaccessibles à la majorité de la population, en particulier au million de personnes de la ville de Gaza qui sont coupées du monde par le corridor de Netzarim. Le système n'est pas conçu pour nourrir les 1,85 million de personnes qui peuvent être recensées, et encore moins pour s'occuper du sort des 377 000 personnes qui ne peuvent l'être.

La communauté internationale doit regarder au-delà de l'apparence de ces complexes d'aide humanitaire et affronter la triste réalité qu'ils représentent. Nous devons condamner un système qui utilise la promesse de nourriture pour forcer une population désespérée à passer par des points de contrôle militarisés. Mais plus urgent encore, nous devons exiger une réponse à la question la plus pressante que soulèvent ces données :

Où sont les 377 000 Palestiniens manquants ?

Traduction "il y a aussi des mots qui manquent" par Viktor Dedaj avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.

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