02/07/2025 francais.rt.com  4min #282979

Ffd4 : l'Algérie plaide pour une refonte du système financier international

© UN Photo / Mariscal

Le Premier ministre algérien Nadir Larbaoui lisant le discours du président Abdelmadjid Tebboune à la 4ᵉ Conférence internationale sur le financement du développement (FfD4), le 1er juillet 2025.

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a adressé un discours lu par son Premier ministre, le 1er juillet, à l'occasion de la 4ᵉ Conférence internationale sur le financement du développement (FfD4). Il a appelé à une refonte du système financier international et à l'allègement, voire l'annulation, de la dette de certains pays africains.

Représenté par son Premier ministre Nadir Larbaoui, le président de la République algérienne, Abdelmadjid Tebboune, a livré un discours engagé le 1ᵉʳ juillet à la tribune de la 4ᵉ Conférence internationale sur le financement du développement (FfD4), à Séville.

Une allocution dans laquelle l'Algérie a dressé un constat sévère de l'ordre économique mondial actuel et a plaidé en faveur d'une transformation profonde des mécanismes de financement internationaux, en particulier au profit du continent africain.

Le chef de l'État algérien a planté le décor en soulignant la gravité du contexte international : inégalités croissantes, aggravation du fardeau de la dette, multiplication des conflits et conséquences dramatiques du changement climatique.

Un monde en crise, des inégalités de plus en plus flagrantes

Il a dénoncé en particulier la situation humanitaire en Palestine, et notamment à Gaza, qu'il a qualifiée de génocide perpétré contre un peuple privé de ses droits légitimes.

Face à ce tableau alarmant, Tebboune a exprimé l'espoir que cette conférence marque un tournant décisif, appelant les participants à renouveler leur engagement envers une action collective audacieuse et structurée.

Repenser un système dépassé et inadapté

Le président algérien a livré une critique frontale du système financier international actuel, qu'il juge dépassé et inadapté aux transformations contemporaines. Ce système, selon lui, « consacre des dysfonctionnements structurels », marginalise les pays du Sud et compromet leurs chances d'atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) d'ici 2030.

Tebboune a particulièrement insisté sur le poids insoutenable de la dette extérieure africaine, frein majeur au développement. Il a révélé que les coûts du service de la dette pour certains pays africains sont cinq fois supérieurs aux montants obtenus auprès des banques multilatérales, ce qui enferme ces pays dans une spirale d'endettement, limite leur transformation économique et érode leur capacité à assurer la stabilité sociale et économique.

L'Afrique au cœur du plaidoyer algérien

Dans un appel clair, le président algérien a exhorté la communauté internationale à lancer des initiatives mondiales d'urgence pour alléger la dette des pays africains, y compris son annulation totale pour certains d'entre eux. Il a aussi appelé à revoir le système de notation financière, jugé biaisé, opaque et coûteux pour les économies du continent.

L'Algérie soutient en ce sens la création d'une agence de notation financière africaine indépendante, et appelle à son activation rapide afin de mettre fin à l'hégémonie des agences occidentales et à leurs évaluations souvent pénalisantes pour les pays africains.

Pour un nouvel ordre financier multipolaire

Dans son plaidoyer, Tebboune a insisté sur la nécessité de bâtir une architecture financière mondiale plus équitable et représentative. Il a réaffirmé la volonté de l'Algérie de voir les pays en développement participer activement à la gouvernance des institutions financières internationales, afin que leurs voix soient prises en compte et que les mécanismes de financement soient adaptés à leurs réalités.

L'Algérie soutient ainsi la création d'un cadre onusien chargé de corriger les failles de la structure actuelle de la dette, et de proposer des solutions concrètes et équitables pour assurer sa soutenabilité.

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