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Etats-Unis - Le Comité Judiciaire de la Chambre intensifie son enquête sur un présumé retard du vaccin pfizer avec une assignation
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Le 30 juin 2025, le Comité Judiciaire de la Chambre des Représentants, dirigé par le président Jim Jordan (R-OH), a émis une assignation à l'encontre du Dr Philip Dormitzer, ancien cadre de Pfizer, dans le cadre d'une enquête approfondie sur des allégations selon lesquelles l'entreprise aurait délibérément retardé les résultats des essais cliniques du vaccin contre la COVID-19 pour influencer l'élection présidentielle de 2020. Cette démarche fait suite au refus de Dormitzer de coopérer volontairement à des demandes antérieures de témoignage et de documents, comme détaillé dans une lettre qui lui a été adressée à la même date.
L'enquête du comité repose sur des allégations selon lesquelles de hauts responsables de Pfizer, y compris Dormitzer, ancien vice-président et directeur scientifique des vaccins à ARN et viraux, auraient ralenti les tests cliniques pour éviter de publier des résultats positifs avant l'élection de novembre 2020. Selon la lettre, le comité a reçu des informations de GSK, où Dormitzer a ensuite travaillé, suggérant qu'il aurait admis à un cadre juridique senior que « les trois personnes les plus haut placées dans la R&D de Pfizer étaient impliquées dans une décision de ralentir délibérément les tests cliniques » pour influencer l'issue de l'élection. Dormitzer aurait précisé qu'il ne s'agissait pas de retarder la divulgation des résultats, mais de ralentir le processus avant que cette divulgation ne devienne nécessaire.
Des demandes initiales de coopération ont été formulées le 15 mai 2025, priant Dormitzer de fournir quatre catégories de documents et de participer à un entretien transcrit. Cependant, son avocate, Susan Brune, a informé le comité le 29 mai 2025 qu'il refusait de témoigner, a restreint la portée des demandes de documents et a affirmé qu'il ne possédait aucun document pertinent. Brune a également suggéré que Pfizer fournirait d'autres détails, une position que le comité a rejetée, affirmant l'obligation indépendante de Dormitzer de se conformer.
L'assignation exige la comparution de Dormitzer pour une déposition le 22 juillet 2025 à 10h00 et la production des documents demandés d'ici le 18 juillet 2025. Le président Jordan a souligné l'importance de l'enquête, notant qu'elle touche des intérêts fédéraux majeurs et pourrait conduire à des réformes législatives, telles qu'une transparence accrue dans l'approbation des vaccins ou des sanctions pénales pour la rétention d'informations de santé publique dans l'intention d'influencer une élection.
Pfizer et Dormitzer ont nié ces allégations. Le PDG de Pfizer, Albert Bourla, a précédemment rejeté toute motivation politique derrière le calendrier du vaccin, annoncé le 9 novembre 2020, quelques jours après l'élection. Dormitzer a également contesté le récit de GSK, affirmant que son équipe avait travaillé à accélérer l'autorisation de la FDA. Malgré ces démentis, le comité, soutenu par des publications sur X de @JudiciaryGOP et des reportages de CNN, reste déterminé à faire la lumière sur cette affaire. Cette initiative a suscité des réactions variées, certains utilisateurs de X exprimant leur indignation face à une supposée ingérence des entreprises, tandis que d'autres remettent en question les motivations politiques de l'enquête. Les communiqués de presse du Comité Judiciaire et les articles de CNN soulignent la tension persistante entre les efforts de contrôle et les défenses des entreprises, préparant le terrain pour une audience controversée plus tard ce mois-ci.
Parallèle avec la France : l'affaire Kohler
Cette affaire contraste fortement avec la situation en France, où des commissions d'enquête parlementaires, bien qu'investies de pouvoirs importants, hésitent souvent à contraindre la comparution de hauts responsables. Un exemple notable est celui d'Alexis Kohler, secrétaire général de l'Élysée, qui a refusé de se présenter devant une commission d'enquête sénatoriale récemment dans le cadre de l'affaire Nestlé Waters. Son refus de témoigner prive les Français de réponses cruciales. Malgré les soupçons, aucune assignation formelle n'a été émise, reflétant une réticence à utiliser les pouvoirs coercitifs disponibles. Cette différence illustre un contraste frappant entre les États-Unis, où le Comité Judiciaire n'hésite pas à émettre des subpoenas pour garantir la transparence, et la France, où les commissions, même dotées de prérogatives similaires, semblent plus réticentes à imposer la comparution de figures influentes, mettant en lumière une divergence dans l'approche de la reddition de comptes publiques.