05/07/2025 francesoir.fr  3min #283270

Pétrole : L'Opep+ se dirige vers une nouvelle hausse importante de production

France-Soir avec AFP

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Ryad, Moscou et six autres producteurs de pétrole de l'Opep+ se réunissent samedi avec à la clé une très probable nouvelle hausse des quotas de production pour le mois d'août.

Depuis avril, ils "se concentrent davantage sur la reconquête des parts de marché que sur la stabilité des cours", souligne Ole Hansen de Saxo Bank qui, à l'instar de nombreux analystes, table sur "une augmentation de 411.000 barils par jour".

Si elle se concrétise, ce serait la quatrième hausse consécutive après celles des mois de mai, juin et juillet qui ont marqué un changement de stratégie de la part de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés.

Afin de lutter contre l'érosion des prix, le groupe procédait depuis fin 2022 à une raréfaction de l'offre via plusieurs coupes de production.

C'est l'une d'elles, de 2,2 millions de barils par jour consentie par l'Arabie saoudite, la Russie, l'Irak, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l'Algérie et Oman qui est actuellement réintroduite sur le marché.

Ces derniers mois, le cartel semble ainsi avoir fait le deuil de son objectif de cours autour de 80 euros.

Le baril de Brent, qui s'échangeait autour des 75 dollars en début d'année, s'affiche désormais entre 65 et 70 dollars.

-Faire respecter les quotas-
L'Opep+ mettra en avant "la faiblesse des stocks et la solidité de la demande pour expliquer l'accélération de la production", selon Giovanni Staunovo d'UBS. Mais le non-respect des quotas de la part de certains pays membres, comme le Kazakhstan et l'Irak, "constitue un facteur de soutien à la décision", précise l'analyste à l'AFP.

En ouvrant les vannes, l'Arabie saoudite, qui est le pays dont la voix compte le plus au sein du cartel, mettrait en fait la pression sur les membres qui dépassent leurs objectifs de production en faisant fondre les profits et en limitant la capacité de certains membres à produire plus que leurs quotas.

Par conséquent, une hausse de 411.000 barils devrait en réalité ajouter "autour de 250.000 ou 300.000 barils par jour", chiffre Jorge Leon, chez Rystad Energy

En mai, selon une estimation de Bloomberg, la production du cartel n'a de fait augmenté que de 200.000 barils.

-Pas d'effet Iran-
Entre ce volume limité et le fait que la décision a été largement anticipée par le marché pétrolier, "les prix devraient se maintenir autour des niveaux actuels" même avec une nouvelle augmentation des quotas, estime M. Staunovo.

Par ailleurs, en juin, la guerre de 12 jours entre l'Iran et Israël a bousculé l'or noir, faisant grimper brièvement le Brent au-delà de 80 dollars car le marché craignait une rupture d'approvisionnement en provenance du détroit d'Ormuz par lequel transite 20% du pétrole brut mondial.

Une menace qui ne s'est finalement pas concrétisée.

A la rigueur, la guerre conforterait plutôt l'Opep+ dans sa décision de procéder à l'augmentation de la production dans le cas improbable où la capacité de production et d'exportation de l'Iran serait perturbée", explique M. Hansen.

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