30/07/2025 reseauinternational.net  4min #285763

 « Nous avons trahi les enfants » : l'Onu alerte sur l'effondrement humanitaire à Gaza

Gaza : Netanyahou nie la famine, Trump le contredit

par Francesca de Villasmundo

Le président américain a déclaré depuis l'Ecosse : «D'après ce que je vois, ces enfants ont vraiment faim». Le mécontentement grandit en Israël contre Bibi : «Un régime génocidaire».

Trump : «D'après ce que je vois à la télévision, ces enfants ont vraiment l'air d'avoir faim. La faim est réelle»

Netanyahou le nie, Trump le contredit, tout en restant aux côtés d'Israël. Netanyahou se défend de l'avalanche d'accusations concernant le désastre humanitaire dans la bande de Gaza : «Il n'y a pas de politique de la faim à Gaza, et il n'y a pas de faim à Gaza», déclare le Premier ministre israélien depuis Jérusalem.

Cependant il est difficile de nier l'évidence de  la tragédie qui se joue à Gaza. Lors d'une conférence de presse, Trump l'a évoqué et a affirmé ne pas être «particulièrement d'accord» avec Bibi : «D'après ce que je vois à la télévision, ces enfants ont vraiment l'air d'avoir faim.  La faim est réelle», commente le président américain depuis l'Écosse. Il admet : «Nous pouvons sauver beaucoup de gens». Il annonce ensuite : «Nous allons mettre en place des centres alimentaires où les gens pourront entrer librement, sans restriction. Il n'y aura pas de clôtures».

Washington «ne peut pas permettre que des gens meurent de faim à Gaza»

Le locataire de la Maison-Blanche n'a pas fourni de détails sur les organisations qui géreront les centres ni sur la date de leur ouverture, mais la conclusion est que Washington «ne peut pas permettre que des gens meurent de faim à Gaza», et l'impression est que le dirigeant américain se rend maintenant compte que les centres de distribution de la Fondation humanitaire pour Gaza - effectivement militarisés et où 23 autres Palestiniens sont morts hier, soit plus d'un millier en deux mois - ont été un échec.

Malgré le deuxième jour de «trêve humanitaire» dans la bande de Gaza hier, l'arrivée de 120 camions le premier jour et le largage de vingt colis hier, la communauté internationale continue d'appeler Israël à intensifier ses efforts. Un millier de camions sont nécessaires chaque jour. Car à Gaza, la malnutrition continue de tuer. Selon le ministère de la Santé, contrôlé par le Hamas, 14 personnes supplémentaires sont mortes de faim en 24 heures. Au total, 147 personnes sont mortes depuis le début du conflit, dont 88 enfants. Avec une soixantaine de morts aujourd'hui, le bilan approche les 60 000 morts.

La communauté internationale continue d'appeler Israël à intensifier ses efforts

Le Premier ministre Keir Starmer, également présent à Turnberry, la résidence privée de Trump dans l'Ayrshire, en Écosse, après avoir rappelé le gouvernement de ses vacances d'été en raison de la situation à Gaza, a dénoncé une «terrible catastrophe» dans la bande palestinienne et annoncé un plan de paix pour les prochains jours, qui sera présenté aux alliés internationaux, dont les États-Unis et les pays arabes, et qui inclurait la reconnaissance d'un État palestinien.

Les Nations unies insistent de leur côté : la première initiative du gouvernement Netanyahou reste «une goutte d'eau dans l'océan» et «les prochains jours seront décisifs». Le secrétaire général Antonio Guterres accuse la communauté internationale d'«inaction et de manque de compassion» à Gaza. Trump admet qu'«Israël porte une grande responsabilité dans l'acheminement de l'aide», mais aussi que le Hamas vole des colis humanitaires et entrave la libération des otages, pour lesquels lui et Netanyahou étudient «différents plans».

Même en Israël, le mécontentement grandit face à la position de Netanyahou

Pendant ce temps, les agences gouvernementales commencent à agir. Le gouvernement allemand, en coopération avec la Jordanie, va immédiatement mettre en place un pont aérien pour acheminer de l'aide vers Gaza. L'Espagne larguera 12 tonnes de nourriture vendredi. La Commission européenne propose de suspendre partiellement la participation d'Israël à Horizon Europe, le programme européen de financement de la recherche.

Même en Israël, le mécontentement grandit face à la position de Netanyahou. Les deux principales organisations de défense des droits humains du pays, B'Tselem et Médecins pour les droits humains, ont dénoncé avec virulence «le régime génocidaire d'Israël qui œuvre à la destruction de la société palestinienne à Gaza». «Nous constatons des attaques claires et intentionnelles contre des civils visant à détruire un groupe», a déclaré Yuli Novak, directeur de B'Tselem, avouant sa «profonde tristesse» face à cette situation.

L'aile dure du gouvernement israélien représentée par le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, parle d'une toute autre voix : selon Ben-Gvir, la seule chose à envoyer à Gaza «ceux sont des bombes et des bombardements aériens, l'occupation, l'encouragement à l'émigration et la victoire dans la guerre».

source :  Médias-Presse-Info

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