par Jacques Vuillemin
«Vae Victis», malheur aux vaincus, c'est le cri du chef gaulois Brennus jetant sa lourde épée sur la balance pour obtenir une plus forte rançon des Romains vaincus.
C'est peut-être ce qu'a pensé le président Trump, non pas en jetant son épée, mais en imposant ses conditions à l'UE pour un accord commercial.
Le constat est terrible.
L'UE, nain politique, ne fait pas le poids face à l'Amérique de Trump.
Pourtant, l'an dernier pendant la campagne des européennes, on nous avait promis une Europe forte.
Non, l'Europe incapable de s'imposer aux égoïsmes nationaux, incapable de parler d'une même voix sur les grands problèmes du monde, est faible.
Après avoir abandonné sa sécurité à l'Amérique, renonçant ainsi à maîtriser son destin, elle renonce, avec cet accord à sa souveraineté économique.
Triste constat. Ce n'est pas l'Europe dont nous avions rêvée.
Pour autant, cet accord pourrait avoir une vertu.
Faire enfin prendre conscience aux européens, au moins à certains d'entre eux, qu'il est temps de faire le choix de la lucidité et du courage.
La lucidité d'admettre que l'UE à 27 ne parlera jamais d'une même voix.
Le courage de favoriser l'émergence d'une avant-garde ouverte aux pays qui veulent aller plus vite et plus loin dans certains domaines.
À cet effet, un acte politique fort est nécessaire.
Un acte que l'UE à 27 n'est pas en situation de faire. La France pourrait prendre des initiatives en ce sens.
En a-t-elle la volonté ?
On ne fera pas entrer l'UE dans le XXIe siècle avec les solutions du XXe